Les Spartiates d’Amiens se déplaçaient à Paris, le samedi 1er mars, pour affronter les Dragons de Paris. Si sur le papier, les Amiénois partaient largement favoris, ils ont fait preuve de suffisance et ne sont pas passés loin de la défaite.
Le match débutait parfaitement pour les Spartiates qui frappaient d’entrée avec un touchdown à la passe d’Adrien Watin. Si la défense amiénoise tenait la dragée haute aux offensives parisiennes, elle craquait durant le deuxième quart-temps. Sur une troisième et longue, les Dragons faisaient parler la poudre et égalisaient suite à une réception de plus de 50 yards. Pour Adnane Hamani, coordinateur défensif des Spartiates, ces points encaissés proviennent d’une erreur de la défense car, déjà contre les Vikings, les Picards avaient été pris de court sur une situation identique. Cependant, il refuse de blâmer uniquement le joueur et accepte ses responsabilités : « C’est quelque chose que l’on n’a pas assez bossé, que je n’ai pas bossé après les Vikings, malgré le fait qu’on ait eu quelques péchés dans cette situation, parce que je n’ai pas eu le temps et que l’on a préféré, contre les Dragons, s’orienter ou privilégier plutôt la défense à la course. » L’erreur était payée cash et les deux équipes se retrouvaient à égalité. Heureusement, les Samariens ne se sont pas découragés et ont relancé la machine avec du jeu au sol, point fort de leur escouade offensive. D’Angelo Chesson faisait parler sa vitesse et ses appuis pour permettre aux visiteurs de basculer en tête à la mi-temps : 7-14. Durant ce premier acte, les Spartiates ont « balbutié » leur jeu offensif tandis que la défense était dans ses standards, à l’exception de ce jeu fatidique.

Au retour des vestiaires, les Dragons égalisaient sur leur première tentative, « sur un drive qu’ils ont bien construit, grâce à nos erreurs, comme souvent. » Un peu plus efficaces à la course sans forcément réaliser des gains très importants, beaucoup de jeux à la passe convertis grâce à une attitude « un peu nonchalante » des Spartiates, les Parisiens prenaient l’ascendant tandis que l’escouade défensive des Picards n’était « pas forcément très physique sur les receveurs. » En effet, Adnane Hamani regrette que ses joueurs aient laissé les receveurs parisiens « prendre gratuitement de la vitesse. » A ce moment-là, les entraîneurs et les joueurs ont senti qu’ils étaient entrain de tomber dans le piège des Dragons. L’attaque samarienne se faisait intercepter et n’arrivait pas à retrouver du rythme, la défense adverse tenait bon et les unités spéciales se démarquaient par des jeux importants. Mais cette équipe amiénoise est jeune, et un des avantages de cette jeunesse est l’insouciance. Sur une quatrième tentative, à 15 yards de la end zone parisienne, D’Angelo Chesson captait la passe de Noah Froissart pour libérer les Jaune et Bleu. Une victoire certes acquise à l’arrachée, 14-21, mais qui permet aux Amiénois de prolonger leur série d’invincibilité à quatre.
Un effectif qui a du mal à voyager
Malgré la victoire, l’entraîneur de la défense regrette que ses joueurs aient tendance à se tirer une balle dans le pied : « C’est ce que l’on fait tout le temps à l’extérieur […] C’est un petit peu ce que l’on s’est dit avec Rémi Fournier, le coordinateur offensif, c’est qu’effectivement, on se complique la vie, et j’ai l’impression qu’à l’extérieur, même si ça ne fait que deux matchs, c’est souvent des matchs compliqués pour nous. » Le point commun entre les deux rencontres à l’extérieur : les Spartiates faisaient face à une équipe plus « faible à la vidéo ». De fait, les techniciens ont beau « répéter aux joueurs que c’est du football, qu’il n’y a aucun match qui nous est donné, même si l’adversaire est plus faible sur le papier, il faut toujours du combat, il faut toujours respecter les gars parce qu’ils ne vont pas nous donner la victoire. » L’effectif manque encore de maturité et c’est normal.

Pour certains licenciés, jouer à l’extérieur est encore un petit facteur d’inconfort, car entre les trajets, les changements d’environnement et l’absence des supporters, les repères ainsi que les rituels sont un peu chamboulés. Hélas, le seul moyen de progresser est d’acquérir de l’expérience et cela viendra avec le temps. Ce n’est pas quelque chose que le staff technique peut corriger du jour au lendemain. « Très honnêtement, on ne va pas chercher à corriger le tir, parce que ce n’est pas quelque chose qui est à notre portée. Maintenant, on va juste essayer de préparer un peu plus ces joueurs-là, pour leur donner un peu plus de billes et de clés. Mais malgré tout, ce sont des limites qui sont difficiles à surpasser. »
Un résultat positif mais sans la manière
Une victoire est une victoire et les Spartiates commencent à devenir addict à ce goût. Face aux Dragons, les Amiénois sont allés puiser dans leurs réserves pour s’imposer. Une satisfaction pour Adnane Hamani : « Les ressources que l’on déploie pour se sortir de ces situations, ce n’est forcément que positif, et ça révèle aussi un petit peu le caractère ainsi que le talent de l’équipe. » Un moment d’apprentissage pour une équipe qui pensait « traverser l’équipe d’en face », véritable plus car le groupe est jeune et a besoin de ce genre de match pour progresser et continuer à viser plus haut. Le defensive coach ajoute : « C’est malgré tout quelque chose dont on doit se réjouir, même si effectivement je pense qu’on aurait pu se simplifier un peu la tâche. »
Le prochain rendez-vous est de nouveau un déplacement pour les Picards, cette fois sur les terres des Nighthawks de Sartrouville, le samedi 8 mars à 19h.
Cyprien Baude
Crédit photo : Théo Bégler & Kevin Devigne – Gazettesports.fr (archives)