FOOTBALL – Dylan Adam : « Ça faisait longtemps que j’avais envie de venir en Métropole »

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Arrivé cet été à Camon, le jeune défenseur central international guyanais, Dylan Adam, s’est confié à Gazette Sports sur son parcours, ses débuts à Camon et son expérience en sélection.

Bonjour Dylan. Pouvez-vous, tout d’abord faire un retour sur votre carrière jusqu’à maintenant ?

J’ai 20 ans, je suis né en 1998. Avant d’arriver à l’US Camon, je jouais en Guyane. J’étais joueur de R1 avec l’AS Étoile de Matoury. Je joue en R1 depuis que j’ai 16 ans. Je suis également international avec la Guyane qui joue des matchs de compétition de la CONCACAF, en Amérique centrale, et notamment la Gold Cup. J’ai atterri à Camon juste après les vacances. J’ai vu les coachs, les dirigeants, les joueurs. Le projet m’a plu et je n’ai pas tardé à signer.

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Avant vos débuts en R1, vous avez toujours évolué à l’Etoile de Matoury ?

Oui, j’y ai fait toutes mes classes depuis que j’ai 10 ans. A 16 ans, j’ai eu l’opportunité de jouer des matchs de Coupe de France, contre des N1 ou N2, en banlieue parisienne. J’ai aussi été appelé en sélection de Guyane dont je suis actuellement le plus jeune joueur.

Comment se passe le foot en Guyane, et particulièrement les débuts, sachant qu’il n’y a pas de football professionnel ?

Les débuts sont un peu compliqués. Tu rencontres tout de suite des joueurs qui ont plus de niveau, qui sont intelligents. Tu dois t’adapter au rythme. C’est un rythme différent de ce qu’on trouve en Métropole.

Très peu de joueurs guyanais jouent en Europe. Qu’est-ce qui vous a poussé à y venir ?

L’ambition. Et voir un autre niveau ailleurs. De jouer à un plus haut niveau, de continuer à apprendre, de rencontrer d’autres joueurs, jouer plus de matchs, dans un autre pays. Ça faisait longtemps que j’avais envie de venir en Métropole et j’ai un peu tardé à quitter la Guyane.

Pourquoi spécifiquement Camon ?
Joffrey Torvic, l’autre international guyanais de l’effectif camonois.

A la base, ils cherchaient un défenseur. Et j’ai un ami à moi, Joffrey Torvic, international guyanais, qui m’a dit :  »je vais dans un très beau club dont je connais le coach, viens faire des essais et on verra ce que ça donne ». Ça m’a tout de suite tapé dans l’œil. Il m’a dit que c’était un beau projet. Il y a un bon groupe, une belle équipe qui se monte. On travaille dur à l’entraînement, on essaie d’appliquer les consignes du coach en match pour faire une belle saison.

Par rapport à cela, comment jugez-vous le début de saison

Il y a de bonnes choses mais on pêche toujours dans le dernier geste : la bonne passe, le bon choix. Mais nous sommes encore en début de saison. L’important, c’est de ne pas perdre et de prendre quelques points. Ça viendra par la suite. La saison est longue, on a encore du temps. On va continuer à travailler et on espère que ça va payer.

Comment analysez-vous le fait que vous ayez-mené à plusieurs reprises sans jamais pouvoir l’emporter ?

Je pense que c’est peut-être dû à un manque de maturité et de concentration. Et là où on doit tuer le match, on pêche beaucoup, à plusieurs reprises. Et par la suite, on se fait rattraper. Mais ce sont des petits détails à régler, je pense que ça va aller.

Comment on le vit de devoir passer de la Guyane à Amiens, d’un point de vue extra-sportif ?

Je suis sur une année d’adaptation, j’essaie de tout donner et on verra ce que ça va donner.

C’est compliqué, je m’adapte. Je m’adapte à toutes sortes de situations. Je suis là pour jouer. J’aime le football. J’ai déjà joué par différentes températures parce que j’ai beaucoup voyagé avec la sélection et en Coupe de France avec mon ancien club, en Île-de-France particulièrement. Je suis sur une année d’adaptation, j’essaie de tout donner et on verra ce que ça va donner.

Donc ce n’est pas trop difficile ?

Non. Il faut juste travailler. Le mental, ça va avec. Même si le froid, ce n’est pas facile (rires).

Dans ce cadre, vos coéquipiers vous aident bien ?

