Le jeune triathlète Luc Desmarest était dimanche 24 mars au départ des 35ème Foulées d’Aubergenville. Cette course de 10km réputée dans les Yvelines comptait plus d’un millier de coureurs. Encore âgé de dix-sept ans, le sociétaire de l’Amiens Université Club a réalisé 33’07 (IR3) dans une course d’une densité rare en France puisque ce temps le classe centième.
Cette performance lui permet d’intégrer le top 10 aux bilans français de sa génération 2001. L’occasion pour nous de le découvrir et de lui poser quelques questions, d’évoquer la suite de sa saison et son lien avec le triathlon.
Tu as réalisé une belle course sur 10 kilomètres dimanche dernier à Aubergenville. Quel est ton ressenti ? Comment s’est déroulée la course ?
J’avais eu une douleur au mollet sur une séance dans la semaine. Je ne savais pas trop ce que j’allais faire. Je n’avais fait aucune séance pour travailler mon allure sur 10 kilomètres mais mon entraîneur avait tablé pour 33’20 à peu près. J’ai fait ma course. Lors de mon premier 10 kilomètres à Valenciennes j’étais parti vite (ndlr : 34’36 en 2018). J’avais craqué au bout de 4, 5 kilomètres. J’avais ensuite subi toute la course. J’ai donc décidé de partir plus tranquillement et puis la course s’est super bien passée. Le résultat final est top.
Tu es passé en combien au 5 kilomètres ? La densité très forte de la course t’as aidé à partir sur des bonnes allures ?
Je passe en 16’28 (3’18 au kilomètre). Donc je fais 16’39 sur la deuxième moitié. J’ai réussi à faire une course équilibrée. J’étais dans un petit groupe de coureurs. On s’entendait bien, on s’organisait pour prendre des relais. La course passe beaucoup mieux que lorsqu’on est seul.
J’ai réussi à faire une course équilibrée
Tu te classes dixième des 2001 aux bilans français. C’est quelque chose qui doit être positif surtout sur une course que tu n’as pas préparée particulièrement ?
Complètement. J’ai fait un mauvais classement aux Championnats de France de Cross (ndlr : 123ème). J’étais un peu déçu. J’avais vraiment envie de me remettre dans la course. Dixième des 2001 et vingt-cinquième des juniors je crois. Cela me donne envie de continuer à m’entraîner. En fin d’année je ferai peut être des séances spécifiques 10km pour essayer de faire descendre ce temps.
Qu’est-ce qui est prévu pour toi dans la suite de tes compétitions ? Des triathlons ou bien des courses à pied ?
Ce weekend je suis aux championnats régionaux de duathlon à Paillencourt (ndlr : course à pied et vélo). Ce sont en fait les sélectifs pour les France qui auront lieu à Noyon le 13 avril. Un de mes objectifs est de me qualifier pour y participer. Il y a les Interclubs qui arrivent ensuite. Je suis dans l’équipe B sur le 3000 mètres. J’essayerai également de me qualifier aux France de triathlon en mai.
A l’entraînement comment t’organises-tu entre les séances à pied, en vélo et dans l’eau ?
Pour la course à pied je suis licencié à l’Amiens UC. J’ai deux entraîneurs à pied Bruno Dilly et Manuel Da Silva. Je m’entraîne principalement avec Louis de Leersnyder (34’15 lors de cette même course), on travaille sur les mêmes allures. J’ai également un entraîneur de natation dans mon club de triathlon qui est Poix Triathlon et je suis aussi licencié en vélo donc j’ai un entraîneur qui me suit. Je roule le weekend avec le club et parfois en compétition. Cela me permet d’apprendre à bien rouler en peloton. J’ai trois licences. On me fait un plan et je m’organise personnellement pour gérer les enchaînements.
Plus quantitativement comment fonctionnes-tu ?
J’essaye de nager entre quinze et vingt kilomètres par semaine même si c’est un peu compliqué de s’entraîner avec l’internat du lycée. Je suis en Terminale Scientifique à Edouard Branly. En vélo je roule le vendredi, le samedi et le dimanche quand je rentre chez moi. En course à pied j’ai entre quatre et cinq séances par semaine.
Le triathlon c’est depuis quand ? Es-tu tombé dedans par hasard ?
Cela doit faire un peu plus de deux ans et demi que je fais du triathlon mais cela ne fait qu’un an et demi que je suis licencié. En fait j’ai commencé par pratiquer du football et du judo pendant douze ans. Un jour j’ai participé à une course avec un ami. Il m’a dit que j’étais taillé pour faire du triathlon alors j’ai essayé. J’ai tout de suite accroché, je me suis entraîné et j’ai adoré.
As-tu un point faible sur le triathlon ou bien es-tu assez polyvalent ?
En natation je me débrouille moins bien. Il y a un vrai écart avec les triathlètes de mon niveau. En vélo et course à pied cela se tient et cela me permet de revenir sur ceux qui sont meilleurs que moi dans l’eau.
Tu enchaînes donc rapidement et tu seras à Paillencourt dans trois jours pour aller chercher une qualification pour les France de duathlon ?
Oui c’est ça. L’an dernier je suis allé aux sélectifs mais je suis tombé sur la course. Cela m’a empêché de bien me classer et donc d’aller aux France. Les weekends suivants vont être chargés avec ma préparation du baccalauréat. Je vais faire un peu moins de triathlons, je n’ai encore rien planifié. On a une bonne équipe, une bande de copain, je vais profiter avec eux, c’est avant tout pour le plaisir.
Propos recueillis par Vincent Guyot
Crédits Photos : Benjamin Fauvergue / Luc Desmarest / Vincent Guyot