Après avoir été mis à l’honneur il y a quelques semaines en ayant été récompensé par le prix du challenge Brandicourt, nous sommes allés à la rencontre d’un jeune sportif prometteur, Mathis Trunde, qui pratique le kayak-polo à Loeuilly.
Bonjour Mathis, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Mathis Trunde, j’ai 16 ans, je suis actuellement en terminale S. Je pratique le kayak-polo depuis maintenant 5 ans au sein de la base nautique de Loeuilly.
Peux-tu nous parler de ta discipline, le kayak-polo ?
Le kayak-polo est un sport qui se joue en étang ou en piscine, on est deux équipes de huit joueurs, nous sommes cinq sur le terrain et l’objectif c’est de marquer le plus de buts possibles à son adversaire.
Nous avons des bateaux qui ne sont pas comme ceux que l’on a l’habitude de voir en slaloms puisque les pointes avants sont renforcées avec de la mousse pour les contacts. C’est un sport qui est assez impressionnant au carrefour entre le rugby, le handball ou encore le basket.
Comment différencier le kayak du canoë ?
En loisir, le kayak est un sport où l’on est assis seul avec une pagaie double. Pour le canoë on est également assis mais à deux ou trois avec une pagaie simple. Et en compétition, le canoë ça peut être seul mais à genou et avec une pagaie simple aussi, discipline dans laquelle Tony Estanguet (ndlr : triple champion olympique de C1 slalom) a évolué.
Pourquoi avoir commencé le kayak-polo?
J’ai fait un peu de football, judo ou encore de l’équitation. Je me suis ensuite tourné vers le Kayak-polo parce que c’est une approche différente de la nature, j’aime bien y être mais j’apprécie également le contact avec les autres.
Quelles sont les principales différences entre la pratique en intérieur et en extérieur ?
C’est très différent parce qu’en piscine les terrains sont réduits parce que l’on est contraint avec les bords de la piscine. Autre grande différence, c’est la température de l’eau (rires).
Quel est votre parcours dans ce sport ?
J’ai commencé en 2014 simplement par du loisir, puis l’année suivante je faisais parti de l’équipe qui évolue en régional, pour arriver ensuite dans l’équipe N1 hommes en senior. C’est à partir de là où nous avons fréquenté les plus grandes équipes de France. Pour finir, cette année, j’ai joué avec l’équipe des Hauts-de-France, qui est une équipe régionale qui est composée des dix meilleurs joueurs de la région.
Quels sont vos derniers résultats ?
Cette année avec mon équipe des Hauts-de-France , nous avons participé au championnat de France que nous avons remporté. Il y a un mois nous sommes allés au championnat d’Europe et nous avons obtenu la médaille de bronze.
Quels sont tes objectifs pour la suite ?
L’objectif pour cette nouvelle saison, d’un point de vue personnel, c’est d’être de nouveau sélectionné dans cette équipe de France, en reproduisant le même parcours, mais cette fois en décrochant le titre de champion d’Europe.
On espère que notre sport passera discipline olympique un jour, mais ce n’est pas une chose facile.
Penses-tu que votre sport puisse devenir Olympique ? (ndlr: le kayak-polo ne figure pas encore au programme olympique )
On espère que notre sport passera discipline olympique un jour, mais ce n’est pas une chose facile, parce que si on ajoute le kayak-polo aux JO il faut forcement enlever une discipline du kayak. C’est pour ça que l’on essaie de faire connaître un maximum notre sport pour que ça se développe.
Votre sport souffre t-il d’un manque de médiatisation ?
Clairement oui. Par exemple au club de Loeuilly on avait une grande équipe qui faisait tout de même partie des dix meilleures de France et on n’a jamais réellement parlé de nous. Mais c’est le cas également pour d’autres équipes françaises, avec des titres nationaux et européens, dont nous n’en entendons jamais la moindre information dans les médias.
Comment gérer les études et votre pratique sportive ?
Ce n’est pas facile mais ça se fait, après les cours je pars directement à l’entraînement. Mes heures d’entraînements varient en fonction de la saison, de six heures à douze heures par semaine.
Est-ce difficile d’en faire une pratique professionnelle ?
Oui, c’est même impossible. Même à très très haut niveau, comme les sportifs qui jouent en équipe de France cela reste un loisir pour eux et non leur métier. La seule issue pour travailler dans cette discipline serait de faire de l’encadrement du kayak en général. Pour ma part, j’aimerais exercer cette pratique professionnelle plus tard, mais ce n’est pas un milieu qui génère des grands revenus.
Aujourd’hui, je suis en terminale S et je n’ai pas de projet professionnel pour le moment.
Est-ce que tu souhaites ajouter quelque chose ?
Venez découvrir notre sport qui est un beau sport à voir malgré les règles complexes, c’est une pratique spectaculaire !
Et, la prochaine manifestation dans le département se passera à Moreuil dans la nuit du 18 au 19 janvier de 20H à 14H.
Valentine BERTHE
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