PÉTANQUE : Laurence Morotti et Caroline Bauduin, les étoiles montantes de l’ASPTT

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Dans ce sport connu de tous, la pétanque, deux femmes brillent particulièrement à l’ASPTT Amiens Pétanque. Nous sommes donc allés à la rencontre de Laurence Morotti et Caroline Bauduin, en présence de David Tonnelier, afin d’en savoir plus sur leur parcours.

Bonjour Laurence et Caroline, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Laurence : Je m’appelle Laurence Morotti, j’ai 26 ans. Je suis assistante prévention sécurité au lycée Romain Rolland, et je souhaite devenir CPE. Par rapport à la pétanque, je joue depuis que je suis toute petite. Cela vient de mon père et, de son côté, de mon grand-père. J’ai commencé les compétitions très jeune. Je devais avoir 7 ou 8 ans.

Caroline : Moi, je m’appelle Caroline Bauduin, j’ai 28 ans. Je suis originaire de Valenciennes et je travaille à GRDF. Avant, je faisais de de la pétanque en loisir, en vacances, puis j’ai commencé la pétanque en compétition à 17 ans, avec mon père. Il en faisait depuis que j’étais petite. Avant de pratiquer la pétanque, je faisais du basket-ball. Je me suis blessée, et mon père m’a pris une licence de pétanque quand j’étais en première. Pendant les vacances, ça m’a prise et puis je n’ai plus arrêté.

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Il y a un côté sportif que je ne connaissais pas à la pétanque. Et c’est ça qui est intéressant.

Caroline Bauduin

Qu’est-ce qui vous a plu dans la pétanque ?
Caroline : J’en faisais depuis que j’étais petite, donc ça me plaisait quand même un petit peu. Après, la compétition, au niveau du département, il y a certains concours où il y avait de l’alcool. Donc ça me mettait un frein. Je ne connaissais pas les championnats de France, etc. Je ne connaissais vraiment la pétanque que d’un regard extérieur. Du coup, après, quand j’ai connu la compétition, la pétanque c’était plaisant. C’est toujours une belle organisation. Il y a un côté sportif que je ne connaissais pas à la pétanque. Et c’est ça qui est intéressant.

Laurence : Je partage le même avis. En fait, entre la pétanque à haut-niveau et la pétanque locale, ce n’est vraiment pas la même chose. Par exemple, nous, on va moins s’amuser dans un concours départemental, où finalement il y a peut-être un petit peu moins de sérieux, de la boisson, etc. Quand on fait des compétitions ensemble et que l’on se déplace dans des nationaux ou des internationaux, ou à une compétition comme celle que l’on va faire la semaine prochaine (NDLR : La grande finale du Passion Pétanque Française, les vendredi 17 et samedi 18 janvier), ce n’est pas du tout la même chose. C’est sérieux, il n’y a pas d’alcool. C’est vraiment une compétition à part entière.

Caroline : Après, même au niveau du département, dans les grands prix, lorsqu’il y a un arbitre présent, souvent cela se passe bien.

Laurence : Oui. Par exemple, aux nationales d’Amiens, c’est une organisation comme lorsque l’on fait des déplacements à 6 ou 7 heures de route. Cela se passe toujours très bien également. Ce sont plus dans les petits concours locaux où il y a un petit peu moins de sérieux. Mais on les fait quand même parfois, pour nous entraîner.

Caroline : Mais c’est vrai que, dans le Nord, c’est compliqué. Les gros nationaux s’organisent dans le Sud, et puis le boulodrome d’Amiens, qui est le seul de la Somme, ferait partie des plus petits boulodromes présents dans le Nord. Alors qu’à Douai, toutes les cinq minutes, on peut trouver un grand boulodrome chauffé. Il y a vraiment un fossé, et pourtant ce n’est qu’à une heure de route. C’est aussi ça qui est dommage.

Au départ, pensiez-vous un jour faire de la compétition ?
Laurence : J’ai vraiment grandi qu’avec la pétanque. Je n’ai pas fait d’autres sports. Quand je sortais de l’école, je jouais à la pétanque. Le week-end, j’étais à la pétanque avec mon père ou ma mère. Je n’ai vraiment connu que ça. Donc, oui, j’ai vite espéré évoluer dans un côté sportif et non pas que loisir.

Caroline : Moi non ! Au début, je m’amusais avec mon père. J’ai connu les championnats par la suite, mais c’est mon père qui m’a mise dedans. Sinon moi je ne savais même pas qu’il y avait des championnats. Donc après, ça s’est fait au fur et à mesure.

Pour moi, le plus beau, ça reste quand même ma victoire aux France tête-à-tête.

Laurence Morotti

Quel serait votre plus beau souvenir dans la pétanque ?
Laurence : Pour moi, le plus beau, ça reste quand même ma victoire aux France tête-à-tête.

Caroline : Et moi, même si j’avais déjà fait un quart de finale en triplette aux France avant de connaître Laurence, ma demi-finale en tête-à-tête reste mon plus beau souvenir. Déjà parce qu’une demie aux championnats de France tête-à-tête, c’est une première, c’est beau, même si j’aurais préféré la battre (rires). Et puis aussi, ça nous a permis de nous rencontrer, de se déplacer ensemble et de faire tous les nationaux derrière. Du coup, cela fait cinq ans que l’on joue ensemble, depuis 2014.

