FOOTBALL – Aboubakar Kamara : « Il me reste un an de contrat mais… »
Meilleur buteur de l’Amiens SC, Aboubakar Kamara a été l’un des principaux protagonistes de la montée en Ligue 1. Proche de Fulham l’hiver dernier, l’ancien Monégasque est encore sous contrat avec le club picard mais ne manquera pas de sollicitation durant cette intersaison. Un départ outre-Manche est toujours d’actualité.
Aboubakar, vous venez de réaliser une performance assez exceptionnelle…
C’est fort ce que l’on a fait, il n’y a pas de mot. Toute l’équipe n’y croit pas encore. Il faut savourer, c’est génial ce que nous sommes en train de vivre.
Un an et demi après votre arrivée, le club est en Ligue 1. Personne ne pouvait miser sur une telle évolution…
La première fois que je suis sorti de mon quartier pour aller à Monaco, je me suis dit qu’il fallait que je me fasse une place en professionnel. J’y suis arrivé mais au total je n’ai même pas un match complet en Ligue 1. Aujourd’hui, j’y retourne avec Amiens, dont le projet est vraiment intéressant. Nous avons gravi les échelons ensemble. Il faudra se donner à fond, continuer à progresser afin d’exister dans ce championnat.
Comment jugez-vous votre saison sur le plan personnel ?
Je suis content même si je sais que j’ai beaucoup raté. Cela prouve que je dois encore progresser dans beaucoup de domaines. Cependant, je suis content de mes statistiques même si on m’a refusé deux buts (Ndlr : un à Orléans attribué à Joël Sami et l’autre à Sochaux refusé pour une position de hors-jeu). J’ai été en bout de chaine d’un excellent collectif, c’est à eux que je dois ma saison. Maintenant, je regarde vers l’avant et j’oublie ma suspension et mon temps de jeu plus limité en début de saison. Je ne retiens que du positif.
C’est avant tout le succès d’un collectif et d’un état d’esprit ?
J’ai beaucoup entendu parler d’équipe de revanchards mais je ne pense pas que ce soit la bonne lecture des choses. Le groupe est composé de joueurs ayant toujours eu la hargne. Que ce soit Richard (Soumah), Guessouma (Fofana) ou moi, par exemple, nous avons toujours eu cet état d’esprit dans nos anciens clubs. Cela n’a peut-être pas marché auparavant pour diverses raisons mais cette saison nous avons trouvé la bonne recette collectivement. Cela prouve aussi à ceux qui n’ont pas cru en nous que l’on pouvait faire de grandes choses. Cela a renforcé notre envie de bien faire et notre mental. Finalement, tout le monde a contribué à cette montée, beaucoup de joueurs ont marqué, Junior (Tallo) a apporté sa contribution. Cela prouve que cette montée ne dépend pas d’une seule personne.
Vous finissez deuxièmes mais vous n’avez eu aucune réponse lors des trophées UNFP…
C’est malheureux qu’aucun joueur n’ait été récompensé. Nous finissons dans les trois premiers et nous avons la deuxième meilleure défense du championnat, mais Régis (Gurtner) n’est même pas élu meilleur gardien du championnat. Je pense que les lauréats auraient préféré lâcher leurs trophées et obtenir la montée en Ligue 1. C’est une bonne leçon. Je ne joue pas pour ce genre de distinction, nous jouons pour le collectif et les résultats. C’est ce qui a fait notre force cette saison et nous sommes bien comme cela.
Christophe Pelissier vient de signer sa troisième montée en quatre ans. Quel rôle a-t-il joué dans cette aventure ?
C’est un sorcier ! En deux ans, il a propulsé le club en Ligue 1. Il mérite toutes les félicitations du monde. C’est la récompense du travail qu’il fournit depuis son arrivée au club. C’est une bonne chose pour tout le monde cette montée, la ville et le club en avaient besoin.
Amiens aura-t-il les épaules assez larges pour la Ligue 1 ?
Qu’importe l’adversaire, je vais me donner à fond, je vais faire chier les défenseurs adverses, faire mon travail. Nous jouerons les yeux dans les yeux chaque match. Nous avons prouvé cette saison que c’était l’attitude à avoir pour atteindre notre objectif.
Cela passe-t-il par l’arrivée de nombreux renforts ?
Bakaye Dibassy et Charly Charrier ont été de vrais renforts l’été dernier. Ils ont su se fondre dans le collectif comme je l’avais fait lors de mon arrivée en National. Il en faudra certainement mais, peu importe les joueurs sur le terrain, il faudra donner le maximum. Le club fera le maximum pour qu’ils s’adaptent rapidement. On accueillera les nouveaux, on les mettra dans les meilleures dispositions possibles. Le collectif vit bien, il se donne à fond et tire toujours dans le même sens.
Souhaitez-vous (re)découvrir la Ligue 1 avec Amiens ?
Il me reste une année de contrat à Amiens, pour le moment j’appartiens au club, mais tout peut aller très vite dans le football. Je ne peux pas en dire plus.
Gardez-vous en mémoire le transfert avorté cet hiver ?
Je pense que c’était un mal pour un bien. J’ai pu terminer la saison avec le club, vivre cette montée. Il ne faut pas avoir de regret par rapport à quelque-chose qui ne s’est pas fait.
L’Angleterre vous fait rêver…
Ce n’est pas un rêve. J’aime ce championnat, le style de jeu et je me verrai bien y évoluer un jour. Que ce soit en première ou en deuxième division, je souhaite jouer là-bas un jour. On vise toujours le plus haut mais il y a aussi la réalité du marché à prendre en compte.
Propos recueillis par Romain PECHON
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