Alors que l’US Camon entame le dernier tiers de son championnat de Régional 2, nous avons rencontré son entraîneur, Titi Buengo, confiant avant d’aborder ce sprint final. C’était également l’occasion d’évoquer les saisons des U17 Nationaux et de l’Amiens SC.
Dans quel état d’esprit êtes-vous avant ce sprint final ?
On n’a rien volé
On est positif. On a des certitudes dans notre travail et dans nos résultats. Mais c’est dans ces moments-là que l’on doit bien gérer le groupe avec Jean-Paul (Lucas), nous qui avons de l’expérience et qui savons très vient comment, à tout moment, peut basculer le football. Donc on est constamment là derrière eux, surtout pour les plus jeunes qui apprennent. Après il ne faut pas se prendre la tête. On n’a rien volé, si on est à cette place là c’est qu’on a bien travaillé, les joueurs ont été très concentrés depuis le début. C’est pour cela qu’il n’y a pas d’inquiétude.
La clé pour cette fin de saison sera donc de rester concentré jusqu’au bout ? Parce qu’il serait facile de penser que c’est fait et de se relâcher…
Oui c’est clair mais bon ils ne sont jamais tranquilles avec moi et Jean-Paul. Jamais parce que c’est comme ça. J’ai un tempérament… le haut niveau a fait qu’il fallait de l’exigence et des sacrifices donc je leur en demande beaucoup. Mais c’est très peu ce que je leur demande. Parce que s’ils prétendent à aller jouer plus haut il faudra en faire beaucoup plus. Mais jamais on ne les laissera tranquilles. On a des objectifs, on veut les atteindre. Et on va tout faire pour les atteindre avec eux. Ce sont eux qui décident, ce sont eux qui jouent sur le terrain. Mais ce sont nous qui faisons les choix donc ceux qui n’adhèrent pas ou qui lâchent et bien… il y en a d’autres qui attendent leur place derrière pour donner le meilleur.
Ça c’est tout de même un sacré avantage. Chaque semaine votre groupe évolue sans pour autant que vous perdiez en qualité…
Le groupe est assez élargi mais l’équipe première comme la réserve s’entraînent ensemble. Donc ils savent que s’ils sont appelés à jouer avec l’équipe première, sachant qu’on met de la rigueur et de l’exigence aux entraînements ensemble, c’est plus facile. Aujourd’hui c’est plus facile mais ça a été difficile. Là en B on vient d’enchaîner deux victoires mais ça a mis du temps pour les jeunes d’assimiler l’environnement dans lequel ils sont. […] Notre objectif aussi c’était que la réserve remonte pour que tout le monde puisse jouer à de bons niveaux. Mais aujourd’hui le groupe vit bien, l’équipe B a enfin trouvé son équilibre, et surtout à compris ce qu’on lui demandait. Maintenant l’objectif ce sera de se maintenir pour la B et nous d’aller chercher la montée.
En ce qui concerne la montée justement, vous allez bientôt enchaîner deux matchs très importants. La réception des Portugais le 28 avril puis le déplacement à Outreau le 5 mai. Ce sont des matchs que vous avez déjà en tête ?
Non non on prend match après match. Ce sont des matchs importants mais ces équipes là aussi vont jouer d’autres matchs importants. Ils vont aller à l’ACA, Chambly etc… Donc tous les gros vont se rencontrer. Nous c’est sûr qu’on s’y prépare parce que contre Étaples on aurait pu prendre les trois points mais voilà. Ce sont tout de même des matchs qui nous conditionnent parce que les équipes de haut de tableau ne vont rien lâcher. Je pense que l’on se prépare bien et que le groupe est d’assez bonne qualité pour répondre présent.
Quand je vous ai vu après le match dimanche vous m’avez tout de suite parlé du résultat des Portugais alors qu’ils sont derrière au classement, à cause de leurs deux matchs de retard. Vous en faites tout de même un concurrent direct pour la montée ?
La balle est dans notre camp
Oui il y a les Portugais, il y Chaumont. Parce que Chaumont on n’en parle pas mais ils sont là, ils sont troisièmes. Bon ils ont un match de plus mais ils sont présents. Mais oui l’Amiens Portugais est un prétendant parce qu’ils sont dans une bonne dynamique, ils ont des matchs en retard. Mais pour l’instant, vis-à-vis de toutes les équipes, à part Outreau, la balle est dans notre camp parce qu’on est devant. Jusqu’à aujourd’hui on a réussi à tenir ce rôle de prétendant à la montée donc je ne vois pas pourquoi ça changerait. On va faire ce qu’il faut pour aller jusqu’au bout.
Et vous n’avez pas peur que vos jeunes joueurs soient attirés par d’autres horizons ?
Non nous l’objectif c’est de progresser avec nos jeunes joueurs. Après si c’est pour aller à l’ASC en U19 Nationaux ou dans des clubs en N3 ou N2 ok il n’y a pas de problème. Mais si c’est pour rester dans la même division non ils vont rester parce qu’ont les fait bien progresser. On a un plan quand même sur plusieurs années donc ce sont eux qui seront les patrons de demain.
En parlant des jeunes, vous êtes parfois venu voir les matchs des U17 Nationaux. On sait bien que c’est très difficile pour un club amateur de découvrir ce niveau, mais vous pensez que leur saison est un échec ?
Non ce n’est pas un échec. Au contraire. C’est un très bon apprentissage pour nos jeunes. Ils ont réussi l’exploit de monter en U17 Nat’ mais ils n’étaient pas préparés auparavant. Il y a un travail qui est fait peut-être à partir des U14-15-16. Il aurait peut-être fallu les faire travailler un peu plus dur ces années-là mais on est dans un club amateur on ne pouvait pas le savoir non plus. Je trouve que c’est une bonne chose, une belle expérience pour eux, de voir la marche d’écart avec les clubs pros et les habituer à ce niveau.
Pour parler un peu de l’Amiens SC où vous avez évolué, d’après vous le maintien c’est fait ?
Il faut encore prendre entre 6 et 9 points
Ah non le maintien ce n’est pas fait. Comme j’en discutais avec Christophe Pélissier, il faut encore prendre entre 6 et 9 points. Tant que c’est mathématiquement possible on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise série et on se retrouve à faire les barrages donc il faut être vigilant et ne pas se relâcher. Ce sont des professionnels et ils vont se battre tous les jours pour conserver cette avance parce qu’à la fin c’est un bonheur et même pour le club on peut continuer à construire.
On dit souvent que la deuxième saison est la plus difficile. Si Amiens se maintient à nouveau, vous pensez que ce sera encore plus fort en terme d’émotion que la saison dernière ?
Non parce que la saison dernière c’était une découverte et c’est magique de monter puis de se maintenir. Parce que là en vivant une deuxième saison il y a déjà des choses acquises donc la perception n’est pas du tout la même. Il y a eu des départs donc la qualité n’est pas la même mais il y une âme, quelque chose, une ligne directive proposée par le club et le coach. C’est ça qui fait aussi la différence. À Amiens on ne se prend pas pour d’autres, ils défendent très bien leurs valeurs sur le terrain.
L’US Camon de Titi Buengo se prépare désormais à recevoir Méru ce dimanche et entend bien poursuivre sa bonne série de matchs sans défaite.
Propos recueillis par Esteban Nomine
Crédit photo : Romain Gambier – GazetteSports
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