Passé par l’Amiens SC dans ses jeunes années, Richie Bazuna Dilemfu fait aujourd’hui partie des maillons forts de l’Amiens AC en Nationale 3. Dans un long entretien qu’il nous a accordé, le milieu de terrain de 25 ans a répondu à nos questions sur le situation de son club, sur son parcours et sur ses rêves…
Bonjour Richie, pour commencer, peux-tu te présenter, qu’est ce que tu fais dans la vie ?
Bonjour, je m’appelle Richie Bazuna Dilemfu, j’ai 25 ans et je joue milieu offensif à l’Amiens AC. Dans la vie je travaille avec la métropole je fais tout ce qui est foot en salle avec les jeunes. Je joue donc au football en Nationale 3, avec des entraînements tous les jours. Nous avons gardé les mêmes habitudes que la saison passée, que ça soit en N2 ou en N3, on s’entraîne tous les jours sauf le jeudi.
Vous avez une équipe pleine de talents, comment tu sens le groupe ?
Par rapport à l’an dernier on a surtout un groupe plus jeune, mais de très bonne qualité. Il y a Pierre (Slidja) et Mickaël (Despois) qui sont venus nous renforcer et ça apporte beaucoup à l’équipe. Il y a de la qualité dans cet effectif, nous avons également une bonne vie de groupe et ça aussi c’est très important ! Sans une bonne vie de groupe c’est compliqué d’être performant sur le terrain.
L’équipe vit une phase un peu plus compliquée dernièrement, comment l’expliquer ?
Je suis suspendu donc c’est un peu difficile de répondre car je ne suis pas dans la vie du vestiaire lors des matchs. Mais oui là on est sur une moins bonne passe, on marque mais on ne gagne pas…après on ne perd pas non plus. Mais il suffit d’une victoire pour nous relancer, je pense que si on a une victoire on pourra enchaîner, et la machine se remettra en route, mais c’est vrai que pour le moment 2019 ne nous réussi pas trop.
Sinon, en 2019, c’est quoi la vie d’un footballeur de N3 ?
Personnellement je vie foot, je dors foot, je me réveille foot, je travaille dans le foot et je joue au foot… Je n’ai aucun problème avec ça, et puis l’avantage c’est que mes horaires de travail me permettent d’être disponible à tous les entraînements. Personnellement j’ai eu ce rythme très tôt dans ma vie, donc je suis parfaitement habitué à ça. Au contraire, je dirais même que si j’étais dans un club avec moins d’entraînements ça serait compliqué pour moi !
Pour revenir un peu dans le passé, tu as joué à l’Amiens SC étant jeune, qu’est ce qu’il t’a manqué pour franchir le « cap » ?
J’ai joué à l’ASC durant mes jeunes années, notamment lorsqu’ils étaient en nationale, à l’époque l’équipe était entraînée par Francis De Taddeo. Je pense qu’il m’a manqué de la constance, de la constance et la rigueur dans le travail. Le manque de ces choses là font sans doute que je ne suis pas arrivé là où j’aurais dû être. Par contre, je n’ai pas lâché, j’ai compris ces choses très tardivement, mais je ne lâche pas l’affaire et puis je pense que si ça doit arriver un jour, ça arrivera !
Selon toi, que faut-il pour percer dans le monde du football ?
Déjà le mental, c’est ce qui est le plus difficile à avoir selon moi. On ne l’a pas du jour au lendemain mais aussi le travail sur soi-même. Les bases techniques et tactiques on peut les avoir il n’y a pas de soucis, mais après la tête c’est 50% du travail aussi.
Et aujourd’hui tu as des regrets par rapport à tes jeunes années ?
Je vis un peu sans regrets personnellement, donc mes années 17-18 ans sont derrière moi, c’est du passé et aujourd’hui je pense au futur. Si j’ai pu faire quelque chose de pas vraiment « top » dans mon cursus footballistique, j’essaie de réparer maintenant et pour le futur afin de trouver ce qui m’a peut être manqué auparavant.
Tu as eu des contacts pour partir quand tu étais plus jeune ?
Oui j’ai essayé plusieurs fois, même à l’étranger, ça a un peu capoté mais je n’ai pas lâché l’affaire, j’ai tenté plusieurs fois. Pendant mon cursus footballistique j’ai eu beaucoup de blessures, énormément même… Chaque saison, la plupart du temps quand je suis en pleine bourre, j’ai une grosse blessure. Là cette année ça va un peu mieux, mais sinon je n’ai pas été épargné par les pépins physiques. J’ai eu les ligaments croisés, j’ai eu rupture du ménisque, mais après pour revenir ça se joue au mental.
Comment tu trouves le niveau du foot dans la Somme, notamment par rapport aux équipes du Nord ?
C’est vrai que question niveau, apparemment nous sommes en dessous du Nord Pas de Calais, mais ils ont énormément d’équipes aussi et qui sont à un bon niveau. Mais ça va revenir dans la Somme je suis confiant. On a bien vu ce que Longueau a fait, donc ça va revenir. Tout le monde revient petit à petit, lentement mais surement.
Et à 25 ans, tu as encore des rêves dans le football ?
Oui comme toutes les personnes qui aiment le football je pense. Si j’ai une possibilité de devenir professionnel, je n’hésiterais pas. Je m’entraîne pour ça d’ailleurs, d’abord pour le plaisir, car le football c’est avant tout du plaisir, mais si le plaisir peut s’ajouter à devenir professionnel !
Tu penses encore pouvoir progresser aujourd’hui ?
Je pense que oui, on peut toujours progresser au fil des années. Là où on a un manque on peut toujours progresser, donc même si à 28 ou 29 ans il te manque quelque chose dans ton bagage technique, ou tactique, tu peux toujours progresser. Après à savoir si ça peut permettre de passer « un cap », difficile à dire.
Comment tu vois la suite de « ton cursus footballistique » ?
Pour le moment je suis focalisé sur l’AAC, je ne regarde pas ailleurs. Ça fait un bon moment que j’y suis, j’ai énormément travaillé ici, je connais le coach, il y a de la confiance entre nous. Pour l’instant je suis donc focalisé spécialement sur l’AC Amiens, et puis on verra ce que le futur nous réserve.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédits photos Reynald Valleron/Leandre Leber/Kevin Devigne