FOOTBALL : Stéphane Hernandez : « Depuis deux ans Amiens me fait vraiment plaisir »

Ⓒ (Photo de DAMIEN MEYER / AFP)
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Alors que se profile la rencontre entre Amiens et Saint-Etienne, ce samedi à 20h, Stéphane Hernandez, ancien joueur des deux clubs, est notamment revenu pour nous sur sa carrière et son passage à Amiens…

Bonjour Stéphane, commençons par le commencement, vous avez été formé à Saint-Étienne, vous y avez passé 8 ans avec les pros, vous y avez connu deux montées depuis la L2 et des passages en L1, qu’est-ce que vous en retenez ? 

Des souvenirs, il y en a énormément. Déjà, c’est mon club formateur. C’était mon club de cœur quand j’étais petit, quand je jouais à Échirolles. C’est mon club formateur, je lui dois tout. Il m’a fait débuter en pro. On a vécu pendant ces huit années des moments un petit peu galères. Et des grosses années aussi. Ce que je retiendrais le plus, c’est mon premier match en pro. C’était M. Repellini et M. Herbin qui m’avaient donné ma chance. Et puis, cette saison là j’avais joué pas mal de fois et on était monté en Ligue 1 avec Antonetti.

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Qu’est-ce qui est le plus marquant dans une carrière : jouer en L1 ou monter de L2 en L1 ?

Ce n’est pas du tout pareil. Jouer en L1, c’est un régal, c’est le Graal pour un joueur pro. Par contre, au niveau de l’émotion, quand on a vécu cette saison de L2 où on s’entendait tous bien, où il y avait une super ambiance et qu’au final, ça monte en L1, c’est ça que je retiens.

Stéphane Hernandez sous les couleurs de l’ASSE (Photo ERIC CABANIS / AFP)
En 8 ans à Saint-Étienne, quel joueur vous a le plus marqué ?

Il y en a plusieurs, les Brésiliens Alex et Aloisio, plein de joueurs… Mais s’il y en a un que je devais retenir, c’est le meilleur joueur avec qui j’ai joué, c’est Pascal Feindouno qui est un joueur incroyable par son talent et par sa gentillesse. C’est un rêve de jouer avec un joueur comme ça. C’est le top !

Avec Saint-Étienne, vous avez joué contre Amiens à 7 reprises dont 3 déplacements à la Licorne, vous avez des souvenirs de ces rencontres ?

Je me rappelle d’une victoire face à Amiens, l’année de la montée, on avait gagné 2-1. La Licorne, ce n’est pas particulièrement dur d’y jouer, c’est plus un stade où il fait bon vivre, qui est agréable. 

Après huit saison à Saint-Étienne et au sortir d’une saison en L1, vous partez à Amiens, en L2. Quelles ont été les raisons de ce départ ?

C’était un crève-cœur de partir de Saint-Étienne

J’ai souvent été dans les groupes de L1, mais je n’ai fait que 23 matchs de L1 dans ma carrière, j’ai été souvent sur le banc. J’étais remplaçant de Zoumana Camara et Vincent Hognon, c’était quand même bien. Et puis, après, ils avaient recruté Damien Perquis, qui avait été élu meilleur défenseur de L2 avec Troyes. On allait être 4 ou 5 pour 2 places, j’ai préféré avoir du temps de jeu en L2 avec un club comme Amiens qui était bien structuré et qui avait des ambitions. Mais c’était un crève-cœur de partir de Saint-Étienne. D’ailleurs, ils ne m’ont pas viré, il me restait un an de contrat et Amiens me proposait trois ans. Ça a plus été un choix de jeu mais je ne voulais pas partir de Sainté. Après, au final, j’ai été content d’être allé à Amiens.

À Amiens, cela s’est plutôt bien passé avec notamment une 4ème place lors de votre deuxième saison. Quels souvenirs en gardez vous ?

C’est sur que ce n’est pas évident de finir 4ème au goal-average, avec Caen, si mes souvenirs sont bons (un point derrière Strasbourg, en réalité, ndlr). Après, ça reste une belle saison. J’ai retrouvé des anciens coéquipiers qui avaient joué avec moi à Saint-Étienne ou en sélection Rhône-Alpes comme Fabrice Levrat. Je garde cette saison comme un bon souvenir. Je suis arrivé dans un club qui était bien structuré avec de bonnes infrastructures. Au final, ça leur a peut-être servi pour la suite puisque maintenant ils sont en L1.

