Nouvelle recrue de l’ESC Longueau, Joackim Betina revient sur les raisons de son arrivée et ses ambitions de la saison.
Pourquoi avoir décidé de rejoindre Longueau ?
Il y a eu une succession d’événements qui ont fait que j’en suis arrivé là. À la sortie de mon contrat stagiaire pro à Strasbourg j’avais une fracture à la clavicule. Ça a été compliqué pour moi de trouver un club derrière, j’ai eu plusieurs essais non concluants et ce n’est pas évident de “vendre” un joueur blessé. Malgré une bonne saison je n’ai donc pas réussi à trouver de point de chute. J’ai donc fait une partie de la préparation avec Longueau où j’ai un très bon ami et car je connais le coach de part mon passage à l’ASC. Cela m’a permis de m’entretenir dans l’objectif de trouver un projet. Je n’ai finalement pas trouvé et j’avais besoin de trouver du temps de jeu et du rythme. Je ne voulais plus attendre et ne pas jouer. J’ai donc sollicité le coach pour rejoindre l’équipe. La préparation s’était bien passé, je suis originaire du coin donc je me suis dit que c’était la bonne solution.
C’est pour vous un échec de ne pas avoir pu trouver un autre contrat ?
Oui c’est un échec mais il faut savoir s’en servir pour rebondir. J’aurais aimé trouver un autre contrat pro surtout après ma bonne saison mais la blessure est arrivée au mauvais moment. Les choses peuvent aller vite dans les deux sens et je l’ai vu dernièrement. Je connais les méthodes à Longueau et j’ai des personnes de confiance sur Amiens pour travailler en plus dans l’optique de réaliser mon rêve. C’est une question d’opportunité et de timing.
Ce n’est donc pas un choix par défaut de rejoindre Longueau ?
Ce n’était pas le choix de base mais ce n’est pas un choix par défaut, mais une opportunité. Je voulais vraiment jouer au foot et le niveau N3 reste un bon niveau qui peut me permettre de rebondir. Il y a, en plus, plusieurs clubs professionnels dans la poule. Mon but est de retrouver des sensations, d’enchaîner les matchs pour trouver quelque chose qui répond à mes ambitions par la suite. J’assume pleinement mon choix et je suis content d’être là. La période de mercato où vous ne gérez pas tout en tant que joueur, plus la blessure, ont été compliqués. Maintenant je veux juste jouer au foot et retrouver des sensations et du plaisir. Les choses se feront ensuite en temps voulu et je ne perds pas de vue là où je veux aller.
Vous arrivez dans une équipe en difficulté, c’est quelque chose qui vous a fait réfléchir ?
Avant de parler de résultats, je connais l’état d’esprit de cette équipe. Alors même que je n’avais pas de relation avec le club et que je n’étais “que de passage” j’avais super bien été accueilli. Pour moi c’est très important. Après oui les résultats ne sont pas au rendez-vous mais il ne manque pas grand chose. L’année dernière avec Strasbourg on avait aussi eu du mal à prendre nos premiers points. La N3 est un championnat qui va vite dans les deux sens et les mauvais résultats ne m’ont pas freiné. C’est un beau challenge à surmonter. On peut faire mieux, il manque un peu de confiance et l’on est capable d’aller chercher le maintien.
À quel poste préférez-vous évoluer ?
Je préfère jouer sur un côté et c’est mon poste de formation. Depuis victoire de l’Italie à l’Euro on voit de plus en plus de défense à 5 et j’aime aussi évoluer en tant que piston dans ce système. Je peux aussi évoluer dans l’axe sans problème si le coach me le demande. Je reste à la disposition de ce dernier quelle que soit sa demande. En termes de plaisir et vu mes qualités, je pense que sur un côté ça me correspond le mieux mais c’est le coach qui va décider.
La sélection reste dans un coin de votre tête ?
Oui j’ai la nationalité tchadienne et forcément c’est quelque chose qui fait rêver. La sélection évolue depuis plusieurs années. En évoluant à ce niveau je reste dans les radars donc c’est important. Même si aujourd’hui je reste concentré sur mes performances et objectifs en clubs, ça reste dans un coin de ma tête. Quand tu évolues dans une sélection comme celle-ci tu as autre chose que des émotions sportive, il y a des enjeux sportifs moindres mais des sensations et émotions autres qui sont magiques à vivre.
Votre frère est professionnel, j’imagine que c’est un exemple à suivre …
Oui, il est forcément une source de motivation pour moi. Son parcours me donne aussi de l’espoir et me fait relativiser la situation. Je ne dois pas me plaindre car j’ai eu la chance de pouvoir évoluer en centre de formation et de pouvoir toujours espérer vivre mon rêve. C’est un soutien indescriptible pour moi et il est toujours là pour me conseiller au quotidien. De par son parcours de vie et footballistique il m’inspire beaucoup.
Quels sont vos objectifs ?
D’abord il y a l’objectif collectif. On veut aller chercher le maintien pour le club, les dirigeants, les supporters et tous ceux qui nous soutiennent. Je suis persuadé que l’on peut le faire car dans le foot tout va très vite. Ensuite j’ai pour objectif de trouver du temps de jeu, du rythme et de faire une bonne prestation pour pouvoir rebondir au plus vite.
Quelle est votre relation avec votre agent ?
On a une très bonne relation depuis un long moment. Il a été là dans les bons et les mauvais moments. C’est important d’être entouré de personnes de confiance pour gérer au mieux sa carrière. Je reste confiant et j’y crois encore, notamment grâce au travail que l’on a mis en place depuis le début de notre collaboration.
Aurélien Finet
Crédit Photo : ESC Longueau