AMIENS SC – Valentin Gendrey : « Ma première sélection, c’est ma mère qui me l’apprend » (2/2)

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Seconde partie de notre entretien avec Valentin Gendrey, entre passion pour les mangas et les jeux vidéos et ambitions quant à son futur.

Au-delà du foot, qu’est-ce que tu aimes faire ?

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Je suis un gamer. Je suis en colocation avec Grégory Varin. Et on aime bien jouer à la Play-Station. On joue à FIFA, à Call of Duty, à Formula 1… On tourne surtout sur ces 3 jeux-là, d’ailleurs. Sinon, ce que j’aime bien, c’est regarder des mangas.

Quel est celui que tu as préféré ?

Je pense que ça reste Naruto. Dans l’histoire du personnage qui grandit. Qui au départ est nul et qui progresse. L’histoire est belle. Et sinon, je dirais aussi Black Clover. Et moi, je les préfère en anime.

Côté alimentaire, ça se passe bien ? Un des deux colocataires cuisine ?

(Rires) Le midi, déjà, on mange toujours là, au club. Après, je prends souvent un truc à manger pour le soir ou sinon, c’est pastèque ! Non, vraiment, ça va. Après, on n’est pas des grands cuisiniers, on fait des choses basiques.

Et quand tu rentres chez toi, s’il y a un plat que tu demandes, qu’est-ce que ce serait ?

Ah, ce serait un colombo de poulet, pas de doutes !

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Et sinon, tu as des superstitions, des rituels en tant que sportifs ?

Ah, moi, vraiment, je le suis beaucoup, superstitieux, quand même. Par exemple, avant les matchs, j’ai ma playlist avec des chansons. Je peux en écouter plein, mais je sais qu’il y en a certaines qu’il faut que j’écoute. Il y en a une de Brasco, 8 000 km, parce que je suis d’origine guadeloupéenne et qu’elle parle de la Guadeloupe, de la famille. Et il y a Happy Birthday de Naza. C’est une chanson que toute ma famille a chantée pour mes 18 ans et quand je l’écoute, ça m’y fait penser.

Le rapport à la famille, c’est quelque chose d’important pour toi ?

Oui, beaucoup. J’ai toujours été proche d’eux. Vraiment, c’est important. Même si je ne les vois pas beaucoup parce qu’ils sont en région parisienne et que, pour moi, avec le foot, c’est compliqué.

Tu nous parlais de jeux vidéos de sports et particulièrement de foot, c’est aussi quelque chose que tu suis à la télé ?

Mon colocataire suit beaucoup le foot. Au départ, à l’époque où j’étais au centre de formation, j’aurais dit non. Je jouais au foot, je dormais foot, alors quand il y avait un match, même de Ligue des Champions où tout le monde descendait, je préférais rester dans ma chambre. Mais depuis que je suis avec Grégory, je regarde beaucoup. Comme il aime beaucoup Marseille, quand ils jouent, je dois regarder Marseille.

Et toi, ton équipe, c’est quoi ?

Celles que j’ai toujours suivies, ce sont le Barça, Chelsea et Lyon.

Et quels sont les joueurs qui t’ont fait vibrer ?

À mon poste, en tout cas, c’est Philipp Lahm.

Qu’est-ce qui te plaisait chez lui ?

Je regardais Philipp Lahm pour changer un peu mon jeu, pour m’en inspirer, ça me donnait envie.

C’était vraiment la différence dans notre jeu. On était vraiment les opposés par rapport à ce que l’on disait de moi. Il était fin techniquement et, moi, au contraire, on me disait que je n’étais pas du tout comme ça, plus athlète. Je regardais pour changer un peu mon jeu, pour m’en inspirer, ça me donnait envie.

Et sinon, tu as des films, des séries que tu préfères ?

Comme je le disais, ce sont beaucoup les anime. Et si je regarde des films, c’est vraiment ceux où il y a Will Smith. J’aime bien Diversion, son dernier, Gemini Man, aussi. After Earth, avec son fils, il est bien également.

Qu’est-ce que ça t’a fait d’être appelé en Équipe de France ? Comment ça se passe ? Comment on l’apprend ?

Au début, je n’y croyais pas. Au départ, il y a une pré-liste dont le club est au courant. Mais ils ne me l’ont pas dit. Ma première sélection, c’est ma mère qui me l’apprend. Je me souviens, j’étais en train de manger, à la cantine : coup de fil de ma mère, normalement, j’étais au lycée La Hotoie et on n’a pas le droit au téléphone à la cantine, mais pour que ma mère m’appelle comme ça en pleine journée, j’ai vraiment pensé qu’il y avait un problème. Et, là, elle m’annonce que je suis sélectionné : « Comment ça ! » Au départ, j’étais choqué. Et après, on réalise, et c’est incroyable, tu te dis que tu vas représenter la France. La première fois, le coach de la sélection m’avait également appelé.

Et le fait de sortir du groupe avec lequel tu avais l’habitude de vivre et de jouer pour intégrer un autre groupe de garçons venus de partout en France, comment ça se passe, en termes de vie de groupe notamment ?

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Et bien, déjà, dans ma génération, il y a beaucoup de joueurs qui se connaissaient, qui ont eu beaucoup de sélections ensemble. Il y avait déjà un petit groupe d’anciens. Au début, quand tu arrives et que tu es nouveau, tu ne sais pas trop où te placer. En plus, je ne suis pas quelqu’un qui va arriver et faire rigoler tout le monde et qui, du coup, peut entrer facilement dans le groupe. Donc au départ, je ne savais pas trop où me mettre. Et puis, après, ça se fait naturellement. On est tout le temps ensemble, du coup on discute. Quand tu restes une semaine, en étant H24 ensemble, au bout de 2-3 jours, même si on ne se connaît pas par cœur, voire peut-être même pas du tout en fait, ça va.

Ce doit être une expérience inspirante, motivante pour la suite ?

Quand tu y goûtes, tu te dis : « j’ai vraiment envie d’y retourner ».

Comme je le disais, au départ, je n’avais pas du tout cette idée de jouer pour aller en équipe de France. Et puis, quand tu y goûtes, tu te dis : « j’ai vraiment envie d’y retourner ». Tu joues, pas pour ça, mais en te disant que si tu fais des bons matchs, tu auras l’opportunité d’y retourner.

Et c’est quoi toi dans dix ans ? En te prenant à rêver ?

Ah, disons la Coupe du Monde 2026 !

Tu arrives à te projeter comme ça en 2026, en te disant que ça peut être un challenge ?

Bien sûr. Il y en a qui, à 20 ans, l’ont gagnée, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas m’imaginer, à 26 ans, faire partie du groupe ? J’ai toujours joué pour évoluer contre les meilleurs donc bien sûr que ça peut être un objectif.

Propos recueillis par Leandre Leber et Morgan Chaumier

Crédits photos : Leandre Leber / Kevin Devigne – Gazettesports