L’année fut longue mais couronnée de succès pour les Green Falcons. Une montée en Élite pour l’équipe première, des promotions pour les autres, quatre médailles nationales au total, c’est sans conteste la meilleure page de l’histoire du club qui s’est écrite cette saison.
Longtemps dans l’ombre des Écureuils d’Amiens, les Green Falcons ont définitivement pris la lumière lors de cette saison 2024/2025. Et cet exercice réussi l’est en grande partie grâce à l’équipe première qui, à l’issue d’un barrage remporté contre Ris-Orangis, s’est vue octroyé le dernier ticket pour la division Élite, le plus haut échelon national. Seul petit point noir d’une saison quasi parfaite, la défaite en finale de N1 contre Bourges, privant les joueurs de Pont-de-Metz du titre : « En début de saison, on nous aurait dit « est-ce que vous signez si vous allez perdre en finale ? » On aurait dit oui, même si on n’était pas monté. On ne pensait vraiment pas monter en Élite, ce n’était pas l’objectif. Mais gagner la finale, franchement, on s’y voyait, on y croyait puisque les quarts et les demies se sont passés en deux matchs et la finale avait lieu avec un match d’appui potentiel à la maison » concède Benoît Oudar, co-président du club avec Antoine Demaret. Selon lui, l’inexpérience du groupe (c’était les premiers play-offs pour beaucoup de joueurs) et le fait d’avoir déjà réalisé une saison exceptionnelle sont les causes de la défaite 2-1 contre les Alchimistes : « Bourges était préparé mentalement à la montée. Ça fait trois saisons qu’ils cherchent à monter. Ils ont réussi à concrétiser. C’est un regret, oui, parce que ça fait toujours plaisir d’avoir un titre de champion de France plutôt que de vice-champion.«

Les clés d’un succès présent et d’une réussite future
D’équipe de bas de tableau N1 à la promotion au plus haut niveau français, la progression messipontine a été fulgurante sur les dernières saisons. Pour Benoît Oudar, la stabilité du groupe ainsi que sa cohésion ont été des facteurs déterminants : « Les joueurs se sentent bien, ce sont des copains, il y a une dynamique au sein du groupe qui permet de ne pas dire « je n’y vais pas ce soir, je vais regarder la télé ou autre ». Il y a des entraînements, tout le monde vient. S’ils ne viennent pas, c’est plutôt une blessure ou un vrai justificatif. Ce sont des joueurs qui jouent pour l’amour du maillot. » Tous ceux qui ont été de l’aventure cette saison ont confirmé leur intention de rempiler pour au moins un an bien qu’un petit remaniement pourrait avoir lieu avec la descente de quelques joueurs déjà un peu justes pour la N1 dans l’équipe B qui évoluera en N2. Des recrues, il y en aura, mais elles seront au compte goutte pour ne pas déconstruire l’effectif qui a été bâti : « La montée en Elite s’est faite avec un certain noyau. Si demain, on vient casser ou changer la moitié, on a plutôt une crainte que ça ne marche pas aussi bien« précise Benoît Oudar. Les quelques nouvelles têtes devront d’ailleurs se plier à l’ADN messipontin qui ne souhaite pas rémunérer ses joueurs malgré la promotion alors que c’est le cas dans la plupart des équipes Élite : « Ce n’est pas prévu parce que la montée s’est faite très vite. Peut-être un peu trop vite« justifie le co-président des Greens.

Résultat de cette ascension inattendue, le bureau du club a débuté une seconde saison pour l’été, celle de la recherche de sponsors et de fonds plus importants pour respecter le cahier des charges qu’incombe la première division. C’est aussi pour cette raison qu’aucune folie ne sera faite sur le marché des transferts : « On ne peut pas griller le club. Ça serait vraiment une erreur que d’aller mettre beaucoup d’argent dans cette équipe Elite qui, potentiellement, ne sera plus là l’année prochaine. Du coup, ces joueurs-là (les recrues, ndlr) devront partir. Il faut qu’on monte crescendo. On ne peut pas se permettre, demain, d’acheter des joueurs avec des primes de match et ainsi de suite. Imaginons que l’année prochaine, on fasse une saison à peu près comme celle-ci, avec beaucoup de déplacements. On grille tout le budget dans les primes de match de l’Elite, et on dit aux autres catégories, non les gars, vous ne pouvez pas y aller, ce n’est pas entendable » développe le père de Soren Oudar, sélectionné avec l’équipe de France U19 pour le prochain championnat d’Europe. Malgré cette relative frilosité, l’ambition sportive sera de mise pour les hommes d’Antoine Demaret qui compteront bien prouver que cette saison n’était pas un exploit sans lendemain : « Ce qu’on ne veut pas, c’est faire un aller-retour, un peu comme a fait Valence. L’objectif, c’est être au moins septième, ce qui nous évite un play-down. »
Les autres équipes ont aussi brillé
Si les superbes performances de l’équipe première ont attiré les feux des projecteurs, les autres formations du club ne sont pas en reste : la Régionale a conservé son titre de championne des Hauts-de-France, la N4 est vice-championne de France et monte en N3, la N3 est vice-championne de France et monte en N2 et les U20 sont champions de France en U20. « Toutes les catégories ont performé quasiment. Au niveau sportif, c’est jackpot quasiment partout. C’est la plus belle saison sportivement parlant, et pas qu’avec la montée en Élite qui est vraiment la grosse cerise sur le gâteau« se réjouit Benoît Oudar qui n’avait pas vraiment de regret du fait que, sur ces quatre médailles nationales, seule une soit en or : « En N3, l’équipe qui tenait le plus la route, c’était Valence dont l’équipe première descend de l’Élite en N1 après une saison. Ils se devaient de redorer le blason du club. Le règlement permet à des joueurs U22 de ne pas avoir de quota. Du coup, ils ont aligné en N3 des joueurs Élites. Et en N4, c’était Soustons en face, composé d’anciens de Ligue Magnus donc il y a plus d’expérience, l’équipe est plus vieille. C’était le cas aussi avec Bourges en N1. »

Côté projets pour les mois à venir, il y a bien évidemment les 30 ans du club qui seront célébrés début septembre. Surtout, sportivement, Benoît Oudar et tous les bénévoles veulent continuer de mettre l’accent sur le recrutement des très jeunes joueurs de 8 à 10 ans « puisqu’on sait très bien que c’est la jeunesse qui fera l’avenir. » La montée en Élite sera aussi l’occasion de faire connaître davantage le club et le sport qu’est le roller-hockey en général : « On reste dans l’idée de médiatiser au maximum notre sport qui reste dans l’ombre du hockey sur glace. On travaille beaucoup au niveau de la comm’ sur les réseaux, on fait quelques interviews… On a à peu près 18 000 licenciés en France. Il y a des sports qui sont moins représentés en nombre de licenciés et qui sont un peu plus médiatisés. » Et si le nombre d’abonnés des différents réseaux sociaux des Greens a bien augmenté grâce au parcours en play-offs et que la Somme a la chance de compter quatre structures solides pour la discipline (Pont-de-Metz, Amiens, Camon et Moreuil), le co-président du club picard sait que c’est un cheval de bataille qui reste difficile à mener. Ce qui est sûr, c’est que l’engouement autour des Faucons n’a jamais été aussi important, en témoigne la foule qui s’était déplacée pour les deux rencontres face à Bourges. Et avec la montée au plus haut échelon français, la marée verte pourrait bien continuer à se propager.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr (archives)

