Dans l’incapacité de disposer du FC Metz (0-1) sur sa pelouse, l’Amiens SC sombre un peu plus encore…
Les deux (inattendus) points arrachés de façon « héroïque » au Paris-Saint-Germain (4-4) puis face au Racing Club de Strasbourg (0-0) n’ont donc pas été « validés ». Comme opposé à la lanterne rouge, Toulouse FC, quelques semaines auparavant, l’Amiens SC a failli devant une formation messine, autre compagnon d’infortune, dont le réalisme aura été payant (0-1).
« Toujours croire en ses chances de maintien » n’a de cesse de marteler un effectif qui n’a plus connu les joies du succès au sein de l’Elite depuis le 2 novembre ! Un « bail » pour les partenaires de Régis Gurtner qui pourraient échouer dans leur tentative de se maintenir en Ligue 1 Conforama, dont ils font partie depuis trois saisons.
Je nourris plein de regrets. Nous sommes passés à côté du match alors que l’on vivait l’un des moments les plus importants de notre saison
Luka Elsner
« Ne rien lâcher » résonne dans les couloirs de la Licorne. Constamment, inlassablement. Des mots, toujours des mots, encore des mots qui ne semblent plus réellement convaincre un public désabusé hier soir. N’ayant même plus la force parfois d’exprimer son mécontentement.
Face à un promu messin ravi de l’aubaine, l’Amiens SC s’est révélé bien « poussif », en manque cruel d’imagination, de détermination également. Et plutôt que de « mourir » les armes à la main, les hommes de Luka Elsner paraissent, bel et bien, les avoir déposées trop rapidement devant un adversaire qui n’en demandait pas tant !
Certains retiendront le léger « excès » d’enthousiasme puisé dans l’énergie du désespoir, durant le money-time. Regretteront cette opportunité de Mbenza qui aurait pu connaître meilleur sort (81e). Cette intervention, dans la foulée, d’Oukidja qui détourne la tentative de Konaté… Trop peu, beaucoup trop peu pour envisager, espérer s’extirper la tête de l’eau. Et une fois encore, c’est (bien) basse que les Amiénois se sont résignés à quitter l’aire de jeu.
« Je nourris plein de regrets. Nous sommes passés à côté du match alors que l’on vivait l’un des moments les plus importants de notre saison. Nous n’avons pas su emballer la rencontre, concédant des ballons de façon naïve. Ce qui nous a malheureusement plombé ! » Lors du délicat exercice de style d’après-match, Luka Elsner a – une fois encore – tenté d’expliquer ce nouveau faux-pas. Tout en interpellant sur le contexte actuel : « Notre prestation n’a pas été à la hauteur. Celui qui ne saisit pas la gravité de la situation ne fait pas le bon métier. Il faut bien comprendre que nous sommes en train de « jouer nos vies » à ce niveau. »
Se dresse devant nous une montagne qui se révèle être, pour beaucoup, comme infranchissable. La réalité c’est que les barrages ne sont qu’à cinq points.
Insuffisante, la prestation locale est parfois même apparue … insignifiante face à un rival guère poussé dans ses (derniers) retranchements. Et dont le but splendide de Farid Boulaya, avant la demi-heure de jeu, hante encore l’esprit des supporters de l’ASC.
Et l’avenir de leurs protégés dans tout cela ? Dépités, peu osaient se prononcer. Seul Luka Elsner cherchait à apparaître optimiste : « L’absence de Sehrou Guirassy, suspendu, n’est pas une excuse. Ce n’est pas ce qui nous fait passer à côté de notre match. Se dresse devant nous une montagne qui se révèle être, pour beaucoup, comme infranchissable. La réalité c’est que les barrages ne sont qu’à cinq points. Il faudra la gravir étape par étape, en s’accrochant fermement à cette corde. Tous ensemble. Ce qui est probable cependant, c’est que la prochaine glissade nous sera fatale… »
Derrière ce phrasé, tout en métaphore, le responsable technique murmurerait-il un constat d’impuissance ? L’aspect mathématique est bien réel certes, mais en (totale) adéquation avec ce qu’a proposé hier soir l’Amiens SC. Cette nouvelle désillusion ne résonnerait-elle pas telle le « Chant du Cygne » pour une structure animée, semble-t-il, par la volonté de privilégier la politique de l’autruche ?
Outre l’âme en peine, le représentant Hauts de France s’apparente à ce funambule s’efforçant d’avancer, tant bien que mal, sur le fil du rasoir. Tout en redoutant de basculer. Un petit jeu particulièrement risqué et une aventure au sein de l’élite qui se dessine de plus en plus en pointillé. Tristement.
Qu’on se le dise, il y a réellement péril en la demeure amiénoise !
Fabrice Biniek
Crédit photos : Gazettesports (Archives)