Même question que pour Saint-Étienne, quels équipiers vous ont marqué à Amiens ?

Si vraiment il y a un joueur à ressortir, en plus c’était mon ami, c’est un un joueur qui ne payait pas de mine, c’est Antoine Buron

Il y avait franchement de supers joueurs, notamment des jeunes. J’ai joué à l’époque où il y avait Issiar Dia, Jo Sami, Bakaye Traoré, Abdoulaye Baldé. Ce sont tous les jeunes qui ont fait de belles carrières. Après, si vraiment il y a un joueur à ressortir, en plus c’était mon ami, c’est un un joueur qui ne payait pas de mine, c’est Antoine Buron qui avait ensuite signé à Lorient en L1. C’était un milieu offensif qui allait très vite et qui était assez généreux sur le terrain. C’était une bonne surprise.

Après 3 ans vous quittez Amiens pour Vannes, puis vous vous retrouvez rapidement au niveau amateur, assez jeune. Pour quelles raisons, vous aviez déjà fait le tour ?

Non, pas du tout ! Je suis parti à Vannes après 3 ans passés à Amiens. Sur la dernière année, il y avait eu quelques petits soucis donc le club avait décidé de ne pas me conserver. Moi, je serais bien resté une année ou deux supplémentaires parce que je commençais à m’y plaire et c’est là où je commençais vraiment à être très bon. Après, j’ai signé à Vannes mais là-bas malheureusement, au premier entraînement quand j’arrive, fin juillet, je me suis blessé, j’ai eu un mois d’arrêt. Et l’équipe surfait sur la montée, il y avait de bons joueurs et derrière je n’ai pas pu récupérer ma place. J’ai joué quelques matchs avec l’équipe de DH. Avec le président à Vannes, on a décidé de se séparer. Et puis, j’avais 30 ans. J’ai été un joueur pro mais avec l’esprit amateur. 

J’ai été un joueur pro mais avec l’esprit amateur

Qu’avez vous fait après votre carrière de footballeur ?

Je suis revenu sur Saint-Étienne et ai commencé une carrière de commercial. Et coach par passion. Trois années à Andrézieux avec les U18, puis une avec la réserve qui était en R2. Et cette année, j’ai tout arrêté. Je suis en recherche d’emploi comme commercial et je me suis lancé dans un projet à Savigneux. C’est intéressant de structurer le club, d’essayer de faire jouer les jeunes.

Est-ce que vous suivez encore attentivement vos anciennes équipes ?

Sainté, c’est sur ! Je regarde quasiment tous les matchs. Je connais tout, c’est vraiment mon club de cœur, j’ai le sang vert. J’étais au stade lundi soir contre Nîmes avec mon fils. J’habite à Sainté, c’est mon équipe. Après, c’est vrai que je prend toujours plaisir à regarder les résultats ou les matchs de mes anciens clubs. Depuis deux ans Amiens me fait vraiment plaisir. Il y a une bonne dynamique. Ça fait plaisir de voir l’équipe en L1, quand c’est un club où l’on a joué.

Un petit pronostic pour le match de ce week end ?

Sans manquer de respect à Amiens, où j’ai passé trois supers années, j’aimerais bien que Saint-Étienne puisse atteindre l’Europe. Et puis comme Amiens est quasiment sauvé et qu’ils ont un peu moins de choses à jouer, je vais dire 2-1 pour Saint-Étienne. Avec un beau match, une belle fête à la Licorne.

Stéphane Hernandez avec l’Amiens SC, lors de la demi-finale de coupe de France en 2008 (Photo de DENIS CHARLET / AFP)
Et sinon, quand on arrive en Picardie après tant d’année à Saint-Étienne et en ayant toujours vécu en Rhône-Alpes, ça fait quel effet, on s’y sent bien ?

Oui, ça se passe super bien. Les Picards sont peut-être assez froids au début mais ce sont des personnes très très franches. En Picardie, il y a beaucoup de jolis coins et il n’y fait pas plus froid qu’à Saint-Étienne. J’y ai vécu trois années avec mon fils et ma femme. J’ai bien aimé. Et puis, il y a de bonnes infrastructures, des supporters assez sympas, une bonne ambiance de travail. Franchement, c’est un bon club, c’est une belle ville.

Dernière question : un endroit à conseiller aux Stéphanois de passage à Amiens ce week end ?

Qu’ils aillent fêter la victoire au quartier Saint-Leu !

Interview réalisée avec Poteaux Carrés.

Morgan Chaumier

Crédit photo :  AFP

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