« Je cours, donc je suis » tel est le titre d’un article consacré à la course à pieds et à ce véritable phénomène des hommes et des femmes qui ont découvert les bienfaits de la course.Le chemin du Halage est le rendez-vous des adeptes de cette nouvelle activité. Pour être franc, c’est une bonne chose.
C’est vrai que dans notre société actuelle, il n’est pas mauvais de consacrer un peu de son temps à faire du sport. La course à pieds est le sport idéal à condition bien sur de ne pas vouloir imiter à tout prix notre ami Antoine Dubreucq qui court sur tout ce qui bouge et on l’a vu s’imposer ce dimanche dans la Transbaie.
Non, ces milliers de personnes, de tous âges qui s’adonnent à la course à pieds, sont des gens qui n’ont pas forcément pratiqué le sport dans leur jeunesse. Mais à un certain moment de leur vie, la quarantaine parfois et une vie professionnelle assurée, ils ont compris qu’il fallait se bouger un peu faute de quoi le corps allait se rouiller.
Personnellement, je suis surpris par cette constatation. Pour la raison très simple que je n’ai pas attendu que la mode vienne s’installer pour pratiquer, à mon niveau, la course sur route. Jeune marié en 1965, je résidais au cœur d’Amiens, rue Pierre l’Hermite. Je jouais au football le samedi avec le Courrier Picard mais à cette époque, les clubs de ce niveau, ne programmaient pas des entraînements en semaine. On jouait le samedi et on se donnait rendez-vous le samedi suivant pour le prochain match. On jouait surtout pour se faire plaisir et pas seulement pour gagner à tout prix.
Alors, pour rester en forme et aussi parce que j’aimais ça, j’ai décidé de poursuivre mes entraînements à raison d’une fois ou deux fois par semaine. Le programme était simple : lever vers 5 heures 30 du matin et départ pour une petite heure de footing dans Amiens. De la rue Pierre l’Hermitte, je longeais le Boulevard du Mail, me dirigeais vers Saint Roch et allait ensuite tout au bout de la Hotoie. Ensuite, retour à la maison. Et ce, été comme hiver.
A cette époque, courir comme je le faisais (et ce n’était pas une question d’horaires) me faisait passer quasiment pour un fou par ceux qui me connaissaient. Dans Amiens, à cette heure, à part le laitier, je ne rencontrais personne. Amiens était désert.
Par la suite, j’ai toujours couru à mon rythme que ce soit ensuite dans le quartier d’Etouvie ou à Picquigny. Dans mon village natal, j’étais quasiment le seul qui courait dans les rues du village. Courir aujourd’hui n’importe quand et n’importe où est quasiment devenu un phénomène de société.
Lionel Herbet