La salle du 2e étage de la Licorne était comble ce mardi pour les voeux du président de l’Amiens SC, Bernard Joannin. Président du club depuis maintenant une quinzaine d’années, Bernard Joannin a gravi les échelons et aujourd’hui, il est le président du Collège des clubs de L2 et membre du conseil d’administration de la Ligue Nationale, travaillant de concert avec Vincent Labrune.
Interrogé par l’ancien speaker du club Jérôme Jean, Bernard Joannin a, dans un premier temps, rappelé le plaisir qu’il avait à accueillir les nombreux partenaires à chaque match et à répéter une fois encore combien il était fier de voir le remarquable travail effectué au centre de formation, dirigé par Patrice Descamps. Ce fut aussi l’occasion de rappeler que l’ASC était un club mais avec deux entités. « Nous sommes d’abord une entreprise professionnelle avec le souci de présenter un spectacle de qualité », a souligné le président Joannin. « Un club de L2, c’est globalement 10 à 13 millions de recettes mais entre 17 et 25 millions de dépenses. En fin d’année, il y a donc un déficit et vous avez alors deux solutions. La première est que l’actionnaire principal mette la différence et la deuxième, c’est la vente de joueurs. Nous avons la chance d’avoir un centre de formation de qualité avec nos U19 et U17 qui sont en tête. Il y a un véritable travail de fond. Ces petites pépites que nous formons, ils nous aident à combler nos recettes. Nous avons vendu cette année deux joueurs de grand talent : Georges Ilenikhena qui est parti en Belgique et qui a marqué en Coupe d’Europe et Ouattara qui a joué et marqué un penalty décisif avec Monaco contre Lens en Coupe de France. J’ai beaucoup d’espoir pour l’avenir. Les joueurs ont le talent ainsi que la volonté. C’est un bon groupe et il lui faut ce petit supplément d’âme pour permettre de gagner à l’arraché dans les dernières minutes. La volonté d’être plus fort que l’autre, la niaque c’est ce que j’attends de ce groupe. »
Bernard Joannin a poursuivi son discours sur la situation qui veut qu’en France de nombreux clubs soient rachetés par des groupes financiers venus de l’étranger : « Avec Laurent Nicollin, président de Montpellier, nous avons discuté samedi dernier de ce problème. Nous sommes en effet les derniers dinosaures et nous allons disparaitre. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 6-7 présidents propriétaires de notre club avec des actionnaires. De plus en plus de pays étrangers achètent des clubs. Je suis un défenseur du football des territoires. Je suis le Crédit Agricole du football. Nous sommes là pour défendre notre région. Mais je sais qu’un jour je serai contraint de passer la main. Mais tant que je serais là, je défendrais le football des territoires. »
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet – Gazette Sports