Après trois saisons passées chez les Gothiques, Philippe Halley va rejoindre Angers en compagnie de Tommy Giroux. L’ancien numéro 71 amiénois évoque ici l’envie d’un nouveau défi malgré un grand attachement à Amiens.
Bonjour Philippe, comment vas-tu trois semaines après la fin de saison ?
J’ai eu beaucoup de préoccupations avec tout ce qui se passait avec le coronavirus. Habituellement je retourne au Canada autour de mi-avril, mais là tous les plans ont changé et il a fallu que j’avance mon retour. On n’a pas eu beaucoup de temps pour dire au revoir à tout le monde, ça a été compliqué. Mais là depuis que le retour s’est fait, je dirais que le temps est assez long. J’essaye de m’occuper, en jouant à des jeux-vidéos, il y a eu aussi les négociations et un peu de paperasse. Mais le temps commence définitivement à être long…
Arrives-tu à t’entretenir physiquement ?
À chaque fin de saison je fais un repos total pour quelques semaines. Là je prévois de refaire un peu d’exercice, de reprendre graduellement. C’est sûr que rester assis sur le canapé à longueur de journée ce n’est pas le mieux. Je vais bientôt recommencer pour ne pas perdre trop de masse musculaire non plus.
Peux-tu nous parler de ton départ vers Angers ?
Je crois que c’est surtout une question de circonstances. Ça a vraiment été une décision professionnelle, ce n’est pas qu’Amiens a mal fait les choses. On avait vraiment un attachement envers Amiens, ça a été l’une des décisions les plus difficiles à prendre de quitter Amiens. On avait construit tellement de bons souvenirs, on avait une belle alchimie d’équipe. Mais c’est une décision professionnelle, je suis à un moment de ma carrière où je veux essayer un nouveau défi. À la fin de mes années universitaires j’étais venu à Amiens directement, donc c’était la seule expérience professionnelle que j’avais. Après une belle saison comme ça, je voulais relever un nouveau défi. Mais c’est une décision professionnelle et si ça avait été juste mon cœur c’est certain que je serais resté.
Ça a été l’une des décisions les plus difficiles à prendre de quitter Amiens.
Tu rejoins un club qui peut se montrer ambitieux en Ligue Magnus…
Angers a de grosses ambitions. Depuis mon arrivée en France je l’ai vu, avec la construction de la nouvelle patinoire et d’une équipe compétitive. Ils ne cessent de progresser ; 7èmes il y a trois ans, l’an dernier 4èmes, cette année 3èmes et ils ont balayé leur premier round de play-offs face à Bordeaux. Leur progression est vraiment constante, et dans le recrutement ils ont de grosses ambitions. Ils veulent bâtir une équipe solide, leur projet m’a attiré.
L’étranger ne t’a pas tenté ?
C’est sûr qu’au début de la saison je m’étais dit qu’à la fin de cette saison-ci, je voudrais essayer de trouver un défi à l’étranger. Mais avec la situation actuelle, la plupart des clubs sont en train de voir leur budget qui diminue de jour en jour. Donc ça a quand même coupé quelques options. Les équipes avaient plus de mal à faire des offres car les sponsors sont en train de se retirer. On n’est quand même pas leur priorité, en ce moment ils préfèrent garder leurs joueurs importants avant de recruter.
C’était une volonté de partir avec Tommy Giroux ?
Avec Tommy on reste toujours en contact, on est des bons copains en dehors de la patinoire. On se tenait au courant des offres, mais c’est surtout Angers qui a fait les démarches pour nous avoir tous les deux. Ils ont aimé l’alchimie que l’on a ensemble sur la glace. Donc ils nous ont contactés en même temps ; ils sont vraiment venus chercher le duo. On a regardé chacun l’offre reçue, ce n’était pas une offre « pour deux » non plus. Mais on était tous les deux intéressés par ce projet-là, donc c’est sûr que ça a aidé la décision.
Au début de la saison j’avais vraiment comme projet de voir les offres à l’extérieur d’Amiens.
Le départ de Mario a eu une influence sur ton départ ?
Non, c’était déjà décidé que je voulais un nouveau défi. C’est sûr que Mario est un entraîneur incroyable qui nous a fait confiance pendant nos trois années. Mais au début de la saison j’avais vraiment comme projet de voir les offres à l’extérieur d’Amiens. C’était déjà prévu, et le départ de Mario n’a pas vraiment influencé ma décision, et je sais qu’Anthony va faire un excellent boulot.
Ton aventure amiénoise ne s’est pas terminée de la meilleure des manières avec ce retour précipité au Canada, lié au coronavirus…
Oui, c’est décevant de ne pas avoir pu faire un au revoir comme on aurait voulu aux partisans, de les remercier de tout ce qu’ils ont fait pour nous. Ça fait trois ans que je passais de bons moments avec les supporters, la direction, les coéquipiers. On avait un esprit d’équipe avec tout le monde. Mais je suis certain que je vais revoir les gens et que j’aurai la chance de leur dire merci.
Si tu devais retenir une chose de tes années passées chez les Gothiques ?
C’est un ensemble. Ce dont je vais me souvenir le plus c’est le noyau de l’équipe que l’on a eu durant les trois années, on s’est tellement bien entendu. Notre force ça n’a pas juste été notre éthique de travail, ça a vraiment été l’esprit d’équipe et de groupe. Je pense que je n’ai jamais vu un vestiaire aussi solide, et c’est ce qui a fait que l’on a créé de bons souvenirs. Après c’est sûr que les deux coupes de France sont marquantes. La première était incroyable, mais la deuxième, battre Rouen en finale en fusillade, tu ne pouvais pas écrire un meilleur scénario que ça.
Je pense que je n’ai jamais vu un vestiaire aussi solide.
Qu’est-ce qui faisait la force de ce groupe ?
Je crois que c’est la manière dont le groupe de joueurs a réussi à se construire ensemble. Ça a bien matché entre nous, avec des joueurs travailleurs, qui sont sociables et qui aiment avoir du plaisir ensemble. Dès le début on a été bien accueillis et après tout le monde s’est mis dans le même moule et nous avons tous participé pour aller dans la même direction.
As-tu quelque chose à ajouter ?
On a vraiment passé de bons moments tous ensemble et c’est sûr que je me souviendrai de ça toute ma vie ! Amiens nous a marqué pendant trois ans et on n’oubliera jamais les gens d’ici.
Retrouvez ici l’interview réalisée avec Tommy Giroux.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo Kevin Devigne – Leandre Leber Gazettesports.fr