Questionné sur le départ de Christophe Pelissier, vers Lorient, Bernard Joannin n’a pas souhaité « botter en touche »… Et assume ce choix tout en l’expliquant.
Placé – bien malgré lui – sous les feux de l’actualité suite à l’annonce du départ de Christophe Pelissier (vers Lorient), Bernard Joannin est donc apparu sur le devant de la scène… Celle de la salle de conférence de presse mercredi en milieu d’après-midi afin qu’il puisse faire la lumière sur les raisons qui ont encouragées le désormais ex-entraîneur de l’Amiens SC à jeter l’ancre dans le Morbihan. Pour s’asseoir sur le banc d’une formation qui affiche ses prétentions à vouloir rejoindre l’Elite. Christophe Pelissier y arrivera avec Olivier Lagarde et J.M. Stéphanopoli. Une orientation qui a d’ailleurs provoqué une onde de choc parmi les supporters.
« Je peux comprendre cette réaction. Avant cela, j’aimerais revenir un court instant sur cette soirée mémorable que nous avons vécu, tous ensemble, lors de l’ultime journée de championnat. Je souhaiterais dire « Bravo » à toutes celles et ceux qui ont participé à cette belle fête, à cette union sacrée. Saluer entre autres les représentants de la Tribune Nord qui ont orchestré, avec la complicité des dirigeants du club, cette haie d’honneur à l’arrivée du bus des joueurs. C’était merveilleux » confiait alors le président de l’Amiens SC.
Un match dont l’ambiance et la passion serait équivalent voir supérieure à la montée en ligue 1 pour le Président de l’ASC.
Une fantastique aventure
Avant qu’il ne débute un grand oral, s’exprimant ainsi sur une (brutale) séparation qui met un terme à cinq saisons de collaboration. « J’ai eu le plaisir à rencontrer Christophe, pour la première fois, en 2011. Aussitôt séduit par sa fraîcheur et son discours novateur, il ne détenait pas malheureusement à l’époque le fameux DEPF. Ce diplôme qui offre l’opportunité d’évoluer au sein du monde professionnel » racontait alors Bernard Joannin. Comme s’il feuilletait, avec émotion, l’album aux souvenirs. Ce grimoire où les deux compères réapparaissent, côte à côte, à la veille d’une fabuleuse aventure. Celle de ces accessions successives où « une belle étoile veillait déjà sur nous » rappelait, avec un petit sourire, l’homme fort amiénois. « Comme à Belfort où l’égalisation locale n’avait été validée en raison d’un hors-jeu nous permettait de vaincre et de quitter le National. Puis à Reims où le but d’Emmanuel Bourgaud dans le temps additionnel nous propulsait en Ligue 1. Du jamais vu à l’ASC. »
Nostalgique, Bernard Joannin affichait néanmoins durant cette intervention sa foi en l’avenir, un désir de positiver : « Nous avons vécu des moments inoubliables. Cependant, je n’ai pas réussi à convaincre, trouver les mots, afin que Christophe accepte de prolonger » soupirait alors l’intéressé. S’empressant d’en conter les raisons : « Ma préoccupation était de privilégier la stabilité. Malheureusement, nos calendriers se sont révélés divergents » ajoutait-il.
Un nouveau projet
Comme s’il souhaitait imputer cette discordance à la « revalorisation des nouveaux droits TV de 2020 » Une réorganisation (comptable) qu’il entend appréhender avec prudence : « C’est la raison pour laquelle j’avais proposé à Christophe un an plus deux. Afin que l’on puisse élaborer sereinement un nouveau projet. Au terme d’une discussion amicale, j’ai beaucoup d’affection pour lui et j’espérais sincèrement le garder, chacun a pris ses responsabilités. Je suis chef d’entreprise, il convient de se faire, d’être, respecté »
Un engagement qu’il assume… Qu’il considère aussi comme une « belle opportunité » tant pour l’Amiens SC que son désormais ex-responsable technique. « Christophe est un homme de challenge. Celui proposé par Lorient concilie également une valeur sûre avec une durée de trois ans. De mon côté, j’ai préféré être prudent, au risque peut-être de décevoir. Je comprends d’ailleurs l’attitude de certains supporters, l’épopée vécue avec Christophe demeurera à jamais dans l’histoire de notre club. Toutefois, nous allons en rédiger une autre »
Foi en l’avenir qui bouleverse néanmoins le porte-parole de ce (digne) représentant des Hauts de France : « Nous sommes à l’aube d’un nouveau projet. Il nous faut désormais celui qui siègera sur le banc. » Celui qui à la barre de l’Amiens SC aura pour objectif de « figurer dans le ventre mou, entre la dixième et douzième place du championnat » Et éviter ainsi une saison… galère. Pari audacieux que Bernard Joannin a toutefois défini comme cap !
Fabrice Biniek
Crédit photos : Leandre Leber- Gazettesports (Archives)
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