Après la victoire des siens contre Maubeuge (4-2), Antoine Buron se montrait évidemment satisfait.
On imagine que cette victoire fait du bien ? Elle se faisait attendre.
C’est vrai que, depuis le début de saison, on était plutôt sur une bonne dynamique à l’extérieur, où l’on est invaincus. Mais à domicile, on peinait un peu à trouver le bon tempo. C’est une victoire qui fait forcément du bien aux joueurs, mais aussi au staff. Parce qu’on met des choses en place, on travaille donc il faut aussi, à un moment, que ces joueurs soient récompensés du travail qu’ils fournissent. Parce que même si on n’a pas été toujours parfaits à domicile, on fournit des efforts au quotidien pour corriger ce qui ne va pas donc c’est une belle victoire qui vient les récompenser.
Vous menez rapidement 2-0 et ces deux penaltys relancent tout…
On le sait, on est dans une situation où l’on va payer cash nos petites erreurs. Je pense que le fait de marquer rapidement ne nous a pas forcément servis. On a connu un peu de déconcentration, des petites erreurs défensives que l’on a depuis le début de la saison qui nous pénalisent. Mais on a la force de caractère pour aller chercher ce troisième but juste avant la mi-temps. Cela montre que l’on est capables de rebondir.
Le troisième but, c’est à l’image de l’état d’esprit que l’on essaie d’inculquer à ces joueurs, c’est-à-dire s’arracher sur chaque ballon.
Ce troisième but est à l’image de cette force de caractère, justement.
Bien sûr. On est dans une division où il faut aller au bout des choses, mettre de l’envie, de la conviction. Sur la qualité des joueurs, intrinsèquement, il n’y a pas photo avec certains adversaires. Mais il y a de la conviction, de la détermination chez nos adversaires et si on ne met pas ça, c’est clair que l’on n’existera pas. Oui, le troisième but, c’est à l’image de l’état d’esprit que l’on essaie d’inculquer à ces joueurs, c’est-à-dire s’arracher sur chaque ballon. Chaque ballon, cela peut être une occasion de but, cela peut être une situation pour l’adversaire.
La carte jeune commence à être payante ?
Oui, on le sait qu’on a une bonne génération de jeunes joueurs qui arrive. Il faut les aguerrir au monde senior et ce n’est pas évident. Les résultats depuis le début de saison montrent que c’est difficile mais je reste persuadé que c’est une génération qui, si elle se met au diapason, si elle comprend les valeurs de travail et la discipline qu’il faut pour exister ne serait-ce qu’en N3, pourra faire des choses intéressantes. Maintenant, il y a encore beaucoup de travail, mais je suis content que ces jeunes joueurs puissent montrer qu’ils peuvent exister à ce niveau.
La seconde période a été moins rythmée mais vous privez Maubeuge de situations et vous vous en procurez quelques grosses, vous avez bien géré ?
Oui, l’apprentissage, ça passe aussi par la gestion des temps forts et des temps faibles. C’est ce que je leur ai dit à la mi-temps. On ne peut pas toujours être à 200 à l’heure. On ne peut pas toujours être l’équipe pétillante qui va proposer du jeu et s’exposer aux contres adverses. Donc, à un moment, il faut gérer ce genre de situations. On l’a plutôt bien fait sur la deuxième mi-temps, on a su concéder moins de situations dangereuses et, à l’inverse, se montrer dangereux quand il l’a fallu. On a peiné à mettre ce quatrième but qui nous aurait mis à l’abri un peu plus tôt alors qu’on avait les situations pour le mettre.
Vous débutez avec 5 offensifs, c’est un message envoyé ?
Oui, je reste persuadé qu’il faut trouver l’équilibre entre l’animation défensive et offensive. Je pense que les 5 joueurs qui ont démarré sur le plan offensif ont une complémentarité, je pense qu’ils sont capables d’apporter chacun dans leur domaine. L’idée c’était que ces joueurs travaillent défensivement mais animent aussi ce côté offensif et qu’on trouve des relations. Et ça a plutôt bien fonctionné.
Maintenant, il faut que ce genre de prestations s’enchaîne.
Oui, on sera dans un autre contexte samedi prochain à Arras. Cette victoire va permettre de travailler sereinement et dès lundi ce sera à moi de leur remettre les pieds en leur disant qu’il n’y a rien d’acquis parce que l’on est encore dans une situation difficile, il n’y a rien de fait. Le chemin est encore très long.
Trois jeunes pros ne jouaient pas, qu’en est-il ?
Ce sont des joueurs à disposition de l’équipe réserve. Certains ont besoin de temps de jeu, d’autres moins. Pour certains, ce sont des choix. Mais ça ne remet pas en question la suite de la saison. Ils peuvent faire partie, dès le prochain match, de notre effectif. Ça montre qu’il n’y a pas de statut. Nous avons aussi de bons jeunes qui travaillent bien au quotidien. L’important, c’est de trouver la bonne alchimie, les bonnes connexions sur le terrain qui vont permettre à l’équipe d’avoir des résultats. C’est un projet collectif, pas individuel, ils vont s’inscrire dans le collectif. Il y aura des déçus chaque week-end à gérer, mais le collectif primera toujours.
Cette émulation doit servir à pousser tout le monde ?
Bien sûr, je ne connais pas une équipe qui ne progresse pas dans la concurrence. Elle doit servir. Si le garçon se sent lésé parce qu’il ne joue pas et qu’il abandonne, c’est qu’il n’est pas fait pour le haut niveau. C’est aussi ça l’apprentissage et la formation.
Un petit mot sur Darell Tokpa qui marque un triplé ?
Il a fait les efforts nécessaires. Il ne le doit qu’à lui-même parce qu’il a travaillé. Il a fermé sa bouche, n’a rien revendiqué et a travaillé. Il a été en U19, il a fait ses matchs, il a marqué. Maintenant, il n’y a rien d’acquis pour lui mais il montre qu’il a une place à part entière dans ce groupe N3.
La rentrée de Jayson Papeau après 6 semaines d’arrêt vous a plu ?
Oui, Jayson est un garçon qui, sur le plan offensif, peut nous apporter, qui peut nous amener des choses différentes que les autres profils que l’on a. Je l’ai senti un peu en baisse de régime sur le dernier quart d’heure mais c’est logique après 6 semaines d’arrêt. J’ai apprécié sa performance et son état d’esprit parce que c’est un garçon qui ne triche jamais.
Propos recueillis par Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports