FOOTBALL : Mais où va donc s’arrêter l’Amiens SC ?
Contre Strasbourg, l’Amiens SC a signé son huitième succès de la saison. Une victoire acquise au forceps contre un autre promu ambitieux et décomplexé. Les hommes de Christophe Pelissier ne cessent de surprendre et personne ne peut dire où leur folle aventure va s’arrêter.
La victoire avant tout
Sept buts, dont six en première période, Amiénois et Strasbourgeois ont fait le spectacle, ce samedi après-midi. « C’était un match de fou. Ce sont habituellement deux équipes costaudes défensivement, et, là, il y avait 3-3 en l’espace de 40 minutes, note Christophe Pelissier. On avait l’impression qu’à chaque fois qu’une équipe attaquait, il pouvait y avoir un but. » Victorieux dans les ultimes secondes de la rencontre, grâce à une frappe de mule de Thomas Monconduit, l’entraîneur picard ne cache pas son soulagement. « Ce genre de match on aime les gagner, surtout sur la fin car cela créé une certaine euphorie dans le groupe, dans le stade, au sein de tout un club. »
S’il est vrai que le scénario de la rencontre a rendu la victoire encore plus belle, il ne faut pas pour autant en oublier les largesses défensives affichées en première mi-temps. « Quand on est coach, que ce soit Thierry ou moi, on ne peut pas être satisfait quand on prend trois buts en 35 minutes, assène Christophe Pelissier. Après si on retourne la chose, on a été efficace et on en a marqué trois buts aussi. Les deux équipes ont joué le jeu et les attaques ont pris le pas sur les défenses. » Le résultat, favorable aux Amiénois, permet de retenir le positif d’une rencontre qui restera dans les annales du club. « Gagner les matches au forceps, c’est toujours intéressant. On a beau les préparer sur le plan physique et tactique, c’est parfois le cœur, voire autre chose, qui permet à l’équipe de l’emporter », se satisfait le coach samarien.
Etre le trublion du championnat
Une rencontre qui aurait pu échapper à des Amiénois particulièrement nerveux en première période, à l’image d’un Aboubakar Kamara qui a frôlé l’expulsion. « A la mi-temps, il fallait calmer les joueurs, il y avait quelques signes de nervosité qui expliquent aussi la fragilité défensive des deux équipes, confie Christophe Pelissier. Je tiens à féliciter les garçons qui ont su retrouver du calme et de la sérénité en seconde période. Ils ont en plus su aller gagner le match sur un but de notre capitaine, c’est tout un symbole. » Privé de Bourgaud, El Hajjam et Soumah, l’Amiens SC a su trouver les ressources nécessaires pour arracher la décision. « C’est vrai qu’il y avait beaucoup d’absences, mais nous avons une nouvelle fois montré qu’Amiens est un collectif, un groupe avec une grosse solidarité et un réel état d’esprit ». Décisif sur le but de Thomas Monconduit, Harrison Manzala symbolise parfaitement cette analyse.
Longtemps concentré sur l’objectif du maintien, Christophe Pelissier commence désormais à évoquer une destinée plus ambitieuse. « Si nous avons rempli notre objectif avant les dix derniers matches, nous pourrons peut-être s’en fixer des plus importants, confirme-t-il. Il reste beaucoup de matches, nous restons lucides. Il y a des grosses écuries, comme Lens et Brest, qui sont déjà en place. Pour le moment, nous voulons jouer notre rôle de trublion. Que ce soit Strasbourg ou nous, nous pourrons peut-être nous glisser dans le peloton qui joue la montée. Nous verrons cela fin mars, pour le moment nous nous contentons d’avoir 32 points à ce stade de la saison. » Pour y parvenir, l’Amiens SC devra irrémédiablement se renforcer durant le mercato hivernal. D’autant plus qu’après Jonathan Tinhan, Guessouma Fofana est plus que jamais sur le départ. Quant à Aboubakar Kamara, il devrait manquer plusieurs matches, dont le choc au sommet contre le RC Lens.
Si la deuxième partie de saison s’annonce difficile et particulièrement indécise, elle s’avère également porteuse d’espoirs et terriblement excitante. Reste désormais à l’Amiens SC de la conclure de la plus belle des manières. La rencontre contre Niort, ce vendredi, représente en ce sens un véritable test. Si les Amiénois le franchissent sans encombre, ils deviendrait rapidement plus qu’un simple trublion.
Romain PECHON