Tout sauf un derby, la rencontre entre Lille et Amiens, ce dimanche, n’en sera pas moins particulière au regard de l’histoire liant les deux clubs depuis le début de saison. Après la chute de la barrière du parcage visiteurs du stade de la Licorne au match aller – entraînant l’arrêt d’un match finalement rejoué dans son intégralité deux mois plus tard – c’est cette fois-ci dans un stade à huis clos que se disputera le match retour entre deux candidats au maintien qui joueront à cette occasion une part non-négligeable de leur avenir en Ligue 1.
Un cadre déstabilisant ?
« On aura tout connu avec Lille, cette année, reconnaît Thomas Monconduit. Entre l’histoire de la barrière, le match à rejouer et ce match à huis clos, on aura vraiment vécu de sacrés aléas. » D’autant qu’à l’exception de ce dernier, très peu de joueurs de l’Amiens SC ont déjà été confrontés à ce genre de contexte. « C’était avec Auxerre contre le CA Bastia à Furiani. C’est vraiment bizarre, il n’y a pas d’ambiance et on a tendance à dormir un peu, se remémore le milieu de terrain. On avait fait 0-0, il n’y avait peut-être eu qu’un seul tir dans le match. »
Conscient de cette possibilité, Christophe Pelissier devra donc trouver les mots justes pour garder ses joueurs sous pression. « L’approche du match n’est pas différente mais on jouera dans un grand stade vide, cela peut impacter au niveau de l’approche mentale du match, reconnaît-il. Les circonstances font que cela peut devenir tranquille voire amicale pour les joueurs. Or, on sait que sur ce plan-là, il faut que l’on soit supérieur à Lille pour espérer rivaliser avec eux. C’est la raison pour laquelle je trouve que ce huis clos est un désavantage pour nous. »
Une bataille psychologique
Sur la même longueur d’onde que son entraîneur, Thomas Monconduit ne veut toutefois pas faire de ce huis clos une excuse facile en cas de mauvaise performance. « On est davantage pénalisé que Lille car ils auront la pression en moins de leurs supporters, alors que les nôtres ne pourront pas venir. Maintenant, Il faudra réussir à faire abstraction de cela et jouer le match comme si le stade était plein. Ce sera difficile mais faudra parvenir à le faire, glisse l’ancien capitaine de l’Amiens SC. Le rythme du match risque d’être un peu faible mais c’est un match de Ligue 1 avec l’objectif du maintien, la concentration et l’envie seront donc au rendez-vous. »
Malgré ce facteur nouveau, Christophe Pelissier ne compte pas sortir de sa routine de match, même s’il reconnaît que cela va forcément peser sur les acteurs de la rencontre. « On en a parlé en début de semaine, il faut effectivement faire prendre conscience aux joueurs que cet aspect mental est en prendre en compte, assène-t-il. On a souvent tendance à jouer avec l’envie de se transcender pour des gens qui sont dans les tribunes, ce ne sera pas le cas sur ce match. Il faudra donc que chacun ait la bonne approche mentale. » Sur ce point, l’enjeu comptable de cet affrontement devrait suffire à lui seul pour motiver un groupe qui a pour ambition de conserver sa place en Ligue 1.
Pour y parvenir, cela passe inévitablement par un bon résultat à Pierre-Mauroy, dimanche soir. Et pour cause, si la notion de derby est bel et bien galvaudée pour caractériser cette rencontre, celle de match-charnière est tout à fait appropriée au regard de l’importance sportive de cet ultime duel entre Nordistes et Picards. Malheur au vaincu !
Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr
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