Serge Djelloul revient du CES de Las Vegas avec des étoiles et des commandes plein les yeux. Il y a présenté son iBanr, le premier kakemono full digital. Comment cet ex-joueur professionnel de hockey sur glace a-t-il réussi à devenir un chef d’entreprise aux idées innovantes?
À 52 ans, Serge Djelloul est, et restera toujours un grand sportif. L’Amiénois a marqué l’histoire des Gothiques et du hockey français, mais c’est sur un autre terrain, désormais, que l’ancien défenseur fait des étincelles. Avec son invention, le iBanr, premier kakemono full digital, le chef d’entreprise a marqué des points lors du Consumer Electronic Show de Las Vegas, où il a pu présenter au monde entier le produit phare de son entreprise. C’est un écran led repliable, transportable dans une box et déployable en moins d’une minute. « La technologie est brevetée, j’en suis fier. Car j’ai réussi à rendre le produit encore plus fin, agile et ergonomique. On peut l’utiliser pour monter des écrans géants visibles de nuit comme en plein jour de près ou de loin. Il convient idéalement pour de la communication événementielle et notamment sportive. Je n’y peux rien, c’est le sport qui m’a fait. C’est mon ADN.»
Vingt ans au plus haut niveau
Originaire de Haute-Savoie, c’est à Amiens que Serge Djelloul vit la plus grande partie de sa vie et plus précisément dans la commune d’Allonville. « J’ai connu Amiens par le sport, de Megève on venait jouait au hockey sur glace contre les Amiénois pendant des années, avant que je ne m’y installe en 1995 pour intégrer l’équipe des Gothiques », se souvient-il, avant d’ajouter qu’il pratiquait ce sport depuis l’âge de sept ans, séduit par le mélange de présence physique, d’acrobaties et de finesse dans la glisse que cette discipline exigeante demande. Ayant largement fait ses preuves sur la glace lors des championnats de France, du monde et même de Jeux Olympiques, Serge Djelloul décide de créer son entreprise en 2009. C’est la fin de sa carrière sportive mais le début d’une nouvelle aventure toute aussi intense.
« L’échec est impératif »
Serge Djelloul a dû se lancer à son compte, regrettant tout de même que l’univers du hockey sur glace ne soit pas assez attentif à la reconversion de ces sportifs de haut niveau. « Je n’avais donc pas de chemin tout tracé, j’ai réfléchi avec ce que j’avais en moi, à savoir déjà la fibre d’un entrepreneur et mon goût pour le multimédia et internet, » poursuit-il. Serge Djelloul a sans nul doute apporté à son projet d’entreprise les atouts du mental d’un sportif : sa manière de manager, sa gestion des victoires et surtout des échecs. « Oui, l‘échec fait partie intégrante de l’entreprise, il est impératif, conclut-il. Si l’échec est un renoncement, alors on est pas entrepreneur.»
Kaltoume Dourouri
Crédits photos Leandre Leber Gazettesports.fr/ L.Gallet