Dans l’ombre des sports traditionnels, le Baby-Foot Amiénois veut se faire une place et ambitionne de faire de sa structure l’une des plus importantes de sa discipline dans les Hauts-de-France.
Comme un symbole de manque de considération, de mise à l’écart, le stand du Baby-Foot Amiénois n’était pas au cœur du gymnase du Coliseum lors du salon Agora qui a eu lieu au début du mois de septembre. Isolé ou presque, à l’étage, de l’autre côté des escaliers, seulement côtoyé par un club de bowling qui ne doit pas beaucoup plus être pris au sérieux par le grand public, la structure a pourtant des choses à dire et surtout beaucoup à faire. Car l’association est partie de rien, même pas une salle pour pratiquer. Julien Drangorski n’en est pas le fondateur mais l’originaire de Saint-Quentin a débarqué à Amiens avec le plein d’ambition : « Je me suis dit, il faut faire un vrai truc. A Amiens, il y a du potentiel. » Pratiqué par tous de façon sporadique, le baby-foot est surtout plébiscité par les étudiants. Et la capitale samarienne en est largement pourvu.
Et depuis l’année dernière, le Baby-Foot Amiénois a passé un cap dans son développement qui va se poursuivre en 2025-2026. « On organise des tournois amateurs au Delirium Café, avec une moyenne de 28 personnes. A partir de cette année, on a trouvé une salle qui va nous permettre d’accueillir les licenciés chaque semaine« , se réjouit le président amiénois. « Ils ont trois baby-foot donc ça nous permet de ne rien déplacer. On a deux créneaux, le lundi de 18h à 22h et le mercredi sur les mêmes horaires. On a aussi un partenariat avec la Brasserie Ambiani qui nous stocke les baby-foot. » Il faut désormais attirer le public, le fidéliser et ôter au baby-foot cette étiquette de « sport de bar » qui lui colle à la peau mais dont a réussi à se défaire les fléchettes, discipline en pleine expansion médiatique notamment : « Le tout, c’est d’attirer ceux qui veulent aller plus loin dans le baby. C’est savoir si tu veux t’entraîner, avoir un niveau technique pour aller en compétition. Peu de monde se doute qu’il y a des clubs de baby quand on discute avec les gens.«
Faire d’Amiens un des plus gros clubs des Hauts-de-France
Julien Drangorski, président du Baby-Foot Amiénois
Car n’allez pas croire que pratiquer le baby-foot à un bon niveau est donné au premier venu. « C’est super technique, il faut être très concentré sur un match. Quand tu joues en double, il faut vraiment connaître ton partenaire pour savoir où le mec va passer. Sur l’aspect un peu plus stratégique, au début, tu vas peut-être faire plutôt des passes pour après t’ouvrir les tirs. Les adversaires vont essayer de contrer tes passes au fur et à mesure, il y aura plus de chances de mettre des buts potentiellement de l’arrière », explique avec passion Julien Drangorski, chez qui l’on voit une véritable envie de transmettre son savoir. Et n’allez pas lui dire que le baby-foot n’est pas un sport car il rappellera que des tournois sont organisés chaque week-end en France et que les participants doivent rester debout et maintenir un niveau de concentration très élevé durant deux jours pour ceux qui vont au bout. Et le président du Baby-Foot Amiénois aimerait bien emmener de plus en plus de ses licenciés vers ces compétitions car « mon ambition personnel, c’est de faire d’Amiens un des plus gros clubs des Hauts-de-France.« Rien que ça.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettepsorts.fr