Sèchement défaits 4-0 à Marseille, les Gothiques d’Amiens peuvent nourrir des regrets, surtout quant au déroulement du deuxième tiers qui a été, selon Kevin Bergin, un point de bascule de la rencontre.
Les statistiques ne disent pas tout d’un match et celui entre les Gothiques d’Amiens et les Spartiates de Marseille, acte deux, en est l’illustration. Car s’ils se sont inclinés 4-0, les Picards n’ont cependant pas été inoffensifs, tirant à 34 reprises, soit cinq fois de plus que leurs adversaires. Mais il y a des soirs comme ça où rien ne vous réussit par manque de précision ou à cause d’un Libor Kasik de très haut niveau : « On a buté sur un gardien qui a été extrêmement chaud », confirme Kevin Bergin, l’entraîneur samarien. Pour preuve, un deuxième tiers où ses joueurs ont lancé 16 fois contre cinq du côté des locaux, lesquels ont pourtant accentué leur avance de deux longueurs : « Je pense qu’on mérite d’être à égalité après deux périodes mais au final, on repart avec un 3-0. »

Mais les Amiénois n’ont pas su forcer leur destin, trouver des solutions pour marquer dans une rencontre plutôt fermée, à l’inverse de celle qui s’est déroulée 48 heures plus tôt face à cette même équipe de Marseille. Vendredi, les pensionnaires du Coliseum en avaient claqué cinq au dernier rempart britannique, mais cela reste exceptionnel pour le coach amiénois : « Mettre cinq buts à ce gardien-là lors du dernier match, c’est fort, je ne crois pas qu’il en avait pris autant cette année, même contre les meilleures attaques de la ligue (seul Nice y était également parvenu, ndlr). » Mais passer de cinq buts à un zéro pointé, cela peut laisser des traces, d’autant que c’est la première fois de la saison que cela arrive à Gauthier Gibert et ses partenaires, qui étaient pourtant venus dans les Bouches-du-Rhône pour prendre leur revanche.
La réussite marseillaise, l’indiscipline amiénoise
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé, notamment à 2-0 : « On a continué de travailler fort, on a eu des chances, mais on n’a pas réussi à recoller à 2-1. Ils marquent sur une action où le palet est dévié encore devant la cage. » Les Spartiates ont en effet, pour leur part, été très réalistes en scorant systématiquement sur des palets détournés dans le slot. La faute aussi à un manque de discipline criant des Gothiques dans les moments importants. Car si les Phocéens terminent la rencontre avec le même nombre de pénalités (10), ils les ont plutôt obtenues dans le troisième tiers, alors que l’issue du match était presque connue. Les Picards ont par exemple subi une double infériorité évitable qui finissait par coûter le deuxième but : « On a réussi à tuer le trois contre cinq, il reste une dizaine de secondes en quatre contre cinq [au moment où on l’encaisse]« , regrette Kevin Bergin.

Et cette addition d’infériorité a, malgré les efforts samariens, fini par faire la différence : « On a peut-être un peu manqué de discipline, ça nous a gaspillé de l’énergie, concède le technicien québécois. Il faut trouver des façons de pas concéder autant de pénalités dans un match. » Et la tentation d’attribuer une partie de ces buts encaissés à Clément Fouquerel, plutôt remplaçant depuis le début de saison, pourrait être facile, mais Kevin Bergin réfute tout parallèle : « Les trois buts, ce sont des déviations au dernier moment, donc on n’a rien à reprocher à Clément qui a fait un très bon match. Il a fait quelques excellents arrêts. Je suis très content de sa performance. » Mais ses compères de devant n’ont su faire aussi bien que vendredi et lui et les siens repartent donc bredouilles du POMGE, non sans avoir tenté.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr (archives)

