Les JO de Munich en 1972 resteront marqués par les attentats des terroristes palestiniens, avec un groupuscule qui était entré dans le village olympique et avait massacré des athlètes et officiels israéliens. Le hockeyeur amiénois Marc Chapon avait son logement très près du lieu où l’attentat s’est déroulé. Une fois de plus, il est revenu sur ce drame qui l’a beaucoup marqué.
« Je ne me souviens plus de la date exacte. Ce fut une catastrophe car en tant qu’athlète, vous allez aux Jeux pour défendre les couleurs de votre pays, pour faire honneur aux valeurs et à l’esprit même des Jeux. Ce fut, je le répète, un drame car je dis souvent : Ils ont osé faire ça, alors que c’est la fête du sport, des sportifs de tous les pays du monde. Ces Palestiniens ont tout fait pour casser notre jouet. Très tôt, nous avons vu ce qui se passait.
Je me trouvais à cinquante mètres du bâtiment des lutteurs israéliens. Des hommes déguisés en sportifs et portant des sacs de sport avaient pénétré dans le village. Je revois le gars qui était sur le balcon et qui était masqué. Nous avons su ensuite qu’à ses côtés, il y avait le corps d’un homme qui avait été tué par les terroristes. J’ai tout vu et je puis vous dire que c’est impressionnant. Cet attentat a cassé quelque chose en nous. On a été rattrapé par cette guerre qui existait alors entre Israël et la Palestine. C’était inimaginable que cette guerre puisse aller jusqu’aux Jeux ».
Quatre ans auparavant, Marc Chapon avait participé aux Jeux de Mexico qui avaient été marqués par les massacres d’étudiants dans la capitale mexicaine. En 1976, l’équipe de France de hockey sur gazon qui s’était qualifiée n’était pas allée à Montréal pour des raisons économiques. Aujourd’hui, Marc Chapon est devenu dirigeant dans un autre sport : le golf.
Lionel Herbet
Crédit photo : DR