David : Et puis, c’était surtout le premier championnat en tête-à-tête féminin. Elles avaient décidé malgré tout de passer ce championnat et de le gagner, même si ce n’était pas chose facile puisque Laurence avait rencontré énormément de très bonnes joueuses. Tu as pu aller jusqu’au bout et tu avais produit un très bon jeu. J’avais eu la chance d’être là, on avait pu la suivre et c’est vrai que la partie n’avait pas été facile. Donc, le titre était mérité.

Et qu’as-tu ressenti en obtenant ce titre ?
Laurence : Franchement, je me souviens que sur le coup, je ne réalisais absolument pas. Je me suis dis « c’est pas possible ». Parce que finalement, on rêve toujours un petit peu d’avoir un maillot tricolore et de faire partie de l’équipe de France. Quand on grandit dans la pétanque, on le souhaite toujours. Et c’est vrai que, quand ça arrive, on n’y croit pas trop, et puis après, c’est tout de même de nouvelles choses à gérer. Parce qu’après ça, il a fallu prouver que le maillot n’avait pas été gagné par hasard. Il fallait quand même faire des résultats par la suite, donc ça met aussi une certaine pression.

David : Et puis, ça a permis de valoriser la pétanque au féminin.

Laurence : Oui, et de faire parler de l’ASPTT Pétanque. Je pense aussi que le national a pris un petit peu plus d’ampleur par rapport à ça.

David : En plus, ce sont des joueuses du Nord qui étaient dans le dernier carré. La pétanque a toujours été considérée un petit peu comme le sport du Sud. Alors, là, ça prouvait bien qu’il y a quand même un bon effectif dans le nord de la France. Une championne Laurence, une demi-finaliste Caroline, donc le potentiel est là.

Laurence : Maintenant, il y a aussi Sandrine Poinsot qui pousse, et une petite jeune de chez nous, Manon, qui est sélectionnée en équipe de France section jeune.

David : Disons qu’il y a des structures où les boulodromes sont bien présents, et cela fait énormément de choses puisque cela permet de jouer durant une bonne partie de l’année et par tous les temps.

Qu’en est-il des boulodromes du nord ?
Caroline : Malheureusement, ça manque dans la Somme. À Douai, en 2021 normalement, un boulodrome sera construit avec près de 130 pistes et de la place pour 5000 spectateurs. C’est énorme de la place pour 5000 spectateurs !

David : Oui. Il y a trois grosses tribunes à l’intérieur. De quoi accueillir un championnat de France.

Caroline : Amiens Métropole fait de bonnes choses pour la pétanque, mais ça manque quand même. Et je pense que dans la Somme, la seule ville où il pourrait y avoir un gros boulodrome, c’est Amiens.

David : Ce qui est dommage pour nous, essentiellement, c’est qu’il y a quand même de gros clubs sur Amiens. Il y a le football, les Gothiques, la natation, etc. Et ils ont besoin d’un gros budget, alors après, pour nous, il n’en reste que peu. Alors, c’est dur. Un boulodrome avec le cadre réglementaire, ce serait parfait.

Avez-vous un rêve ?
Laurence : Un rêve, non. Mais un objectif, ce serait peut-être de faire un championnat d’Europe, ou un championnat du Monde. Après, je n’en rêve pas. Si ça n’arrive pas, tant pis.

Caroline : Moi, j’aimerais bien que l’on gagne le championnat de France doublette. Parce que l’on fait quelques résultats dans les nationaux, mais c’est vrai qu’au championnat de France, on n’arrive jamais à être en forme ce jour-là, ou à avoir le petit truc qui fait que l’on gagne.

David : On sait très bien qu’un résultat, gagné ou perdu, ça se joue à pas grand chose.

Caroline : Surtout que, dans les nationaux, on retrouve parfois des équipes plus fortes que dans un championnat de France. Parce que dans un championnat de France, il faut être du même département, et c’est vrai que des fois les grosses joueuses ne sont pas dans le même département. Et du coup, dans les nationaux, parfois il y a de très grosses équipes. Et c’est vrai qu’on arrive à faire des résultats dans ces nationaux, mais au championnat de France, on n’y arrive pas.

Laurence : On se met une certaine pression aussi. Moi, je sais que je n’aborde pas un championnat de France comme j’aborde une compétition comme la nationale. J’arrive aux France à moitié stressée, je me dis « Il faut que je joue bien ».

David : Et puis aussi, vous êtes reconnues, donc vous êtes attendues, ça y fait. Quand on passe inaperçu, ce n’est pas pareil. On est moins suivi sur les terrains. Tandis que là, avec vos résultats, le titre de Laurence, vous êtes allées au PPF, donc maintenant on connaît Laurence Morotti et Caroline Bauduin. On sait mettre un visage sur ces noms. Donc pour elles, c’est un petit peu plus de pression. Elles sont considérées comme sportives de haut niveau, alors les joueurs novices se réfèrent à ces personnes là. Donc c’est vrai que, maintenant, il y a plus de monde quand elles sont sur un terrain. Les joueuses ont envie de les accrocher, voire de les battre. Donc leurs parties sont plus difficiles. Mais elles ont le talent pour les gagner !




Retrouvez la seconde partie de cet entretien vendredi 17 janvier.





Angélique Guénot

Crédits photos :

Publié par La Rédaction

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