L’autre jour, nous avions interrogé celui qui est notre dernier champion du monde sur route : Laurent Brochard. Il était venu à Blangy sur Bresle et nous avait fait part du respect qu’il avait envers les dirigeants des clubs de nos régions qui sont bénévoles mais organisent néanmoins des courses cyclistes.
Mais avant de laisser partir les coureurs, que de formalités administratives les organisateurs ont dû remplir, de dossiers à envoyer dans les services préfectoraux et surtout réunir un certain nombre de personnes qui se trouveront des heures durant sur le parcours pour jouer le rôle de signaleur.
Le signaleur, un acteur primordial de course cycliste
Un signaleur est une personne qui se trouve sur le parcours, à un endroit stratégique et qui surtout, doit s’efforcer de ne pas laisser passer un véhicule qui pourrait perturber la course. Ce signaleur n’est pas gendarme. Il n’a pas de fonction officiellement reconnue et dès lors, quand un véhicule qu’il soit à quatre ou deux roues veut quand même passer et forcer le barrage, que peut faire notre malheureux signaleur ?
Rien, absolument rien car il va se faire insulter voire frapper par un énergumène. Ce phénomène n’est pas nouveau car nous le constatons depuis fort longtemps…
Une mort en course mais totalement imprévisible
Ce dimanche, dans l’Oise, se déroulait une épreuve cycliste à Rouvillers près d’Estrées-Saint-Denis. Une course comme il s’en passe (de moins en moins hélas) chaque week-end, dans nos villages.
Il y avait un signaleur, un peloton qui allait dans le sens de la course et pourtant, un motard est arrivé en face et n’a pas respecté l’interdiction. Vous imaginez le choc que cela a pu provoquer.
Un coureur a été frappé de plein fouet. Il est mort sur le champ alors que le motard était grièvement blessé. Ce drame nous désoriente mais surtout nous met en colère.
A ce niveau, le cyclisme est un sport dangereux et nous comprenons fort bien que des parents ne veulent pas que leur enfant pratique ce sport.
Aujourd’hui, dans nos villages, un organisateur d’une épreuve ne peut compter que sur des bénévoles car il n’est pas question que les Sapeurs-Pompiers et les forces de l’ordre se déplacent, sauf si hélas un drame tel que celui de dimanche dans l’Oise ne survienne.
Sur ce sujet, retrouvez la tribune de Mathilde L’Azou :
Mathilde L’Azou – « Le cyclisme pleure encore l’un des siens, et pourtant rien ne change »
Lionel HERBET
Crédit photo: DEVIGNE Kevin
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