VOLLEY-BALL – Ali Nouaour : « Je tiens à ce que l’on joue notre rôle d’arbitre jusqu’au bout »

Ⓒ Crédit photo : Roland Sauval – GazetteSports
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Battu par Fréjus (2-3), samedi soir, l’Amiens MVB avait affiché un visage inquiétant pendant deux sets et demi. Dos au mur, les Aigles ont finalement lâché les chevaux pour livrer une prestation bien plus en adéquation avec les attentes de leur entraîneur, Ali Nouaour. Entretien.

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Ali Nouaour, votre handicap de deux sets était finalement trop important…

On est parti de loin, de trop loin. On savait que Fréjus n’allait pas nous prendre à la légère après notre belle prestation à Mende, la semaine dernière. Ils ont très bien servi en entame de match, on a vraiment été chahutés en réception. On loupe notre entame et on a du mal à revenir ensuite. Au milieu du troisième set, j’ai demandé aux joueurs de se focaliser sur le plaisir. On était au Coliseum, il y avait du monde (ndlr : un peu moins de 200 spectateurs), on savait qu’ils étaient plus forts que nous sur le papier mais ce n’était pas une raison pour livrer une telle prestation. Le contexte était identique à Mende mais on avait su créer la surprise. Je leur ai donc demandé de retrouver cet état d’esprit.

Et vous avez finalement su recoller à deux sets partout…

On s’est mis à jouer beaucoup plus posé et surtout ensemble, on ne jouait pas de manière collective sur les deux premiers sets. Au deuxième temps mort technique du troisième set, il y a une prise de conscience et une réaction. On remonte progressivement le score et on finit par les faire douter puis par remporter ce troisième set. On a ensuite offert un beau spectacle et on a surtout retrouvé nos valeurs après cette entame de match ratée.

A un moment donné, vous vous êtes dit que l’affaire allait être pliée en trois sets ?

Clairement. On a pataugé dans la semoule, on ne jouait pas notre volley-ball. On ne savait plus qui devait réceptionner, on ne parvenait pas à conclure nos attaques, Fréjus faisait des retours extraordinaires et puis il y a des décisions arbitrales un peu litigieuses, tout était un peu contre nous. On s’est dit qu’il fallait attendre la petite faille et savoir se glisser dedans si elle intervenait durant la partie. Après quand je regarde le match, on est menés deux sets zéro, on aurait très bien pu lâcher prise dans le troisième set. Je pense même que Fréjus se voyait l’emporter en trois sets à un moment donné. Le public a sans doute eu la même impression, c’est la raison pour laquelle il fallait lui proposer autre chose pour qu’il ait envie de venir nous soutenir dans quinze jours.

Malgré la défaite, vous retenez donc du positif…

Tout à fait. Il y a forcément de la déception car on voulait les trois points. Même si nous jouons un rôle d’arbitre, il y a toujours cette troisième place à aller chercher. On a fait l’effort pour ne pas perdre sans avoir réellement lutté, on a su redéployer un bon volley-ball. C’est une satisfaction de savoir relever la tête dans les moments difficiles. On a su les amener jusqu’au tie-break, on les a vraiment fait douter. Cela se joue sur des détails dans le cinquième set, c’est sûr que c’est rageant mais c’est comme ça. Maintenant, je veux que l’on retienne notre bonne prestation à partir du milieu du troisième set.

Finalement, il vous a manqué de la constance pour pouvoir l’emporter…

C’est exactement ce que l’on se disait avec Jean-Patrice (Ndaki Mboulet) à chaque temps mort. On a constamment couru après le score. On se rapprochait en faisant des séries de deux trois points gagnés sans jamais parvenir à passer devant. A l’inverse, dès que l’on prenait la tête, Fréjus parvenait à repasser devant sur des fautes de filets ou des erreurs de réception. C’est vraiment ce qui nous manque aujourd’hui, il faut que l’on travaille cet aspect du jeu. En face, on avait une belle équipe, qui joue un bon volley, qui s’appuie sur de bons services flottants. On a eu du mal à mettre en place notre jeu. A partir de là, c’est compliqué pour nous de trouver notre rythme et de se montrer régulier sur l’ensemble de la partie.

A mi-parcours dans ses play-offs, quel bilan tirez-vous ?

Il est plutôt positif. On a deux victoires pour deux défaites mais une défaite où on récupère un point. C’est plutôt satisfaisant.

Après la défaite en Coupe de France, on pouvait craindre une forme de décompression. Ce n’est donc pas le cas…

C’est la consigne ! Je n’accepterai pas que mon équipe lâche maintenant. On a fait une très belle saison, on n’a pas le droit de la gâcher de la sorte. Je tiens à ce que l’on joue notre rôle d’arbitre jusqu’au bout. Je souhaite que l’on ne lâche rien jusqu’au bout. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas monter que l’on ne doit pas jouer notre chance à fond pour tenter de monter sur le podium. Les équipes qui viennent à Amiens ne doivent pas se dire qu’ils jouent une équipe en vacances. De toute manière, je ne le tolère pas. Ce soir, j’ai vu un beau combat, on a fini par se faire plaisir dans la deuxième partie du match. Je veux que l’on ressente cela sur les quatre matches restants.

Même si c’était en playdowns, l’an dernier, vous étiez dans une situation assez similaire. Le maintien rapidement acquis, vous n’aviez peut-être pas aussi bien abordé la fin de saison avec des matches sans enjeu. Cette expérience peut-elle vous servir cette saison ?

L’an dernier, on était un peu la grosse équipe des playdowns, on avait rapidement gagné le match qu’il nous fallait pour officialiser le maintien. Ensuite, on avait subi le forfait général de Canteleu Maronne qui nous avait fait perdre les points de la première phase. On avait donc eu du mal à se relancer après la perte de la première place. Cette année, on a vraiment le rôle de Petit Poucet dans cette poule. Il faut y aller avec l’envie de bousculer la hiérarchie. La motivation est peut-être plus simple à trouver, on a envie de prendre du plaisir, de repousser nos limites. C’est le point d’ancrage de mon discours. On prépare déjà la saison prochaine, les joueurs doivent aussi se montrer à leur avantage. Si les autres équipes ont commencé leur recrutement, c’est aussi le cas d’Amiens. C’est du donnant-donnant.

Après deux matches au Coliseum, comment jugez-vous vos débuts dans cette salle ?

Plutôt satisfait. On a fait un premier match très positif avec une victoire trois sets zéro contre une formation qui avait battu Illac. Pour notre deuxième match, on a livré un beau combat contre Fréjus. Je suis surtout agréablement surpris de voir du monde au Coliseum pour le volley-ball. Je pense que l’on marque des points auprès du public. Maintenant, on espère qu’il y aura encore plus de monde pour le match contre Martigues. J’espère que cette fois-ci on pourra leur faire encore plus plaisir avec une victoire au bout.

Propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Roland Sauval – GazetteSports.fr

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