Suite au portrait du capitaine de l’équipe Élite de l’Amiens Métropole Volley-Ball, Théo Bray s’est, à son tour, prêté au jeu. Ayant fraîchement rejoint le club, il est aujourd’hui passeur titulaire au sein de l’équipe.
Bonjour Théo ! Pour commencer, peux-tu brièvement te présenter ?
J’ai 18 ans, je suis passeur actuellement pour l’équipe d’Amiens. Je suis né à Sainte-Catherine-lès-Arras, dans le Nord. Je suis originaire de là-bas. Je suis actuellement à Bailleul-Sir-Berthoult. Toute ma famille est dans le Nord, et je suis arrivé sur Amiens un petit peu par hasard pour le boulot de mon père. Je fais des études sur Amiens, en BTS Négociation et Digitalisation.
Comment as-tu découvert le volley-ball ?
J’ai découvert le volley-ball grâce à mes parents. Ma mère jouait avec moi dans son ventre. Donc c’est un petit peu un sport de famille. Toute ma famille y joue. J’ai surtout voulu jouer à un haut niveau pour ma sœur, parce qu’elle était en équipe de France Jeunes. Elle a joué en pro A et pro B dans la région du Nord, à Valenciennes et à Marcq-en-Baroeul. Mes cousins y jouent aussi, donc vraiment tout le monde est axé sur le volley.
C’est un poste qui me tient à cœur et qui gère le terrain. Donc, c’est surtout ça qui m’intéresse.
Qu’est-ce qui te plaît dans ce sport ?
Un peu tout, et surtout mon poste. C’est un poste qui me tient à cœur et qui gère le terrain. Donc, c’est surtout ça qui m’intéresse. C’est surtout un sport collectif, c’est cool de rencontrer de nouvelles personnes quand on change d’équipe ou de créer des liens un petit peu partout. Et puis, c’est gagner aussi qui me plaît.
D’ailleurs, pourquoi préfères-tu le rôle de passeur ?
Le passeur, c’est un petit peu le maître du jeu. C’est la personne qui doit gérer le jeu et qui doit contenir certaines personnes. C’est lui qui doit savoir où jouer, quand il faut jouer et à quel moment. C’est un rôle un peu ingrat, parce que c’est toujours la faute du passeur et jamais celle des autres, mais c’est pour moi le meilleur rôle à tenir au volley-ball.
Tu as été au CREPS à Wattignies (NDLR : Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportives). Peux-tu nous en dire plus sur cette formation ?
J’ai fait un an là-bas. C’est un Pôle Espoir où on est axés sur le volley et les études. C’est, en fait, un double projet à faire là-bas. Le matin, on avait cours tous les jours de 8h à 10h, de 10h à midi on avait entraînement, ensuite de 14h à 16h on avait cours et de 17h à 20h on avait à nouveau entraînement. Je crois que l’on faisait 24h de sport par semaine. Le mercredi après-midi, c’était accentué sur la musculation et après le volley-ball, donc c’était vraiment complet.
Quand as-tu rejoint l’AMVB ?
J’ai rejoint l’AMVB cette saison. Au tout début, j’ai joué à Harnes, un club à côté de chez moi qui joue aussi en Élite. Après, on a déménagé sur Amiens. J’ai joué à Longueau-Amiens pendant deux ans. Ensuite, je me cherchais un peu, et j’ai fait un an sur Beauvais. J’étais encore jeune, donc j’ai préféré demander à mes parents de faire la route pour aller jouer sur Harnes.
Pourquoi avoir choisi ce club ?
Ils m’ont proposé un bon rôle. Celui de jouer avec l’équipe B pour avoir du temps de jeu, et être deuxième passeur de l’équipe Élite. C’est pour moi une chance, à 18 ans, de pouvoir jouer avec ces joueurs d’expérience. C’est surtout pour cela que j’ai accepté. Dans l’équipe, il y a pas mal de joueurs avec beaucoup d’expérience, donc pour un jeune comme moi, ça ne pouvait que me mettre en valeur.