Oui, je me suis bien intégré dans le groupe. Depuis le moment où je suis arrivé, on a fait une bonne préparation physique. C’est un bon groupe avec un mélange de jeunes et d’anciens avec de très bons joueurs, talentueux. C’est un bon groupe avec une bonne ambiance, il n’y a pas de problèmes de communication.

Vous avez un coach (ndlr : Titi Buengo) qui a connu le monde pro, ça apporte une touche particulière ?

Ça n’apporte pas une touche, ça en apporte plusieurs ! Il a connu le haut niveau, il a joué beaucoup de matchs dans sa carrière. C’est un plus. Son expérience nous apporte beaucoup. Il nous parle régulièrement, il nous replace, nous aide beaucoup. Ses conseils à l’entraînement nous aident beaucoup pour le week-end. C’est un très bon entraîneur.

Revenons sur votre statut d’international : comment ça se gère de passer de Camon à la sélection, et tout particulièrement d’être international d’une sélection de la CONCACAF quand on est un joueur amateur évoluant en Europe ?

J’aurais aimé jouer tous les matchs de la saison mais ce n’est pas possible

C’est un peu compliqué entre les voyages et le fait qu’il y ait des matchs avec Camon pendant les rassemblements de la sélection. J’aurais aimé jouer tous les matchs de la saison mais ce n’est pas possible. C’est compliqué pour le coach, le staff et le président de gérer nos absences.

Du coup, comment s’est passé le dernier rassemblement qui a eu lieu en début de mois ?

Il y a eu forfait du Belize, un match en moins, ça nous a permis de nous reposer et de penser à la suite. On a joué ensuite à Saint-Kitts. Ce n’était pas un match facile, chez eux, avec leur public, le décalage horaire, la chaleur. Il fallait qu’on s’habitue, on avait très peu de temps. Mais on repart avec un match nul, un point à l’extérieur. On est deuxième du groupe, derrière Grenade que l’on va affronter pour le prochain match. On espère faire un bon résultat pour prendre la tête du groupe.

Et au point de vue du niveau de jeu, ça se situe comment les sélections de la CONCACAF, par rapport à ce que vous connaissez ?

Franchement, je dirais niveau N1, voire Ligue 2. Parce que ça va vite, c’est intense, c’est précis, c’est technique. Une seconde d’inattention et c’est fini, tu n’as plus le temps pour te rattraper. C’est de la discipline, de la concentration et aussi beaucoup de détails. Sur un petit détail, tout le match peut changer.

En sélection, vous avez la chance de côtoyer des joueurs pros, ça doit être un plus ? Je pense tout particulièrement à Kevin Rimane (joueur d’Hermannstadt, en Roumanie, ndlr).

En sélection, il évolue un cran plus haut, comme milieu de terrain. Mais oui, Kevin, est un grand joueur, il a beaucoup d’expérience, il apporte beaucoup. Le fait qu’il ait joué au haut niveau, au Paris Saint-Germain, ça nous aide beaucoup. Son placement, ses consignes font que c’est un des joueurs cadres de la sélection. C’est un très bon joueur, un bosseur, il nous aide beaucoup.

Dans le même ordre d’idée, avoir pu évoluer avec un gardien du niveau de Donovan Léon (n°2 à Brest, une cinquantaine de matchs en L2, ndlr), ça doit également être rassurant ?

C’est plus que rassurant. C’est un vrai plus, tu es dans le confort. Jouer avec ces joueurs là, c’est aussi se hisser à leur niveau. Ce n’est pas que tu n’as pas le droit à l’erreur, mais tu dois faire au mieux, tout donner et quand tu fais ça, ils sont contents de voir que tu bosses, que tu mouilles le maillot pour la sélection. C’est rassurant de jouer avec eux, c’est un plus, ça aide beaucoup à avoir de la maturité. Ça permet d’apprendre et de comprendre, parce que je suis encore jeune et j’ai encore beaucoup de choses qui m’attendent.

A ce propos, quels objectifs vous fixez-vous ?

C’est de me hisser au haut niveau. De continuer à jouer, à apprendre. Jouer au meilleur niveau possible. Continuer à gagner. J’aime gagner, je n’aime pas perdre, je suis mauvais perdant. Si je pouvais gagner tous les matchs, que ce soit avec Camon ou en sélection, je dirais tout de suite oui. Mais ça ne se fait pas comme ça. Ça passe par le travail, le collectif, des sacrifices.

Morgan Chaumier

Crédits photos : Kevin Devigne – Gazettesports

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