OMNISPORT : Ils ont pris de la bouteille [18]

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Claude Fauquet a toujours fait les bonnes rencontres au bon moment.

Comment ne pas évoquer dans cette série d’articles, le parcours que nous qualifierons de remarquable de Claude Fauquet qui est aujourd’hui le président du Comité Olympique et Sportif des Hauts-de-France après avoir été le cinquième président en Picardie de ce même Comité Olympique. Claude Fauquet va laisser une trace indélébile dans la natation française. 

Imaginez qu’à son arrivée au poste de DTN, la France attendait depuis longtemps une médaille d’or aux Jeux Olympiques puisque le dernier champion avait été Jean Boiteux en 1952 à Helsinki.

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Nous nous rappelons cette confidence que nous avait faite Claude Fauquet. À Atlanta, en 1996, il effectuait ses débuts de directeur Technique National de natation. À l’issue de ces Jeux, la France revenait bredouille. 
Claude Fauquet se souvient que dans l’avion du retour qui ramenait à Paris, les athlètes français, il se trouvait aux côtés des cyclistes Ermenault, Capelle, Moreau qui faisaient la fête. Soit trois Picards qui eux, revenaient avec de l’or en poche et qui évidemment, manifestaient leur joie dans l’avion.

Claude Fauquet devait alors se lancer un défi. Celui de faire aussi bien que les cyclistes lors des Jeux qui suivraient en 2000 à Sydney puis à Athènes en 2004. Et d’expliquer : « Avant Atlanta, on avait essayé de créer une dynamique de groupe. Celle-ci a été détruite parce que la moitié du collectif n’a pas doublé le cap des sélections. Il n’y eut aucune dynamique compétitive. L’enthousiasme n’animait pas les uns et les autres. »
Le constat était sévère et il s’adressait à certains nageurs qui n’avaient pas joué le jeu. Notamment Roxana Maracineanu dont Claude Fauquet disait « qu’elle n’avait pas la culture de l’équipe de France que Franck Esposito par exemple qui était à l’époque le leader de la natation française. » Oui, vous ne rêvez pas. 
Roxana Maracineanu est aujourd’hui Ministre des Sports.

Avant les Jeux de Sydney, Claude Fauquet avait exposé son plan « qui consistait surtout à relever les minimas olympiques, à créer un vrai suivi médical. »
« Nous avons mis le toit de la maison. Celle-ci est belle, mais il faudra faire attention que les termites ne minent pas les fondations. Sinon, tout retombera comme un soufflé. » Claude Fauquet avait vu juste et la suite devait lui donner raison. 

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Lui l’ancien prof d’EPS (en 1970) à Abbeville et Doullens ; l’ancien CTR de Picardie durant vingt ans de 1974 à 1994 et qui, dans sa jeunesse, avait suivi son papa gendarme au gré des brigades, intégrait la Fédération Française de natation. Lui qui n’avait jamais été un grand nageur, s’exprimait dans un registre qui, au départ, n’aurait pas dû lui être familier.
Claude Fauquet l’a reconnu. Il a eu la chance de faire la rencontre au bon moment de personnes qui lui ont ouvert certaines portes notamment Gérard Garoff, Patrice Prokop, Jean-Paul Clémençon, tous de grands techniciens et qui ont occupé le poste de DTN.

Tout comme il n’eut jamais de vrai plan de carrière si ce n’est que le sport l’avait toujours fasciné et que c’est dans cette voie qu’il pourrait s’extérioriser. Quand il était gamin, il aimait suivre les exploits de Michel Jazy, se délectait en suivant le Tour de France et il éprouvait une passion pour le grand Réal de Madrid.

Après les J.O. de Pékin en 2008, Claude Fauquet quitta son poste de DTN mais le Ministre des sports de l’époque Bernard Laporte le rappela en lui confiant le poste de chargé de mission du sport de haut niveau.
C’est après Londres en 2012 que Claude Fauquet revint en Picardie, plus particulièrement à Amiens. Et c’est presque naturellement qu’il est devenu président du CROS de Picardie avant d’être appelé ensuite à diriger celui des Hauts-de-France. Tout ne s’est pas fait dans la facilité mais qu’importe, Claude Fauquet a réussi sa vie de sportif et d’homme.

Et nous reprendrons pour conclure la formule qu’il a utilisée le jour où il a reçu la Légion d’Honneur des mains de la Ministre des Sports de l’époque, Madame Valérie Fourneyron : « Nous ne sommes rien sans les autres. »




Lionel HERBET 

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Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.