Au terme d’une première manche qui aura tenu toutes ses promesses, Amiens s’est incliné 5-2 à Rouen mardi 7 mars. Ce premier match des play-offs aura livré plusieurs enseignements avant que les deux meilleurs ennemis ne remettent le couvert dès ce mercredi (20 heures).
Des Amiénois à la hauteur de l’enjeu
Dès les premières minutes, les Picards ont donné le ton. « On a travaillé, on a essayé, on était acharnés, c’est l’image que l’on veut donner, on veut des joueurs qui travaillent tout le temps », résume ainsi Mario Richer. Sur ce point-là, l’entraîneur québécois n’a rien à redire. Ses hommes ont répondu présent dans l’engagement. À tel point que leur débauche d’énergie a posé des problèmes aux Rouennais pendant le premier tiers-temps. « J’étais un peu déçu de la manière dont on est rentré dans ces play-offs, reconnaît l’entraîneur des Dragons, Fabrice Lhenry. On était un peu timides avec le palet, on n’a pas été très dangereux. » Tout l’inverse de la deuxième période.
Les Dragons savent mettre le feu en attaque
Si certains en doutaient encore, la puissance offensive de Rouen est bien réelle. La meilleure attaque en saison régulière (224 buts) a encore frappé, malgré l’absence de François Beauchemin, pointeur record cette saison avec 77 points (27 buts, 50 assistances). Après une entame à ronronner, le rouleau compresseur jaune et noir s’est mis en marche avec une efficacité redoutable. Boivin (1-0, 26’54) a montré la voix, avant d’être imité par Guimond (2-0, 39’12) dans le tiers médian. « On a eu plus de difficultés dans la deuxième période où l’on a été dans notre zone pendant douze bonnes minutes » note le coach des Gothiques. « Les désavantages numériques, ça n’aide pas. Tant que tu n’en as pas trop, tu peux t’en sortir, mais quand ça s’accumule face à un avantage numérique dévastateur ça nous coûte des buts. »
L’arbitrage, facteur clé sur la série
Il a fallu attendre la 46ème minute pour voir Amiens bénéficier d’une supériorité numérique, alors que les Rouennais en avaient déjà eu cinq à ce stade de la partie. Dans les dernières secondes, une bagarre entre Dan Gibb et Dylan Yeo a fait s’envoler les minutes de pénalité. Et un autre fait de jeu a marqué les esprits. Dans la troisième période, Stanislav Lopachuk est resté au sol après avoir été touché au visage. Le Biélorusse, lèvre gonflée, saigne, mais aucune pénalité ne sera prise à l’encontre de Rouen.
Une décision que son entraîneur a du mal à comprendre : « Normalement, c’est 5 minutes pour bâton élevé, sauf que les arbitres ne pouvaient pas regarder la vidéo parce qu’ils ne savaient pas quel joueur avait frappé Lopachuk à la figure. Le règlement dit que les quatre arbitres ne peuvent pas revoir les images s’ils ne savent pas qui est fautif… Pour le reste, il y a des punitions méritées et d’autres non, mais on le sait, si on joue intense on va être sanctionnés, c’est notre style de jeu. »
Amiens prêt à remettre la même intensité
L’ADN Gothiques vu lors de ce premier match ne devrait pas disparaître du jour au lendemain. Au contraire, les Amiénois comptent s’appuyer sur cette force. « Ce n’était pas un mauvais match de notre part. Nous nous sommes améliorés dans cet aspect du jeu, c’est ce que demande le hockey, d’être intense », explique Lopachuk. Bien que ce style de jeu soit énergivore, les Samariens sont parvenus à maintenir un niveau d’engagement élevé tout au long de la partie. Pour répéter ces efforts, les joueurs de Mario Richer, qui ont fait l’aller-retour en bus entre les deux matchs, doivent récupérer. « On va être aussi intenses, plus je ne pense pas, mais on ne leur laissera aucun répit » promet le technicien.
Des opportunités de but à saisir pour les attaquants Gothiques
Le joueur de centre Pierre-Olivier Morin avait déjà les yeux tournés vers le deuxième match après la douche. Et pour cause, le Québécois de Trois-Rivières a relevé quelques pistes à creuser pour réduire l’écart. « Si on avait été capables de concrétiser sur quelques retours près du filet, ça aurait peut-être changé la donne. » Comme il y a une semaine dans le derby (7-2), plusieurs Amiénois se sont présentés en face à face avec la muraille Pintaric. Mais le dernier rempart de Rouen a encore écœuré les attaquants et tout le monde sait qu’un grand gardien peut faire gagner un match au hockey. Même face à un tel client, Morin croit dur comme fer en la capacité d’Amiens de trouver la faille. « À 5 contre 5, on a donné des chances de marquer mais on en a eu aussi, ça peut être une longue série si on continue à jouer comme on l’a fait. »
Quart de finale des play-offs de Ligue Magnus match 1 :
Rouen – Amiens : 5-2 [(0-0)(2-0)(3-2)]
Buts Rouen : Boivin assist’ Chakiachvili et Mallet 26’54 ; Guimond assist’ Vigners et Tessier 39’12 (SN) ; Claireaux 42’50 ; Mallet assist’ Claireaux et Guimond 49’41 ; Tessier assist’ Chakiachvili 57’56 ;
Buts Amiens : Sabatier 46’21 ; Bouchard assist’ Morin et Lopachuk 58’45
Julien Benesteau
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports