Pour être honnête, cela faisait un bon moment que nous n’étions pas allés à la salle de la Veillère. C’est là que règne Jérôme Fouache, le grand manitou de l’Amiens Boxing Club.
Déléguer pour se développer
À 50 « balais » comme il le répète souvent, Jérôme Fouache essaie de ne plus se triturer les méninges, ni de se multiplier autour et sur le ring pour donner la leçon à des jeunes qui parfois, ont tendance à venir consommer le « noble art ». Jérôme Fouache délègue de plus en plus et ma foi, c’est une bonne chose. Il essaie de mettre les personnes compétentes dans leur domaine et parfois, nous faisons de belles découvertes.
Ainsi, ce vendredi soir, avons nous vu avec surprise que le « populaire » Lucien Dupont, affectueusement appelé Lulu, mettait la main dans le cambouis puisque c’est lui qui, dos au ring, dirige l’échauffement. Un moment important dans la soirée car si un jeune monte ensuite sur le ring, qu’il croise les gants avec un partenaire et qu’il n’est pas « chaud » sur le plan musculaire, eh bien la blessure peut survenir.
Jacques Bataille, champion presque oublié
Il y avait donc une réelle effervescence dans la salle dont on espère prochainement, qu’elle portera le nom de « Jacques Bataille », en hommage à ce grand champion d’Amiens qui remporta les Gants d’Or à Chicago et fut champion d’Europe amateur. Jacques Bataille aura quand même attendu 40 ans avant qu’on ne reconnaisse ses mérites. Si Jacques Bataille avait appartenu à Chés Cabotans, nul doute que son nom aurait été plus respecté et que peut-être il aurait eu sa rue. Mais c’est une autre histoire.
Certains changements annoncés
Jérôme Fouache était ce vendredi soir, de très bonne humeur. D’abord, était présent un des meilleurs professionnels picards, Tony Averlant, spécialement venu de Saint Quentin afin de croiser les gants avec un jeune boxeur du cru. Et Jérôme délivra certains messages. D’abord, le club compte un nouveau président : Pierre Mabire. Celui-ci revient à l’Amiens Boxing Club dont il a occupé la présidence dans les années 90. Il succède à la fille de Jérôme Fouache.
« Dans le club, il y a beaucoup de Fouache, plaisante Jérôme. Il ne faudrait pas qu’il s’appelle le Fouaching Boxe Club, mais je tiens à préciser qu’au niveau financier, le club n’a jamais été autant à l’aise et ma fille ne voulait pas partir sans laisser des comptes propres. Il est vrai aussi que nous avons accueilli de nouveau partenaires comme M.Vincent Dufrenoy qui est et restera vice-président. Pierre et moi, c’est quand même une longue histoire. C’est lui qui m’a permis d’avoir un emploi boxe.
Pour la première fois depuis longtemps, le club organisera trois réunions dans une même année. Après celle du début mars, nous aurons celle du 4 mai avec le retour de Sabri Sediri qui a été vice champion de France amateur. Il compte onze combats pros et aucune défaite. Il est d’Amiens. Sabri boxera en huit reprises. En ce qui me concerne, je me considère comme une sorte de directeur sportif et je vais former des entraîneurs. À 50 ans, j’ai envie de faire autre chose. Il est temps de laisser les jeunes prendre ma place dans le coin. J’ai préféré prendre un entraîneur qui n’est pas d’Amiens : Fayçal de Clermont dans l’Oise, il est ravi d’être avec moi. Il y aussi Bouziane Oudji.
Enfin et c’est le plus important, c’est ma situation professionnelle. J’en avais vraiment marre. Vous savez j’en avais un peu marre d’être au SMIC. Je suis reconnaissant à Dominique Nato, l’ancien Directeur Technique National qui est intervenu auprès de M.Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts de France. Maintenant et c’est peut-être ce qui est le plus important, c’est le nombre de licenciés mais aussi des gens qui pratiquent vraiment de la boxe en compétition. Nous avons aujourd’hui un pro, 18 boxeurs de compétition et évidemment nous n’abandonnons pas la boxe loisirs.«
Le rendez-vous est donc pris pour la réunion du 4 mai dans la salle des Quatre Chênes et qui verra 12 combats amateurs et un pro. La boxe semble bien relancée à Amiens et c’est vraiment une bonne chose.
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet
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