FOOTBALL : Miri Siradjidini fait son trou à l’Amiens SC
C’est l’histoire d’un jeune joueur, pétri de qualités mais qui, un jour, au stade Moulonguet, a craqué au cours d’un match. C’était contre la réserve de Lille, en CFA2 et l’arbitre avait expulsé le défenseur amiénois, Miri Siradjidini. La commission de discipline frappait très fort, trop fort même : un an de suspension.
Un rebond réussi
Depuis, le jeune défenseur a su surmonter cette épreuve et, aujourd’hui, à 22 ans, il est un des joueurs sur qui, Patrice Descamps compte beaucoup. « Miri fait son petit bonhomme de chemin, sans faire de bruit, sans grand éclat. C’est un garçon qui présente un état d’esprit remarquable, en termes de sérieux, rigueur et application et il vient d’être récompensé puisqu’il a participé à une séance avec les pros », confie l’entraîneur de l’équipe réserve.
Miri Siradjidini nous vient de Mayotte, ce département français si lointain de la Métropole mais proche des Comores. La vie n’est pas toujours facile. Les jeunes cherchent à partir et quitter cette île, où 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ils veulent connaitre une existence plus agréable. Très tôt, les parents de Miri (la maman est malgache et le père est maoré) ont souhaité que leur jeune enfant, aille étudier en Métropole.
Une décennie au club
Le football n’était pas alors la priorité des parents mais, à Amiens, Miri joue dans la rue et se fait remarquer par un club d’Etouvie puis il évolue deux saisons au CSA Montières. Il ne faut pas longtemps pour que la réputation dépasse les limites de ce quartier et qu’un beau jour, il débarque à l’Amiens SC. « Je viens d’avoir 22 ans et je suis vraiment reconnaissant envers ma sœur qui depuis mon arrivée à Amiens, veille sur moi, confie le principal intéressé.
« Je suis à l’ASC depuis maintenant dix ans et un des plus anciens. J’ai commencé avec les U12 entrainés par Ludovic Bréant et j’ai poursuivi avec les U14 d’Alexandre Wagnies. Je viens d’entamer ma troisième saison avec la CFA2 (ndlr : National 3). Ma suspension a fait très mal et ce fut une période difficile. Mais franchement, je ne méritais pas une sanction aussi lourde. Je n’avais pas d’excuses, j’avais fait une connerie et j’ai assumé », plaide Miri Siradjidini.
Reprendre le fil de sa carrière
Ainsi, pendant sa suspension, il n’est guère resté éloigné de l’Amiens SC. « Le club ne m’en a pas trop voulu et j’ai même eu l’occasion de travailler dans les services administratifs. Parallèlement, je continuais à m’entrainer le matin et l’après-midi et je n’ai jamais baissé les bras. Même si je savais que le week-end, je ne jouerais pas, je m’entrainais avec encore plus de détermination. Je n’ai jamais baissé les bras », note-t-il avec fierté.
En outre, Miri voue une réelle reconnaissance à son entraineur depuis trois ans et qui l’a intégré au centre de formation, Patrice Descamps. « Il m’a fait beaucoup progresser et c’est mon coach depuis trois ans. C’est lui qui m’a détecté en préformation. Il me connait parfaitement tout comme je remercie Patrick Abraham ». Maintenant que sa suspension est derrière, le défenseur de l’Amiens SC compte bien reprendre le fil de sa carrière. « Mon objectif, c’est celui d’avoir plus de temps de jeu avec la CFA2 mais aussi titiller l’équipe professionnelle. Je veux prouver au coach Descamps qu’il a eu raison de me faire confiance. »
Aujourd’hui, Miri axe tout sur le football mais si la réussite ne venait pas, il serait armé pour entrer dans la vie active puisqu’il a décroché un BAC professionnel vente l’an dernier. Ainsi donc, ses parents ne l’auront pas « envoyé » en Métropole pour rien.
Lionel HERBET
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