Le ballon au poing tenait un rôle absolument essentiel le jour de la fête patronale dans de très nombreux villages de la Somme. Des concours comptaient fréquemment plus de dix équipes, on approchait parfois de la vingtaine. Le record d’équipes engagées dans un concours date sûrement de 1904.
A Montières, Paul Lottin venait de former la Fraternelle, Caudron, l’Amicale et Boutin, l’Indépendante. Lottin organisa un grand concours de ballon qui réunit 45 sociétés ! Tous les grands fonciers y assistaient. Eugène Humler y faisait ses débuts, c’était le premier championnat en nom et en date.
Des demandes récentes ont amené à consulter d’anciens journaux où l’on peut vérifier à quel point le ballon au poing occupait une place prépondérante :
L’article du journal Le Petit Doullennais publié en 1907 après la fête locale d’Acheux en Amiénois appelle deux commentaires :
- La première concerne l’orthographe du mot « rachas » que l’on doit écrire avec un s à la fin. En effet Rachasser (en Picard : rakacher) signifie au ballon au poing et dans les jeux de paume, renvoyer la balle, la relancer. On parle alors de rachas.
- La seconde observation concerne l’orthographe du patronyme Humler et non Humier, prénom Eugène, l’incomparable foncier de l’invincible formation Albertine qui entame en cette année 1907, la conquête du premier de ses sept drapeaux consécutifs.
Le reste de l’article est particulièrement explicite.
Ci-dessous, un extrait du Progrès de la Somme d’août 1913, relatant le concours organisé lors de la fête d’Albert, une fête locale qui se déroulait sur plusieurs jours.
En écho à la demande de notre amie Lysiane Tabary (la maman de Julien) qui recherche des photos et témoignages de l’équipe de ballon de Montauban de Picardie, son village natal, dans les années 1970-75, cette coupure de journal de 1913 atteste de l’existence d’une équipe locale Montalbanaise il y a 106 ans !
Précisons que le nom du foncier d’une des deux équipes de Franvillers s’écrivait comme suit : Mathon, avec un h.
Notons également l’existence de sociétés à Aveluy, aux portes d’Albert, à Hardecourt au Bois, village tout proche de Montauban de Picardie. Et que les Moulins Bleus étaient une société du bourg de L’Étoile, au cœur de la vallée de la Nièvre, fief de ballonnistes célèbres, (dirigeants et joueurs : Leriche, Carpentier, Guillemont, Devauchelle, Nortier, Brebion, Dadier.)
Trois photos plus récentes désormais :
L’équipe de Bus lès Artois en 1976 évolue en 1ère A à la suite de sa victoire du drapeau de 1ère B acquise l’année antérieure.
De gauche à droite,
En haut : Francis PONTHIEU, Michel LEMAIRE et Roland SUEUR.
En bas : Alain AZOU, Jean-Marie GUENEZ et Jean-Louis LEPAYSAN.
Vers 1980, une équipe de « L’Amicale » de Bus Lès Artois, société concurrente de la précédente joue en 1ère B.
De gauche à droite,
En haut : Roland SUEUR, Alain DEBUIRE, Vincent DÉTAILLE et Franck DELAPORTE.
Le jeune Philippe SUEUR.
En bas : Gilbert FATIEN, André DEBUIRE et Philippe ROUVILLAIN.
Forceville possède un palmarès éloquent et compte 2 drapeaux, 3 coupes de France et 1 championnat en salle. Trophées auxquels s’ajoutent les 2 challenges du Poing d’Or-Jacques Falize obtenus par Fabien QUEQUET. Aujourd’hui c’est une société particulièrement active et présente. Nombreuses sont ses équipes engagées dans les divers championnats, en salle et en extérieur. Sa politique de formation des jeunes se révèle payante et les premiers prix sont souvent au rendez-vous.
Un bref retour en arrière montre que cette société avait également connu de belles équipes auparavant. Pour n’en citer qu’une, voici celle qui disputait le championnat de 2ème en 1986.
Entourés de ses dévoués dirigeants, Constant FÉTRÉ et Michel PELTIER, on reconnaît :
De gauche à droite,
En haut : Alain AZOU, Joël BOUSCANT et Hervé PELTIER.
En bas : Émile LANZMANN, Éric DARTUS, GUILLAUME DUCHÊNE et Dominique PENNE.
Gilles Caron
Crédit photo : DR, Léandre Leber – GazetteSports