VOLLEY-BALL : Mehdi Hachemi : « C’est devenu une passion, puis après, un métier jusqu’à présent »

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Capitaine et pointu de l’équipe Élite de l’Amiens Métropole Volley-Ball, Mehdi Hachemi se confie et nous en apprend davantage sur son parcours, notamment en tant que volleyeur professionnel.



Bonjour Mehdi, peux-tu tout d’abord nous dire d’où tu viens ?
Je suis Algérien, je suis né à Alger. J’ai vécu là-bas jusqu’à mes 18 ans environ. J’ai quitté l’Algérie pour aller jouer en pro en France.

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Comment as-tu découvert le volley-ball ?
À la base, je faisais de la natation. Après, il y avait un éducateur qui faisait un petit peu les écoles. Et, déjà en primaire, j’étais assez grand donc j’ai été repéré vers mes 11 ans. J’ai essayé, j’ai aimé et depuis, je suis resté dans le volley. C’est devenu une passion, puis après, un métier jusqu’à présent. Cela fait 26 ans que je fais du volley.

Quelle a été ta première expérience en France ?
Ma première expérience en France, c’était en pro B, à Saint-Brieuc. C’était un défi pour la première année puisqu’on jouait directement la montée, en passant de la pro B à la Pro A. C’était en 2002-2003.

Quand as-tu rejoins l’AMVB ? Et depuis quand es-tu capitaine de l’équipe Élite ?
Cela fait 3 ans que je suis à l’AMVB. En arrivant, il y avait Jean-Patrice (NDLR : Ndaki Mboulet) qui était capitaine, et quand il ne jouait pas, je l’étais à sa place. Et l’année d’après, je suis passé capitaine.

Qu’est-ce que tu aimes à l’AMVB ?
J’aime bien l’état d’esprit familial du club. Ça donne un retour chaud globalement. Le fait de jouer en Élite, même si je suis en fin de carrière, ça reste un très bon niveau. Et, en général, l’AMVB veut jouer les premiers rôles, et on a joué les premiers rôles depuis que je suis là. Avec les finales de coupe de France, le podium pour les play-offs.

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Et qu’est-ce que tu n’aimes pas ?
Je pense qu’il manque un petit peu d’organisation générale, d’infrastructure. Parce que si l’on veut atteindre un niveau professionnel, il faut structurer un minimum pour permettre de donner du confort aux joueurs. Je pense que c’est un club qui est pas mal. Là, ça se structure doucement, et j’espère que ça va continuer davantage. Je pense que c’est une chose qui va beaucoup aider le club pour la suite.

Avant de rejoindre le club amiénois, quel a été ton parcours sportif ?
J’ai joué des années en France, à Saint-Brieuc, à Tours. J’ai joué en Russie et en Algérie avant d’arriver en France. Je suis retourné en Algérie jouer quelques saisons, j’ai fait des allers-retours entre la France et l’Algérie. Quelques passages dans le Moyen-Orient aussi, vers les pays du Golfe, pour des fins de saison.

De sacrés voyages !
Oui, il y avait pas mal de voyages pour jouer, par exemple, des qualifications pour des JO, ou pour des championnats du Monde. Cela permet de voyager, de découvrir d’autres cultures et c’est très intéressant. On va dire que, grâce au volley, j’ai découvert pas mal de choses.

Là, c’est parti pour du plaisir jusqu’au bout !


Peux-tu nous livrer ton palmarès ?
Franchement, je ne sais pas exactement. J’ai pas mal de titres dans les clubs algérien. Juste en Algérie, je dois avoir près de huit coupes. J’ai été champion de France à ma première année, j’ai fait une finale de Ligue des Champions aussi, avec Tours. Je ne fais plus attention au bout d’un moment, là c’est parti pour du plaisir jusqu’au bout !

En cette période de confinement, exerces-tu quelques entraînements à domicile ?
Ce n’est pas évident de faire des entraînements à la maison, surtout avec la clôture de la saison du jour au lendemain. J’essaie un petit peu, mais pour ne pas mentir, pas beaucoup. Parce que, mentalement, tu sais qu’il n’y a rien qui va venir. Mais j’essaie de ne pas manger trop quand même.

Comme c’est le cas pour beaucoup d’autres sports, les compétitions de volley-ball sont désormais annulées. Comment vis-tu cette situation inédite ? Qu’en penses-tu ?
Déçu parce que le fait de ne pas finir une saison, c’est quand même dommage. Je pense qu’on voulait au moins finir la saison avec des points positifs. Après, voilà, le fait d’arrêter du jour au lendemain, ça déçoit forcément. C’est dommage, mais c’est comme ça.

