FOOTBALL (F) : Le nouveau but de Marine Julian

Asc Feminine Vs Arras (reynald Valleron) (29)
Ⓒ Gazette Sports
Publicité des articles du site GazetteSports

Malmenée par les blessures à répétition, la joueuse à vocation offensive de l’Amiens SC aimerait vivre sa passion à fond. Enfin…

Détermination. Un adjectif qui semble, à lui seul, vouloir définir la personnalité de Marine Julian dont les multiples contre temps survenus tout au long de sa jeune carrière footballistique n’ont cependant jamais réussi à entâcher une farouche volonté à atteindre son but. Et si elle se doit (encore) de lever le pied, la joueuse de l’Amiens SC affiche toujours ce plaisir à prendre le sien. Passion plus que dévorante que l’intéressée nourrit depuis son plus jeune âge.

publicite cit dessaint 2 gazette sports

« J’ai bercé dans le monde du ballon rond. Mon papa se révéla comme un fervent ambassadeur de Seboncourt (02), le club de mon village natal. Mon frère Alexandre porte actuellement bien hautes les couleurs de Feignies-Aulnoye (59) en Nationale 3 après avoir fréquenté le centre de formation de l’Amiens SC » racontait celle qui, toutefois, préférait suivre les traces de sa maman Carole en trouvant son équilibre dans la gymnastique.

J’admets avoir chaussé tardivement les crampons et comme souvent à l’époque, j’ai dû faire ma place parmi les garçons.

Marine Julian

Des premiers pas avant qu’elle ne soit comme rattrapée par cet enthousiasme familial. « J’admets avoir chaussé tardivement les crampons » confesse la demoiselle de 22 ans. Se remémorant la découverte d’un environnement masculin qu’elle appréhendait d’ailleurs sur la pointe des pieds.

« Comme souvent à l’époque, j’ai dû faire ma place parmi les garçons » murmure celle dont les (brillantes) prestations sous le maillot de Seboncourt suscitaient l’intérêt de l’Olympique Saint-Quentin (02). Structure que Marine Julian rejoignait à l’adolescence afin de dévoiler – un peu plus encore – une réelle aptitude pour le football. Alors dans les « petits papiers » des instances dirigeantes, elle se découvrait l’envie de pousser les portes du Pôle Espoir de Liévin (62). Orientation « mûrement réfléchie » de la part de celle qui figurait (déjà) au sein de l’équipe de Picardie catégorie 15 ans. Avant d’être encouragée à rejoindre une formation tricolore dont elle portera brillamment les couleurs notamment durant trois saisons.

Asc Feminine Vs Arras (reynald Valleron) (42)

« La pratique du football s’avérait alors quotidienne et le dimanche je cherchais à me distinguer avec la complicité de mes coéquipières de Hénin-Beaumont (59) » raconte une sympathique demoiselle qui soudainement changeait d’air.

Le baccalauréat en poche, elle répondait ainsi favorablement aux sollicitations du Montpellier Hérault, pensionnaire de l’Elite qui venait de tomber sous le charme de cette joueuse à vocation offensive. Qui « à tout juste 18 ans » leur paraissait promise à un bel avenir. « C’était comme un rêve de gosse ! Le MHSC reste l’un des ténors hexagonaux, compte en ses rangs plusieurs internationales. Surclassée, je n’évoluais cependant pas à leurs côtés mais je participais aux séances d’entraînements en attendant patiemment de saisir l’opportunité si d’aventure. J’ai eu plaisir à figurer dans le groupe fanion lors de rencontres de préparation d’avant-saison. »

 Je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire mes preuves, d’essayer de m’affirmer, tant en U19 qu’en Elite puisque les championnats n’avaient pas débutés.

Un enthousiasme cependant mis à mal par la rupture du ligament croisé. Cette blessure bouleversait alors considérablement cette atmosphère idyllique que Marine Julian paraissait vouloir se définir. « Je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire mes preuves, d’essayer de m’affirmer, tant en U19 qu’en Elite puisque les championnats n’avaient pas débutés. » Frustration qui contraste néanmoins avec cette « rééducation exemplaire prodigué par le club héraultais. »

Attirée par cette adrénaline liée à la compétition, elle définissait alors un terrain d’entente avec celui-ci cependant. Et elle affichait sa détermination de rebondir à Arras. « Mon profil semblait leur correspondre. Par la même occasion, je me rapprochais de mes proches » oserait s’en justifier l’intéressée. Rattrapée une fois encore par la malchance. De nouvelles blessures, « à l’épaule puis une contusion au genou » la contraignaient à (re)prendre son mal en patience.

Période « compliquée » pour une demoiselle qui retrouvait du baume au cœur en croisant le « regretté Jacques Hénot. » Lequel encourageait sa venue à l’Amiens SC. « Je le connaissais du Pôle de Liévin. Les démarches se sont révélées peut-être un peu plus faciles » en sourit celle dont le désir de jouer était à nouveau tempéré par des ennuis de santé… Et « les ligaments croisés du genou gauche » étaient cette fois pointés du doigt.

« Mes jambes m’ont occasionné énormément de tracas mais je n’ai jamais baissé la tête. Jamais. » Une force de caractère qui permettait enfin à Marine Julian de revenir au premier plan. Au lendemain d’une intervention chirurgicale, nécessaire, au ménisque interne.

 J’avais ce besoin de me reconstruire. L’ASC me l’a offert.

Doucement mais sûrement, elle apportait sa contribution à l’accession d’une troupe amiénoise où elle s’efforce aujourd’hui encore à jouer des coudes. « J’avais ce besoin de me reconstruire. L’ASC me l’a offert » murmure celle qui récemment s’est signalée d’un doublé face à Arras (3-1). Petit clin d’œil d’une aventure footballistique qui s’était jusqu’alors voulue malicieuse. Une réussite qui lui (re)donnait également confiance. « Simple étape » selon Marine Julian qui redouble d’énergie, comme pour rattraper ce temps perdu.

À pied d’œuvre, Marine Julian devait une fois encore le lever lors de la première confrontation, cette saison, avec Le Havre. Touchée au ligament rotulien, elle se révélait ainsi indisponible durant huit semaines. Avant que ne lui soit autorisée la possibilité de (re)chausser les crampons. Une aubaine pour celle qui ressentait « plus que jamais » des fourmis dans les jambes. Et qui d’emblée veillait à se rappeler au bon souvenir de chacun.

Marine Julian

Un sentiment qu’elle apprécierait intensifier d’ailleurs ce dimanche. Sur une pelouse arrageoise, théâtre d’un derby qui sent le souffre. Incontestablement. Et si Marine Julian s’est résignée à suivre l’affrontement au parfum Coupe de France depuis les tribunes, fin décembre – un duel à l’avantage des Nordistes (1-0) – l’intéressée trépigne d’impatience de marquer la troisième manche de son empreinte.

Au regard de sa détermination, rien n’est dès lors impossible…

Fabrice Biniek

Crédit photos : Gazettesports (Archives)

Publié par La Rédaction

Gazette Sports est votre webzine sur l'actualité des associations sportives d'Amiens Metropole et ses alentours.