Le scénario est cruel mais les hommes de Luka Elsner n’ont-ils pas tendu, à l’AS Monaco, le bâton pour se faire battre ?
La statistique fait terriblement froid dans le dos : l’Amiens SC « court » après un succès en Ligue 1 Conforama depuis le 2 novembre et celui obtenu face au Stade Brestois (2-1). Certes entre temps les hommes de Luka Elsner sont parvenus à « grappiller » quelques points par ci, par là, mais ils n’ont plus connu les joies de ce retour victorieux aux vestiaires. Tout près, si près du but hier soir, les partenaires de Régis Gurtner ont cependant échoué dans leur entreprise, s’inclinant face à l’AS Monaco lors du « money-time » (1-2)
Toutefois, à vouloir « jouer avec le feu », il arrive trop fréquemment que l’on se brûle. Et en acceptant de faire le « dos rond » depuis l’ouverture du score (1-0 ; 9e), l’Amiens SC s’est alors exposé à une cruelle – presque inévitable – désillusion ! Surtout opposé à une formation dont les arguments techniques ne suscitaient aucune interrogation.
Nous avons pourtant réalisé quatre-vingt cinq premières minutes à mon sens assez abouties. Malheureusement, nous avons manqué de concentration dans les derniers instants
Luka Elsner
« Ce scénario me mets en rage, contre nous-même, contre le sort également. L’égalisation intervient sur un long dégagement du gardien adverse. Puis notre adversaire prend l’ascendant sur corner, grâce à Slimani. Un attaquant que nous aurions dû mieux surveiller, usant peut-être de tous les stratagèmes pour l’empêcher de s’illustrer »
Désabusé une fois encore serait-on tenté de mentionner, Luka Elsner semblait vouloir rechercher les raisons de ce KO. Il s’évertuait même à appuyer là où il considérait faire mal au cours de la périlleuse conférence de presse d’après-match.
« Nous avons pourtant réalisé quatre-vingt cinq premières minutes à mon sens assez abouties. Malheureusement, nous avons manqué de concentration dans les derniers instants. Le compétiteur qui est en moi a du mal à réaliser ce qui vient de nous arriver. Néanmoins, dans vingt-quatre, quarante-huit heures je m’appuierais sur l’espoir que cette prestation me procure »
Des mots, encore des mots, toujours des mots qui s’efforcent à dissiper cette crainte de basculer dans une morosité ! Enlisé dans les profondeurs du classement, l’Amiens SC accuse – à ce jour – un retard de quatre longueurs (désormais) sur le Nîmes Olympique, actuel barragiste. Avec neuf points tombés dans son escarcelle lors de ces trois plus récentes, la structure gardoise a incontestablement le vent en poupe. Souverain, dans le même temps, sur la pelouse de l’OGC Nice (1-3) – certes en infériorité numérique avant l’heure de jeu… – veillait à assombrir l’horizon des représentants Hauts-de-France. Un peu plus encore.
« Notre résultat de ce soir est frustrant car nous étions parvenu à demeurer stable même durant les périodes où l’AS Monaco est apparu exceptionnel. Sitôt la rencontre, je me suis entretenu avec les joueurs, leur indiquant qu’il ne fallait surtout douter du chemin que nous avons pris. Il va être forcément payant à un moment ou à un autre ! »
Dévoilant un optimisme à toute épreuve, Luka Elsner réussissait même, par un léger trait d’humour, à dédramatiser la situation. A atténuer presque cette atmosphère pesante : « Les points, vous le savez, il est impossible de les acheter, voire de les voler. Par conséquent, il conviendra de les obtenir en continuant à travailler à l’entraînement. En persévérant à aller de l’avant, en apparaissant au diapason même jusqu’à la 95e minute si cela est nécessaire »
Les points, vous le savez, il est impossible de les acheter, voire de les voler. Par conséquent, il conviendra de les obtenir en continuant à travailler à l’entraînement
Cette énergie, parfois du désespoir, où les coéquipiers d’Alexis Blin vont devoir puiser leur force. Le championnat n’a pas encore livré son verdict mais la marge de manœuvre se réduit au fil des échéances. Sur celui du rasoir, le temps commence à compter pour l’Amiens SC. Comme les points qu’il serait souhaitable d’amasser. A raison de trois par confrontation de préférence.
Une équation à mettre éventuellement entre parenthèse en fin de semaine puisque la Licorne déroulera le « tapis rouge » au Paris Saint-Germain…
Fabrice Biniek
Crédit photos : Léandre Leber (Gazettesports)