Franck Blondeau : « L’aspect mental m’a toujours intéressé »

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À 50 ans, Franck Blondeau, bien connu dans le monde du football, est depuis 6 ans préparateur mental auprès de sportifs de différentes disciplines. En exclusivité, il s’est livré sur son activité, le football picard ou encore l’Amiens Sporting Club.

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Pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

« Professeur d’éducation physique et sportive de formation, j’ai entraîné pendant  plusieurs années les clubs de football d’Ailly-sur-Somme et de Camon en tant qu’entraîneur de l’équipe première, mais aussi les équipes de jeunes au centre de formation de l’Amiens SC. En 2012, j’ai suivi une formation universitaire à Lille pour devenir préparateur mental ».

Vous avez un parcours atypique et diversifié, qu’est-ce qui vous a conduit à tous ces changements ?

« Je suis toujours resté dans le monde sportif que ce soit comme enseignant, entraîneur, éducateur et maintenant préparateur mental. L’aspect mental m’a toujours intéressé et à travers mon expérience, j’ai toujours pensé qu’il y avait un réel travail à réaliser et à combler dans ce domaine afin d’accompagner les sportifs ».

« mon but est de placer le sportif dans les meilleurEs conditions »

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le métier de coach mental ?

« Le but est de placer le sportif dans des conditions optimales de bien-être et de performance afin qu’il puisse utiliser au mieux son potentiel. On peut travailler sur différents paramètres comme la gestion émotionnelle, la concentration, la confiance en soi ou la motivation dans le but de libérer certains blocages, appréhensions ou peurs qui peuvent inhiber ou freiner la progression d’un athlète ».

Comment on en arrive à travailler avec des sportifs professionnels ?

« En amont, il est important de communiquer sur la fonction et sur les bénéfices d’un travail mental dans la carrière d’un sportif car parfois, les gens ont une vision erronée sur la préparation mentale. Ensuite, ce sont les sportifs qui peuvent témoigner de l’intérêt et de la plus-value de cette démarche. Pour ma part, ce sont eux qui valorisent mon travail ».

« Le monde du sport et celui de l’entreprise se rejoignent sur pas mal de points »

Le métier d’entraîneur vous manque-t-il ?

« La compétition m’a manquée un peu au début mais vu que je prends beaucoup de plaisir dans ce que je fais, ce n’est plus le cas aujourd’hui. À travers les joueurs professionnels que j’accompagne, je reste malgré tout au contact du monde du football ».

Comment allier la partie « coaching mental » et entraîneur ?

« Pour avoir endossé les deux casquettes, je pense que ce sont deux fonctions bien distinctes mais qui peuvent être complémentaires. Même si l’entraîneur va influer sur l’aspect mental de ses joueurs ou de son groupe, le préparateur mental, à travers les outils et les techniques spécifiques qu’il utilise, va individualiser son travail en fonction des besoins individuels et collectifs. Le préparateur mental, à l’instar du préparateur physique, de l’entraîneur des gardiens ou d’un membre du staff, va apporter son expertise et sa pierre à l’édifice afin d’optimiser la performance du joueur et du groupe, tout en respectant les directives de l’entraîneur ».

Le métier de préparateur mental est en pleine expansion, comment l’expliquez-vous ?

« Depuis plusieurs années, les équipes et les sportifs se préparent bien autant sur le plan physique que technique et tactique, et tous les acteurs s’accordent pour dire que l’aspect mental est déterminant dans la performance alors que ce paramètre est parfois délaissé. Les gens se rendent compte qu’il y a un réel travail à combler dans ce domaine afin de ne rien laisser au hasard. Donc en effet, cela crée des besoins et donc des vocations ».

Envisagez-vous dans le futur de redevenir entraîneur ?

« On ne peut jamais dire jamais mais c’est peu envisageable. J’ai refusé cet été, sans hésiter, une belle proposition d’un club de nationale 3, donc je pense avoir tourné la page ».

Avez-vous un conseil à donner pour les gens qui aimeraient devenir préparateur mental ?

« Il faut être passionné et rigoureux pour s’engager dans cette démarche mais surtout être bienveillant, à l’écoute, et aimer les gens ».

Quel est aujourd’hui votre avis sur l’avenir du football amateur picard qui est plutôt mal en point ?

« Je ne suis pas tout à fait d’accord car Chambly, Saint-Quentin, sont en tête de leur championnat. Longueau a fait un merveilleux parcours en coupe de France. Maintenant, c’est vrai que certains clubs picards souffrent de la comparaison avec les clubs du nord. Il faut davantage que les clubs mutualisent leurs moyens, leurs infrastructures et leurs compétences afin d’être plus forts au lieu de rester chacun de leur côté ».

Pensez-vous que l’ASC va se maintenir en ligue 1 ?

« Je pense que le club se maintiendra en ligue 1 car il y a une bonne synergie entre le club, les supporters et les partenaires. Depuis 3 ans, le club a toujours trouvé les ressources pour se sortir de situations délicates avec un entraîneur déterminant dans la réussite du projet du club ».

 

Propos recueillis par Aurélien Finet

Crédits Photos : Franck Blondeau ; Léandre Leber et Romain Gambier – GazetteSports

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