FOOTBALL – H. Andasmas : « Le foot est très cruel »

Ⓒ Hicham Andasmas se veut optimiste au regard d’une rencontre où il n’a pas hésité à fustiger le corps arbitral
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Au sortir de la rencontre perdue 0-2 contre Vendenheim, Hicham Andasmas oscillait entre incrédulité vis-à-vis du scénario et amertume à l’égard de ses joueuses.

Quel est votre ressenti sur cette nouvelle défaite ?

Ce n’est pas la fin du monde, c’est le troisième match, il faut prendre du recul. Après, c’est incroyable. Moi, c’est le genre de match qui me dégoûte. Parce qu’on ne doit jamais le perdre. S’il y avait quelques qualités chez l’adversaire, j’aurais pu les soulever, sauf qu’il n’y en a aucune. J’ai même pas vu une équipe dangereuse, même si Camille en sort deux-trois.

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Tant qu’on n’aura pas de caractère, d’agressivité dans les deux zones, on n’arrivera à rien. On leur offre la victoire. Les filles doivent faire beaucoup plus que ça. On ne peut pas aller marquer les buts à leur place ou défendre à leur place. J’ai l’habitude de beaucoup les protéger mais aujourd’hui, il y a une grosse remise en question à faire. On leur mâche tout le travail pour les mettre dans de bonnes conditions et le rendu sur le terrain  n’est pas suffisant.

Si on s’était plantés sur le plan de jeu, sur l’animation, il n’y aurait pas de problème à remettre en cause le travail du staff, mais là, ce n’est pas ça. C’est l’état d’esprit qui doit changer. Je n’ai pas l’impression que ça les dérange de perdre. Quand tu perds 2-0 et qu’il reste autant de temps, tu dois continuer à pousser. Je suis peut-être un peu dur parce qu’on était à 10 contre 11 et on a quand même dominé tout le match mais je leur en veux beaucoup.

Vous êtes en colère contre vos joueuses, l’arbitrage, l’adversaire ?

Je suis en colère contre le match. Je n’ai pas pris de plaisir. C’est le genre de match qui me dégoûte du foot. Parce que c’est là qu’on voit que le foot est très cruel. Je n’ai pas envie de répéter que ça doit nous servir, que c’est l’apprentissage. A un moment donné, il faut arrêter, on a besoin de points.

C’est la Licorne qui vous porte malheur ?

Quand on regarde le match, non, il n’y a pas du tout de quoi être inquiet pour Amiens

Non. La Licorne, c’est un terrain où on a des espaces, où on peut éviter les duels, où on peut chercher beaucoup de jeu combiné. Et on a trouvé de belles situations. Mais le problème, ce n’est même pas la dernière passe. C’est la finition et notre zone derrière. Quand les gens ne voient pas le match, il y a de quoi être inquiet pour Amiens. Quand on regarde le match, non, il n’y a pas du tout de quoi être inquiet pour Amiens. Mais les matchs s’enchaînent et les scénarios se ressemblent un peu.

Six buts encaissés en trois matchs, un seul but marqué, les chiffres sont implacables…

Ça me fait mal à la tête de prendre autant de buts. Pour moi, la meilleure défense, c’est l’attaque, mais, voilà, aujourd’hui, on n’est bon ni dans l’une ni dans l’autre. Ça me fait mal de voir des résultats comme ça, de voir mon équipe qui encaisse beaucoup de buts. C’est affligeant.

Ce qui est sur et certain, c’est qu’il va y avoir des changements

Le point positif, c’est que vous avez des jeunes, Leila Seret et Ines Karaoun, qui ont fait des entrées intéressantes ?

On peut compter sur ces filles. On sait ce qu’elles peuvent nous apporter à terme. Mais aujourd’hui ce ne sont pas forcément des filles prêtes à démarrer le match parce qu’elles ne vont pas pouvoir mettre cette exigence pendant 90 minutes parce qu’elles manquent de coffre, tout simplement. Ines Karaoun, l’année dernière a passé une saison blessée au PSG. Leila revient d’une pubalgie, elle a fait 45′ + 90′ avec la réserve. Point très important quand même : au prochain match, je vais récupérer Lea Tellier-Bouazni.

Il va falloir que les filles se remettent en question, qu’elles gagnent leur place. Parce que ce qui est sur et certain, c’est qu’il va y avoir des changements. Ça, c’est une certitude. Après, elles ont essayé, elles n’ont pas lâché, mais l’état d’esprit ne me plaît pas.

Les entraînements de la semaine vont être musclés ?

Il va falloir que les filles se remettent en question

Oui, on va continuer. Mais quand je vois le travail que fait mon staff sur la qualité des séances, sur la qualité des préparations, etc., ça me fait mal de voir le rendu. J’ai choisi de fonctionner de manière à protéger mes joueuses, à optimiser leur énergie, leur performance. Elles n’ont qu’à réfléchir au terrain. A force de fonctionner comme ça, elles perdent un peu cette hargne, cette agressivité parce qu’on est tout le temps derrière elles. Il va falloir qu’elles se remettent en question. Clairement. Mais je compte sur elles. Je compte sur mes leaders de vestiaires pour faire passer le message. Le président l’a fait passer également. Il faut qu’elles se remettent en question et qu’elles avancent.

On remarque peut-être aussi la différence entre la R1 et la D2 ?

Avec tout le respect que j’ai pour l’adversaire qui a été valeureux, qui a fait beaucoup de kilomètres, ça a été d’une tristesse ! C’était incroyable ! Il n’y avait pas trois passes d’affilé. Individuellement, ce n’était pas des joueuses très athlétiques, très fortes. Comment on peut sortir de ce match avec une défaite ? Je me reposerai la question demain et peut-être que j’aurais la réponse mais pour le moment, ce sont mille points d’interrogation.

Je leur ai dit  »tant pis », ce sont elles qui ont décidé de leur début de saison. Elles se sont conditionnés à jouer le maintien. Et un maintien, c’est quelque chose, énergétiquement, c’est quelque chose parce que chaque week-end, ce sont des finales de Coupe.

Dans cette optique, le match prochain va être important ?

Oui, bien sur. Mais en fait, tous les matchs sont importants. Après, le fait que ce soit Saint-Denis, qu’elles aient zéro point, ok. Mais aujourd’hui, Saint-Denis est beaucoup plus prêt à jouer le maintien que nous. Ce sont des lionnes, elles ont les crocs. A la mi-temps, elles ne perdaient que 1-0 contre Saint-Étienne (2-0 score final, ndlr). Je connais le coach, je connais les filles qui ont des leaders dans l’état d’esprit. Ce sont aussi des filles conditionnées pour ça. Et elles ont beaucoup d’absentes. Il va falloir qu’on se bouge. Nice, le deuxième promu, est aussi en difficulté. Mais la différence entre elles et nous, c’est qu’elles ont joué des filles de haut de tableau alors qu’on a joué des équipes de deuxième moitié de tableau. Il va falloir être capable de prendre des points. Notre pire ennemi, c’est nous-mêmes.

Propos recueillis par Morgan Chaumier et Lionel Herbet.

Crédits photos : Léandre Leber – Gazette Sports

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