Il est à noter d’ailleurs que cette saison aura été riche en rebondissements, avec notamment la blessure d’Ulysse Carat et les départs précipités.
Il y a eu cela, et après comme il y avait aussi pas mal de nouveaux joueurs, en général, dans un sport collectif, soit ça passe soit ça casse. Quand tu as une équipe qui joue depuis longtemps ensemble, cela peut créer beaucoup d’automatismes. Du coup, chaque saison, les joueurs sont là, tu es habitué à eux et c’est plus simple de jouer ensemble. Mais quand tu as de nouveaux joueurs, soit ça passe très bien dans l’esprit collectif, soit ça ralentit un petit peu ou ça prend du temps. Après, c’est le sport. On ne peut pas toujours être au summum ou dans les premiers rôles.

Peux-tu nous faire part de ton meilleur souvenir ?
J’avais 16 ans quand j’ai rejoint l’équipe de mon club formateur. J’ai joué en première division. Ça, c’est mon premier bon souvenir. À partir de rien, on m’a fait confiance. J’avais 16 ans, j’ai joué toute la saison, et on a fini par gagner un doublé. C’était la coupe/championnat à l’époque. Il y avait des joueurs d’expérience qui m’ont aidé. C’était le premier club à m’avoir fait confiance, et une première année qui était très intéressante, riche et décisive je pense pour ma carrière. Parce que c’est de là que tout est parti. Ça, c’était l’un de mes premiers bons souvenirs avec, aussi, ma venue en France. Pareil, j’étais jeune, on jouait la montée et on a fini champions, avec une montée en Pro A, à Saint-Brieuc. Ça, c’était un très beau souvenir pour une première expérience à l’étranger. Et la finale de Ligue des Champions qui reste, je pense, la meilleure. C’était à Moscou, en 2007. On a perdu mais c’était une très bonne expérience, surtout le fait de gagner le favori en demi-finale avec une grande équipe du Dynamo Moscou. Tout le monde avait parié sur elle. On est arrivés avec Tours, avec des joueurs d’expérience aussi, des grands joueurs qui ont marqué le club et la sélection française et pas mal d’autres sélections en Europe, ou ailleurs. Et voilà, on gagne le défi, on gagne le favori et on va en finale. C’était très agréable.

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Et ton pire souvenir ?
Le pire, c’est de perdre des finales. J’en ai perdu pas mal aussi. Déjà, à Amiens, on a perdu deux finales de coupe, deux ans de suite. Pareil, perdre la finale de la Ligue des Champions, c’était décevant. Mais, en même temps, il y avait une joie personnelle avec le fait d’arriver à ce niveau et de prouver quelque chose. Je ne regrette rien, mais en même temps, déçu de ne pas gagner un titre qui est l’un des plus grands dans le volley.

Quels sont tes objectifs à atteindre ?
Tant que j’ai la forme, je vais essayer de jouer. Là, c’est beaucoup de plaisir. L’objectif est d’arriver au bout du projet du club, qui est en train de se mettre en place doucement. Aussi, peut-être faire une montée en pro avec le club. Je pense que ça sera historique pour l’AMVB, et ça sera très agréable pour moi. Pour une fin de carrière, je pense que ça serait très intéressant, pour toujours finir dans le positif. Et peut-être devenir un jour entraîneur, je ne sais pas. Je me dis pourquoi pas, mais ce n’est pas encore sûr dans ma tête. Peut-être que je vais virer vers autre chose que le volley. Je ne sais pas.

Un petit mot pour les jeunes du club, notamment aux trois joueurs de l’équipe Élite qui ont été mis en confrontation pour la Révélation AMVB 2020 (Théo Bray, Tristan Sapet et Tom Petit) ?
Si tu es jeune et que tu as du potentiel, c’est un bon point. Après, pour atteindre tes objectifs, cela reste dans la tête. Est-ce que tu veux aller jusqu’au bout ? Quelles sont tes intentions ? À partir du moment où tu es sûr de vouloir faire ça, tu dois essayer jusqu’au bout, et voir ce que ça donne. En ayant du potentiel, je pense que cela peut être positif, mais par contre il faut travailler pour y arriver. Celui qui veut faire quelque chose, il faut qu’il bosse. Il faut gérer sa vie. Si tu veux y arriver, tu dois bien programmer, planifier.





Angélique Guénot

Crédit photos : Kévin Devigne – Gazettesports.fr

Publié par La Rédaction

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