Ce samedi, 18 mai, l’Amiénois Rémi Beauvillain débute sa première saison en Ligue de Régates d’hydroplane avec la course de Cambridge dans le Massachusetts (États-Unis). Un projet fou, lancé il y a un an, qui se concrétise enfin pour le Français qui s’apprête à allier passion et générosité.
« La passion et l’ambition montent, le stress aussi« explique Rémi Beauvillain. Après des mois d’attente et de préparation, le Français s’apprête à disputer sa première course au sein de la Ligue de régates d’hydroplane (HRL). Ce natif d’Amiens, parti au Canada à l’âge de 17 ans, sera le premier français à naviguer en HRL.
Ce samedi 18 mai, ils seront 12 aux départs de la course de Cambridge, dans le Maryland (États-Unis) dans la catégorie 2.5 litres. Lancé à 200 km/h dans son hydroplane S 102 de 150 chevaux de l’écurie Ti-Rem-Racing, les débuts en course de Rémi Beauvillain ne risquent pas d’être de tout repos. Nouvel arrivant dans la Ligue, il doit d’abord concourir sous restriction, et ce, durant neuf départs au maximum. Cela signifie qu’il démarre la course sur le couloir extérieur afin de permettre un temps d’adaptation au pilote avant de, selon les résultats, de lui ôter cette restriction et d’être parmi les autres bateaux. Toujours est-il que le Français souhaite rapidement faire ses preuves pour intégrer les points et arriver aux régates de Valleyfield, plus gros événement de la Ligue, « avec le plus de points possible et courir avec les autres bateaux ».
Je pense qu’on a tous les éléments nécessaire pour finir dans milieu du classement
Rémi Beauvillain
Depuis octobre, ses ambitions n’ont pas vraiment changé. Avec un des bateaux les plus légers de la Ligue, Rémi Beauvillain estime « être en capacité d’accrocher des podiums. Je pense qu’on a tous les éléments nécessaires pour finir dans le milieu du classement. » Il l’avoue, c’est un objectif ambitieux, mais loin d’être irréalisable, même si cela sera sa première saison. « Il faudra être régulier et essayer de finir un maximum de courses pour récupérer le plus de points possible. »
Ces derniers temps, à l’approche du début de la compétition, la pression est montée d’un cran au sein de l’équipe de Rémi. « On attendait des pièces, de la peinture pour le bateau. On doit refaire tout le câblage électrique pour être sûr que tout fonctionne. Le timing est assez serré, d’autant plus que la météo ne nous aide pas non plus. Ca fait partie du jeu. » détaille le pilote tricolore. Début mai, le bateau a enfin pu prendre la mer après une batterie de tests pour paramétrer le moteur et les hélices du bateau afin d’effectuer les meilleurs réglages pour les courses de Cambridge.
Afin d’être prêt pour la saison, Rémi Beauvillain s’est entraîné deux à trois fois par semaine à la salle de sport pour se maintenir en forme. Il a également dû passer des tests théoriques, médicaux et par le fameux « capsul test » (vidéo ci-dessous). Il consiste à « être attaché dans le cockpit du bateau, on me met à l’envers dans l’eau et là je dois sortir et montrer que l’on est capable de réagir face à une situation d’urgence. » À côté d’une préparation assez intense, le Français a réussi a amener plusieurs sponsors dans l’écurie de François Jolicoeur pour un montant total autour de 12 000 $.
Ces financements, nécessaires au bon déroulement de la saison, ont permis de payer le moteur du bateau, de l’équipement, de l’essence pour les déplacements. Au delà des sponsors qui seront présents sur le bateau, celui-ci sera aux couleurs de l’équipe de France. « J’ai réussi à convaincre le propriétaire que si je pilotais pour lui pendant plusieurs années, on pouvait directement mettre le bateau aux couleurs de la France. C’est un gros changement, ça fait un beau coup marketing, étant le seul français dans cette catégorie, pour attirer d’autres sponsors et ça a marché. »
Une passion qui s’allie à la bonne cause
Cette première saison en régates d’hydroplane, Rémi Beauvillain va l’effectuer sous le drapeau français, mais aussi en tant que parrain de l’association Sclérose en plaque Canada. « Je cherchais une association à parrainer pendant les courses« explique t-il. Il s’est donc rendu à Montréal afin de rencontrer les dirigeants de l’association canadienne pour présenter son projet. Le choix de soutenir cette cause tout en pratiquant sa passion n’est pas anodin. Rémi Beauvillain a été confronté à la maladie durant sa jeunesse. La mère de l’un de ses jeunes coéquipiers chez les Gothiques d’Amiens était atteinte de la maladie. Depuis, il estime avoir été sensibilisé par cette pathologie : « C’était important pour moi de soutenir cette cause. Pour la sclérose en plaque, il n’y a toujours pas de remède et au Canada, c’est le pays dans le monde où il y a le plus de cas. »
César Willot
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