Après quatre revers – face aux ténors il est vrai – les partenaires de Régis Gürtner ont pris la mesure de Caen, compagnon d’infortune. Un succès qui marque aussi l’osmose entre le club, les joueurs et les supporters.
Nuancés pour certains, tout en retenus, voire euphoriques pour d’autres, les sourires submergeaient les visages amiénois samedi soir, sitôt la victoire face au SM Caen (1-0) Délaissant les « mines des mauvais jours » qu’ils dévoilaient voilà peu encore. Précieux succès dans une course au maintien que les uns et les autres souhaitaient alors savourer à sa plus juste valeur. De façon (parfois) bien différente cependant…
Unanimement toutefois, chacun saluait l’enthousiasme de ce public rassemblé à La Licorne, ce « douzième homme si important en fin de duel », une remarque qu’il devenait fréquent d’entendre la rencontre terminée. Entraîneur heureux, Christophe Pelissier le soulignait d’ailleurs – avec insistance – lors de la conférence d’après-match. « Son soutien nous a galvanisé c’est évident » lâchait-il. Avant qu’il ne commente ce bras de fer entre mal classés à la saveur particulière.
Un douzième homme
Comme la combinaison qui amène à ce but qui est tout… sauf du hasard : « Nous avions énormément travaillé les coups de pied arrêtés car de telles confrontations se jouent là-dessus. Ce but ? C’est une combinaison que nous avions revu dans la matinée, durant le réveil musculaire » argumentait l’intéressé, un petit sourire en coin.
Ravi aussi que cette « délivrance » soit l’œuvre de Moussa Konaté. « Mon staff et moi-même avions décidé, depuis lundi, d’envoyer un signal fort au groupe. Afin de lui réaffirmer, si besoin était cependant, que nous-même, nous souhaitions triompher » Saman Ghoddoos, fraîchement rentré de la Coupe d’Asie, Sehrou Guirassy en quête de repères aux côtés de ses (nouveaux) coéquipiers et surtout le … futur buteur, titularisé après plusieurs semaines d’absences, apparaissaient dans le onze de départ. Appelés à en découdre durant ce duel qui sentait la poudre. Incontestablement.
« Que Moussa marque, c’est tout un symbole. Il est allé au bout de lui-même. Il nous avait prévenu qu’envisager le remplacer à la fin du premier quart d’heure de la seconde mi-temps serait judicieux. J’ai tardé à le faire cependant » racontait, avec le sourire, le coach de l’ASC.
Convaincu que poursuivre l’avenir à ce niveau passera par une telle combativité et de vives satisfactions à La Licorne notamment.
Moussa Konaté, comme un symbole
Beaucoup plus démonstratif, Luigi Mulazzi – en sa qualité de président délégué – n’avait pas hésité à faire un tour de stade (en solo) dès le coup de sifflet final. « C’est un énorme soulagement. Je ne vous avais pas menti en affirmant que nous aurions de grands guerriers sur la pelouse. Ils l’ont été et le seront encore. Je m’étais bien gardé de dramatiser ce rendez-vous mais il faut bien l’admettre désormais, une défaite nous aurait placée en fâcheuse posture. Je tiens aussi et surtout à remercier tous ces passionnés, ces supporters de l’Amiens SC qui nous ont poussés, soutenus jusqu’au bout. Nous aurons encore besoin d’eux ! Je suis persuadé qu’ils seront là… »
Attitude (presque) admirative que les joueurs affichaient aussi au sortir des vestiaires. Capitaine Prince Gouano en faisait d’ailleurs écho : « Nous avons pris soin ce soir d’appliquer les actes aux paroles. Ce public a su nous porter… Merci à lui. C’est une joie que nous allons célébrer avant de nous concentrer sur les prochaines échéances (ndlr : L’Amiens SC défie l’Olympique de Marseille samedi) surtout que rien n’est encore acquis. Nous devons nous inspirer de cette hargne. »
Cap sur Marseille
Avec cette décontraction qui semblerait vouloir le caractériser, Cheik Timité bottait en touche une éventuelle pression d’avant-match : « Douter ? Bien sûr que non ! » confiait-il sur un ton d’espièglerie. Avant d’ajouter : « Nous allons batailler pour atteindre notre objectif. Les spectateurs nous ont porté mais c’est aussi à nous de donner l’envie de le faire… »
L’ambiance se révélait beaucoup plus terne dans les rangs caennais. L’entraîneur Fabien Mercadal se demandant encore comment les siens avaient pu perdre. Abasourdi, il définissait cependant le carnet de route d’une formation l’âme en peine : « C’est un privilège d’évoluer au sein de l’Elite. A nous de tout faire pour y demeurer ». Un souhait que partage – plus que jamais – son hôte.
Fabrice Biniek
Crédit photos : François Lo Presti – AFP
FOOTBALL : Le mal des transports est toujours à guérir pour l’Amiens SC (b)