Quand Ali m’a dit « Tu vas jouer », j’étais super content.
Suite au départ du passeur macédonien Marco Stovic, tu es devenu titulaire en milieu de saison. Quelle a été ta réaction en l’apprenant ?
J’étais content ! Quand Ali m’a dit « Tu vas jouer », j’étais super content. C’est une opportunité à saisir. Mais j’avais un peu de pression quand même au début, parce que passer de « ne pas jouer du tout avec l’équipe Élite » à « faire tous les matchs », ça fait une différence. Je n’étais pas prêt puisque pendant les entraînements on fait l’équipe titulaire contre l’équipe réserve, mais je n’avais pas encore vraiment de lien avec l’équipe titulaire. Donc on a dû reprendre pratiquement du début. Sur certains matchs ça s’est bien déroulé, mais sur d’autres comme Marseille, on a eu vachement de mal. Mais on apprend de ses erreurs.
Comment gères-tu les entraînements et les compétitions, tout en faisant tes études ?
J’arrive à gérer. Là, en BTS, je n’ai pas le droit d’avoir des horaires aménagés, donc c’est un petit peu la course. J’ai cours de 8h à 17h, ensuite de 18h à 20h j’ai entraînement, et après on rentre à l’appartement. C’est une journée comme ça tous les jours à peu près. Le point négatif c’est que, du coup, je n’ai de pas de séance de musculation parce que c’est le matin, à 10h, et moi je suis en cours. Donc je n’ai pas le temps, et je ne peux pas rater des cours parce que les absences sont comptées pour mon BTS.
Quel est ton meilleur souvenir dans le volley-ball ?
Mon meilleur souvenir c’était quand on était en Jeunes à Harnes. On était en dernier tour de coupe de France, et on était face à une équipe de Rennes, qui était largement au-dessus de nous je pense. Et, arrivé à la salle, j’ai vu mes parents et ma sœur arriver. Je n’étais pas forcément au courant. Et on venait de savoir que ma sœur avait des problèmes de santé. Je l’ai vue arriver, et au match, on s’est tous donné à fond pour gagner, et on a réussi. Personne n’y croyait. C’était vraiment, pour moi, un moment carrément magique parce que gagner ce match, déjà, c’était impossible et voir ma sœur dans les tribunes, à côté de mes parents, ça m’a fait un choc. Donc c’est mon meilleur souvenir du volley-ball. C’est plus émotionnel que sportif. Je l’ai encouragée pendant des années, parce qu’elle était aussi en Jeunes, championne de France, et changer de rôles comme ça, elle en tant que supportrice et moi joueur, franchement c’est quelque chose d’émouvant.
Et à l’inverse, quel est ton pire souvenir ?
C’était il n’y a pas si longtemps. Il y a deux ans, je faisais ma dernière année Jeunes, en cadet. C’était l’année où je commençais à bien évoluer en tant que passeur. On est partis à Tours pour le dernier tour de coupe de France, et en arrivant, je me suis coincé les doigts dans la camionnette. Donc j’ai dû jouer avec un ongle plein de sang. J’ai dû me faire opérer du doigt. Alors, mon pire souvenir c’est d’avoir joué avec un doigt en moins. (Rires) À chaque fois que je touchais la balle, je pleurais, tellement j’avais mal. Mais comme il n’y avait pas de remplaçant, j’ai dû faire avec. Et on s’est fait éliminer malgré ça.
Quels sont tes objectifs au niveau sportif ?
Mes objectifs c’est d’atteindre le plus haut niveau. C’est le rêve de tout joueur qui aime le volley. Essayer de performer dans mon domaine, surtout individuellement, essayer d’intégrer de grands clubs et faire de grandes choses, même si c’est compliqué. Malgré ma petite taille pour le volley, on essaie de faire avec.
Angélique Guénot
Crédit Photos : Kévin Devigne – Gazettesports.fr