Vainqueur à Nantes (0-1), Amiens avait offert une prestation collective empreinte de courage et de solidarité. Contre Rennes, le promu a affiché davantage de velléités offensives mais a fini par s’incliner en raison de son manque criant d’efficacité (0-2). A dix journées de la fin du championnat, Christophe Pelissier est encore à la recherche de la bonne formule offensive.
Une continuité perdante
La maxime veut que l’on ne change pas une équipe qui gagne, Christophe Pelissier s’y est parfaitement plié en alignant – à une exception près – la même équipe contre Nantes et Rennes. Privé de Gaël Kakuta, touché à une cheville, l’entraîneur de l’Amiens SC avait décidé de relancer Harrison Manzala, un mois après sa dernière titularisation. Une continuité qui n’a pas débouché sur la même finalité qu’une semaine plus tôt à la Beaujoire, à savoir la victoire. « Je ne regrette pas mes choix (ndlr : notamment la titularisation de Lacina Traoré), assure Christophe Pelissier. Lacina n’a pas été efficace mais il a fixé, il a obtenu beaucoup de situations et il a travaillé pour le collectif. D’autant que ce choix était cohérent par rapport aux états de forme des uns et des autres. »
Parmi eux, Moussa Konaté qui vit décidément un début d’année 2018 compliqué en raison des blessures et des suspensions. Remplaçant contre Bordeaux, il avait manqué la réception de Toulouse en raison d’une accumulation de cartons jaunes. Pire encore, l’international sénégalais avait dû déclarer forfait le matin même du match contre Nantes alors qu’il devait débuter la rencontre aux côtés de Stiven Mendoza. Face à Nantes, le meilleur buteur de l’Amiens SC est finalement entré vers l’heure de jeu, sans parvenir à forcer la situation. Sur les quatre derniers matches, il affiche un temps de jeu cumulé de soixante-six minutes. Surtout, sans lui, Amiens n’a marqué qu’un seul petit but fruit d’un exploit individuel de Gaël Kakuta à Nantes.
Dépendant du duo Kakuta-Konaté
La question qui se pose aujourd’hui est simple, Amiens peut-il clairement se passer de son meilleur buteur au regard du manque d’efficacité affiché par les autres membres du secteur offensif. « Si on marque les buts que l’on doit marquer en première mi-temps, ce match est tout autre », rétorque Christophe Pelissier. Effectivement, Amiens aurait peut-être ouvert le score avec un Moussa Konaté titulaire au coup d’envoi. Reste que le Sénégalais est encore en délicatesse avec son genou, ce qui peut expliquer sa gestion contre Rennes, samedi dernier. Un pépin physique qui s’ajoute à celui de Gaël Kakuta, auteur de cinq buts et quatre passes décisives depuis le début de la saison. A eux deux, ils sont impliqués sur quinze des vingt-trois buts inscrits par l’ASC en championnat, soit pas moins de 65% des réalisations picardes depuis le début de la saison.
Derrière ce duo, l’implication des autres joueurs offensifs sur les buts amiénois se compte sur les doigts d’une seule main pour chacun d’entre eux. Un déficit d’efficacité qui a encore fait défaut contre Rennes, samedi dernier. « On est très déçu par rapport à la première mi-temps que l’on a fournie. On s’est procuré beaucoup d’occasions mais il a manqué la finition sur ce match », reconnaît Emmanuel Bourgaud, auteur d’une passe décisive depuis le début de saison. Articulé autour du duo Mendoza-Traoré, Amiens ne semble pas pleinement s’épanouir dans cette nouvelle animation offensive. Le problème réside-t-il dans une question d’individu ou bien de stratégie adoptée au coup d’envoi ? C’est à Christophe Pelissier de trancher. Quoi qu’il en soit, il devient urgent de trouver la bonne formule puisque le mois de mars s’annonce crucial au regard des adversaires qui se dressent sur la route de l’Amiens SC.
En effet, si Amiens peut se prévaloir de la cinquième défense du championnat, il représente également la dix-neuvième attaque de l’élite. A partir de là, il apparaît difficile de croire en un maintien sans un sursaut du secteur offensif d’ici la fin de saison.
Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr