Malgré une année sans titre et une nouvelle déception en play-offs pour l’équipe première, les Écureuils d’Amiens ressortent satisfaits de la saison qui vient de s’écouler, au vue des incertitudes qui planaient sur les différentes équipes au mois de septembre.
Alors que les Green Falcons ont vécu une saison idyllique sur tous les fronts, celle des Écureuils d’Amiens pourrait paraître contrastée avec aucun titre et une seule montée sur l’ensemble des équipes. Mais pour François Caron, président du club, le mot qui définit le mieux ses joueurs ces derniers mois est « abnégation. Dans toutes les catégories, de la N1 aux U15, début septembre, on ne savait pas trop où on allait. On n’avait pas forcément de certitudes. Et à force de travail et d’abnégation, ils sont allés chercher des résultats plus que corrects. » Lesquels sont une première place en phase régulière et un quart de finale de play-offs pour l’équipe première, une demi-finale pour la formation N3, une finale de N2 pour les féminines ou encore une 5ème place nationale pour les U20. « On peut toujours avoir des regrets comme par exemple la demi-finale N3 mais on avait une équipe qui était très jeune, avec deux joueurs âgés, accompagnés d’U20 », justifie François Caron qui argumente de la même façon pour l’équipe A : « En N1, on se retrouve avec trois joueurs expérimentés Clément, Renaud et Yannick mais le reste, c’est très jeune. Il y a toujours des regrets parce qu’on veut toujours espérer une médaille ou un titre. Mais il y a le travail qui est fait et qui doit continuer. »
Un quart de finale de N1 formateur
La plus grande déception vient surtout de l’effectif N1. Après trois revers consécutifs contre Saint-Médard en quart de finale de play-offs, les Écureuils défiaient cette fois Bourges, sans succès, après avoir, une nouvelle fois, largement dominé la poule nord en phase régulière. « C’est frustrant parce que les gars se sont préparés avant les quarts, ça faisait trois mois qu’ils faisaient énormément de physique, énormément de patinage, mais on ne perd pas de vue qu’on perd contre le champion de France N1« , relativise le dirigeant du club. Peut-être qu’il aurait mieux fallu terminer à la deuxième place afin de s’offrir un parcours plus « abordable » en évitant une formation des Alchimistes qui avait, certes, terminé quatrième en phase régulière, mais qui avait été l’auteure d’un début de saison catastrophique avant d’effectuer une remontée au classement, bien aidée par l’arrivée de nombreux joueurs étrangers de haut niveau. « On savait à quoi s’attendre, on aurait très bien pu dire sur la dernière journée qu’on n’y allait pas, finir deuxième et tirer une autre équipe. Mais ce n’est pas notre mentalité, ça ne le sera jamais. On joue la performance et si on doit finir premier, on finit premier, si on tire Bourges, on tire Bourges », affirme un François Caron attaché à ses valeurs.

Et face à une équipe berruyère particulièrement expérimentée et préparée à jouer la montée depuis plusieurs saisons, le jeune groupe amiénois n’a pas pu faire le poids, bien que le match 2 à la Veillère avait failli basculer en sa faveur. « C’est un groupe qui s’est formé dans l’adversité cette année. On ne savait pas où on allait au mois de septembre, on n’avait pas le groupe pour performer. C’est la force du travail qui a amené ce résultat », évoque avec fierté le président samarien. Pour la saison prochaine, Renaud Crignier sera toujours à la tête de cet effectif qui, à quelques arrivées près, sera le même. « L’équipe est à 100% reconduite, il n’y a aucun départ. On va peut-être apporter quelques réglages, surtout en défense, mais c’est tout. On va peut-être mettre en concurrence certains jeunes et anciens de l’équipe sur certains matchs pour préparer l’avenir », précise François Caron, lequel souhaite conserver une politique de recrutement 100% picarde basée sur la jeunesse, quitte à ne pas pouvoir concurrencer les grosses écuries qui s’arment dans le monde entier : « On reste sur une ligne de conduite de la formation interne de nos jeunes sans aller chercher des jeunes dans d’autres clubs. Si c’est une démarche du joueur pour venir, pourquoi pas ? Mais envoyer des messages à tous les jeunes de France et de Navarre, ce n’est pas le but. La volonté du club, c’est inciter les jeunes à rester à Amiens. Bien sûr que ça nous limite, on le sait, on en est conscients. Mais c’est comme ça. »
Les féminines, la satisfaction de la saison
Deux ans après la reconstruction de l’équipe, les North Squirrels de l’entente Amiens-Lille ont réussi leur pari, à savoir monter en Nationale 1, le plus haut échelon national chez les féminines. Une fierté pour le président amiénois : « Notre place est légitime, elle n’est pas volée, loin de là, on perd deux matchs sur la saison, dont la finale. C’est une nouvelle aventure qui va commencer pour elles. » L’effectif emmené par Claudia Tison va voir son quotidien quelque peu changé pour espérer jouer le maintien la saison prochaine : un deuxième entraînement dans la semaine, un suivi médical complet et un kinésithérapeute. Aussi, pour ne pas reproduire ce qu’il s’est passé cette saison avec un groupe souvent amoindri du fait de nombreuses absences, du renfort devrait arriver durant l’été : « On mise sur entre quatre ou cinq recrues. Le fait d’être en N1, ça apporte aussi d’autres demandes de certaines joueuses. »

Les projets de François Caron pour son club sont multiples lors des mois à venir. Outre les résultats sportifs, celui-ci souhaite continuer la professionnalisation de la structure, bien qu’il n’aime pas utiliser ce mot. Exemple de cette ambition, le projet d’acquisition d’un minibus est dans les petits papiers afin d’être davantage autonome dans les déplacements et de réduire les frais de location. Le dirigeant samarien veut aussi continuer de mettre l’accent sur les plus jeunes joueurs, des U13 aux U17 en leur inculquant les valeurs prônées par le slogan du club « Notre maillot nous unit » qui tend à les inciter à rester fidèles aux Ecureuils jusqu’à leur ascension au plus haut niveau : « On fera tout pour que notre slogan soit bien ancré dans les têtes. On veut leur faire comprendre que c’est un projet sur du long terme et qu’un jour, ils auront peut-être leur place aussi dans l’équipe première. C’est tout le mal qu’on leur souhaite et on les met dans les conditions pour qu’ils prennent la place des joueurs N1 dans le futur. » Cette saison avait débuté dans l’inconnu pour la plupart des équipes du club et s’est finalement bien conclue. La saison prochaine, avec davantage de certitudes sur la ligne de départ, les Ecureuils pourraient peut-être bien lever les bras à l’arrivée.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler & Reynald Valleron – Gazettesports.fr

