FOOTBALL : Le quart d’heure intense de Titi Buengo

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Le quart d’heure intense de Titi Buengo

Pour le compte du championnat National, l’attaquant de l’ASC , Titi Buengo est entré à un quart d’heure de la fin vendredi dernier à Châteauroux. Sa conclusion est la suivante : « Je pense que je peux apporter quelque chose.»

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C’est le grand retour de Titi à Amiens. Il avait quitté l’ASC fin mai 2008 après un dernier match de championnat en D2 contre Gueugnon. Un match vraiment fou et terminé sur un score inhabituel 4-4.

« Quand je suis revenu une première fois à l’ASC, je sortais de la coupe du Monde en Allemagne en 2006  avec l’Angola. Je n’avais pu entrer en jeu lors des trois matches de l’équipe. Je suis resté deux saisons à l’ASC. Tout était bien parti jusqu’à ma blessure en octobre. Après, cela a été plus difficile. J’ai joué avec de très bons mecs tels De Freitas, Tourenne, Heitzmann, Fiorèse, Samy. C’est la saison au cours de laquelle nous avons failli accéder à la L1. Je garde de très bons souvenirs de ces deux années avec Ludovic Batelli.  Ensuite, je me suis retrouvé en fin de contrat et je suis parti. J’ai donc connu une très belle époque et nous avions aussi disputé une demi-finale de la coupe de France contre le Paris SG. »

« Ensuite, je suis parti à Troyes entrainé par … Ludovic Batelli qui lui aussi, avait quitté Amiens. J’ai eu de bons contacts avec lui. Nous nous entendions bien même si nous avons eu de petits problèmes qui arrivent toujours entre entraineur et joueur. Il me faisait confiance.

« Je suis allé ensuite à Tours, Châteauroux et après, je suis parti en Grèce.  Cela ne s’est pas bien passé parce que c’était compliqué. Quand vous allez à l’étranger, il y a plein de paramètres que vous ne maitrisez pas toujours. L’exemple de Lassana Diarra en U R S S est là pour le prouver.

« Mais je savais qu’un jour, je reviendrais à Amiens. C’est ma ville et j’y ai mes enfants. C’est pour eux que  je suis revenu. Quand j’étais loin, j’avais du mal à les voir. Aujourd’hui, à l’ASC, Milan joue avec les U11 entrainés par Benoit Durand. Mais je suis aussi revenu à Amiens parce que je pense que je peux  apporter quelque chose. »

Avec l’âge, Titi Buengo a acquis une qualité rare : la sagesse.

Et pas seulement la sagesse mais aussi la patience car il lui en fallu une sacrée dose pour attendre d’entrer enfin, en jeu à un quart d’heure de la fin à Châteauroux. Arrivé en octobre le plus discrètement possible, Titi s’est entrainé comme tout un chacun, afin de retrouver non pas le rythme de la compétition mais simplement  la forme physique. Quitte à se faire « chambrer » amicalement par l’entraineur des gardiens Olivier Lagarde qui lui rappelle  sans cesse « qu’il est vétéran ».

« Je suis en effet arrivé en octobre à Amiens.  Ensuite, il y eut mes problèmes de qualification. » Soit une période relativement longue.

Titi Buengo ne s’attendait pas à faire partie du déplacement de Châteauroux. « La veille du match, je ne me sentais pas très bien et j’avais souhaité voir le docteur. Il m’a ausculté et il a vu qu’il n’y avait pas grand chose. J’ai alors appris  qu’il y avait beaucoup d’absents dans le groupe et c’est quasiment au moment de partir, que le coach m’a appelé ».

Comment Titi a vécu ce déplacement ? « Comme tous les autres. De façon normale. J’ai retrouvé la préparation du match, le discours du coach. Plus l’heure du match approchait  et plus j’ai ressenti des ondes dans le corps. J’étais quasiment redevenu un vrai compétiteur. J’étais excité. J’appelle ça une bonne pression. J’ai besoin d’elle pour ensuite donner le meilleur de moi-même. J’aime sentir en moi ces frissons. J’ai vécu les trois quarts du match sur le banc. Quand nous encaissons le but, je suis à l’échauffement. Je me dis cela va être compliqué mais je pensais alors que j’allais  quand même entrer en jeu. C’est ce qui s’est fait après l’égalisation. Ce quart d’heure fut intense dans le ressenti, dans l’ambiance. Il y avait quelque chose de grand. Pour moi, ce n’est pas du bonus mais la récompense logique de mon travail.  C’est une remise en question permanente.

« Maintenant, je n’ai rien à prouver à mes enfants. Je veux simplement leur donner une bonne éducation afin qu’ils fassent mieux que je ne l’ai fait. Je leur montre simplement la voie à suivre. »

Lionel HERBET