Aujourd’hui, pour Gazettesports, Louise Leroux, amiénoise d’origine aujourd’hui à Toulouse, nous fait découvrir le football-australien. Un sport inconnu pour vous ? Pourtant rien de plus simple, le footy c’est un mélange de rugby, foot américain, football, basket et volley…
Tu fais du football-australien, alors une question que l’on te pose souvent j’imagine, qu’est ce que le football australien ?
Oui, c’est vrai, c’est une question assez récurrente, et j’ai tendance à répondre que c’est un mélange de rugby, foot américain, football, basket et de volley. Je vous laisse imaginer la réaction des interlocuteurs ! Pour faire simple, le footy ou football australien se joue normalement à 18 contre 18 (9 contre 9 en France), avec des attaquants, des milieux et des défenseurs, sur un terrain ovale avec 4 poteaux (2 centraux et 2 latéraux), et où le but est de kicker (tirer au pied) un ballon ovale entre les poteaux.
Un match dure 4 quart-temps de 20 minutes, avec des pauses de 5 minutes entre les quarts-temps et la mi-temps (ndlr : 15 minutes) pour que les équipes puissent faire un break, un peu comme un match de basket ! Le footy a un peu de rugby avec son ballon ovale, de foot américain avec les plaquages, de football avec le placement des joueurs sur le terrain, de basket car nous faisons des entre-deux (quand le ballon est kické entre les poteaux centraux) et de volley car les passes peuvent être au poing ou au pied.
Ça devient plus clair pour nous, mais est-ce que tu peux apporter encore plus de précisions s’il te plait ?
On ne peut marquer qu’au pied entre les poteaux, on ne peut pas écraser le ballon comme au football américain ni marquer d’essai comme au rugby, en soi, il faut « mettre un but » entre des poteaux. Le système de point est assez spécial : les buts sont constitués de 4 poteaux verticaux qui sont situés sur chaque ligne d’en-but. Il y a 2 poteaux centraux, appelés «But» ou «Goal» en anglais, et 2 poteaux de côté, les «Behinds». Un coup de pied mis entre les poteaux centraux vaut 6 points et 1 seul entre les «Behinds», ou si le ballon est touché par un joueur, un poteau ou qu’un joueur marque contre sont camp.
Et physiquement, est-ce très engagé, comme le peuvent être rugby ou football américain ?
Bien sûr que c’est engagé, comme tout sport que l’on pratique où il y a du contact. À la différence du rugby ou du football américain, les contacts sont beaucoup moins présents car les espaces sont beaucoup plus grands, et aussi car il n’y a pas de mêlées. Les règles sont les mêmes au niveau de la sécurité, les plaquages jugés trop dangereux (plaquages hauts quand ils sont au-dessus de l’épaule) sont sanctionnés.
Aussi, le terrain est beaucoup plus grand qu’un terrain de rugby (un terrain de football australien est ovale, avec une longueur maximum de 185 m et une largeur de 155 m). Les joueurs sont également moins nombreux (9 contre 9 en championnat français, au lieu de 18 en Australie).
Mais alors, comment en es-tu venue à faire ce sport ?
Pendant 10 ans, j’ai eu la chance de pouvoir participer en tant que traductrice/interprète à l’ANZAC Day, qui est un événement commémoratif qui a lieu en Australie, à Gallipoli et à Villers-Bretonneux en Picardie. Durant cet événement se déroule l’ANZAC Cup, où les équipes nationales françaises et australiennes se rencontrent lors d’un match que je commentais. Au fur et à mesure, j’ai pris goût au sport, aux règles atypiques et suite à un déménagement, j’ai pu me rapprocher d’un club de footy à Toulouse.
Beaucoup de monde le pratique ?
On commence à voir des clubs se créer un peu partout en France ! Actuellement, nous sommes 9 équipes dans le championnat.
Et tu es donc internationale de football-australien?
Tout à fait ! J’ai la chance de pouvoir représenter nos couleurs en faisant partie de l’équipe de France de football australien. Comme il y a peu de pratiquantes en France, toutes les joueuses sont sélectionnables, et selon les disponibilités et le niveau de chacune, les coachs choisissent quelles joueuses emmener en compétition.
Il y a donc l’objectif de faire des compétitions internationales j’imagine ?
Oui, prochainement nous allons participer à la Gallia Cup qui aura lieu à Paris le 9 mars prochain, puis la Champion’s League qui aura lieu le 5 avril à Amsterdam, l’Anzac Cup le 25 avril, et bien d’autres encore ! On nous propose aussi de participer à beaucoup de tournois, comme la Haggis Cup en Ecosse.
Quelles sont les meilleures nations dans ce sport ?
On peut s’en douter, l’Australie et la Nouvelle-Zélande restent les nations maîtres dans ce domaine. Beaucoup de pays anglo-saxons ont un excellent niveau ! Mais certaines nouvelles nations telles qu’Israël par exemple se développent très rapidement, tout comme la France qui a été l’un des premiers pays à développer le football australien, à créer une ligue en interne afin de développer des championnats.
Et en terme de résultats, ton équipe de Toulouse se situe comment au classement ?
Actuellement nous avons deux équipes masculines au Stade Toulousain Football Australien, respectivement 5ème et 8ème du championnat. Pour ce qui est des féminines nous n’avons pas de championnat à proprement parler en France, car il n’y a pas assez d’équipe. Du coup, on profite de se retrouver lors de matchs mixtes, matchs européens, mondiaux ou amicaux.
Pour finir, la France a-t-elle une chance dans les compétitions internationales de gagner des titres ?
Nous avons bon espoir. Beaucoup de nouvelles recrues ont rejoint l’équipe cette année, apportant un renouveau dans la lecture de jeu et de la fraîcheur. Nous essayons de nous retrouver un maximum lors de matchs mixtes, de compétitions féminines un peu partout en France, pour que l’on puisse améliorer notre jeu. Les compétitions à venir promettent un certain niveau, et les équipes ont beaucoup évolué ces dernières années. À nous de prouver que l’équipe de France peut prétendre aux titres de l’Euro Cup, de la Champion’s League et autres compétitions !
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédits photos Stade Toulousain Football Australien