Johann Duhaupas : un Coup de chapeau bien mérité
Comment ne pas mentionner le nom de Johann Duhaupas à l’occasion de la soirée des Talents du Sports dans une salle pleine à craquer de Mégacité à Amiens ? Le public a revu les images de son dernier combat comptant pour le championnat du monde des poids lourds WBC aux Etats-Unis contre le redoutable Américain Deontay Wilder.
Alors que jusqu’à présent, le monstre américain avait gagné tous ses combats avant le 4e round, Duhaupas était encore debout au 11e round. Il aurait mérité d’aller jusqu’au bout mais l’arbitre le renvoya dans son coin au cours de ce 11eround.
Deontay Wilder est alors venu spontanément vers Duhaupas et l’a étreint longuement.
Signe de respect car franchement peu de monde, n’aurait imaginé que Johann serait allé aussi loin.
Sur la scène de Mégacité, l’ancien champion cycliste Laurent Jalabert n’en revenait pas et il était admiratif.
« On dit souvent que la boxe et le cyclisme sont les sports les plus durs. Chapeau champion ».
Au micro de Thierry Adam, Johan Duhaupas est revenu sur sa carrière qu’il a démarrée tardivement.
A 19 ans.
Tout ça parce qu’à Abbeville, il n’y avait pas de salle de boxe et que sa maman ne voulait pas qu’il boxe.
« Il a été le premier boxeur à fréquenter la nouvelle salle » explique Bruno Vaillant son entraineur de toujours.
Pour revenir à son combat contre Deontay Wilder, Johann Duhaupas distille au public quelques infos croustillantes :
«Jamais, je n’aurais imaginé qu’un jour j’aurais la chance de disputer un combat pour le titre mondial. On m’a un jour proposé de rencontrer Deontay Wilder chez lui. Je me suis alors intéressé à mon adversaire, sa morphologie, son style. Je me suis dit : il va falloir maintenant que j’assume et que j’y aille. Chaque matin et chaque soir, je pensais à lui. Six semaines avant le combat, j’avais le stress.
« Mais le plus dur, çà été d’affronter les commentaires que j’ai lus dans la presse. On me donnait aucune chance et que j’allais au massacre. Sur un ring, je donnerai ma vie.
« « J’ai gagné le respect de mon adversaire mais de beaucoup de monde. Tenez aujourd’hui, je reçois encore des lettres des Etats Unis et même du Japon. J’ai gagné la reconnaissance tout simplement ».
Maintenant, comment se présente l’avenir de Johann?
Ceux qui ont cru que Johann pourrait boxer en Picardie se sont mis le doigt dans l‘œil. On ne dispute pas un championnat du monde des lourds en Picardie car il faut d’énormes moyens financiers pour monter un tel programme.
« D’abord, j’ai gagné le droit de disputer un autre championnat du monde. Je rêve d’affronter les meilleurs poids lourds mondiaux. Il va donc falloir que j’aille à l’étranger ». Mais cela ne rebute absolument pas Johann qui a souvent boxé à l’étranger et même bien au-delà du continent européen. Nous devrions en savoir un peu plus début janvier.
Lionel Herbet