Après la lourde défaite de Longueau face à la réserve de Lens en N3, Christophe Huck revient sur la prestation de son équipe.
Quel est votre analyse sur ce match ?
Si l’on fait un bilan global, leur victoire est plus que logique et l’écart reflète la différence entre les deux équipes. On est rentré dans le match en respectant trop l’adversaire et cela ne nous a pas permis d’inverser le rapport de force collectif et individuel. Je pense qu’on aurait pu réduire cet écart en les respectant moins. Cette équipe était bien plus forte aujourd’hui c’est indéniable. Après il y a des scénarios où l’on aurait pu changer le cours de la rencontre. On n’aurait peut-être pas gagné. On a changé de système à la pause pour essayer des choses. On revient rapidement au score puis on a un ballon pour revenir à 3-3. Ça aurait pu changer la suite surtout mentalement, finalement on prend le quatrième but et à partir de là nos derniers espoirs s’envolent. Mais il faut être lucide, on était en dessous aujourd’hui.
Cela peut surprendre mais j’ai félicité les joueurs pour ne pas avoir lâché jusqu’au bout.
Vous n’avez pas peur que cette défaite laisse des traces ?
Non, c’est l’une des premières fois où j’interviens directement après le match. Sur les autres matchs on pouvait avoir des regrets mais là, il n’y a pas vraiment de regrets à avoir. Cela peut surprendre mais j’ai félicité les joueurs pour ne pas avoir lâché jusqu’au bout. La dernière demi-heure a été très compliquée mais on n’a pas lâché le match. On a essayé de rester cohérent jusqu’au bout et c’est à souligner. La défaite ne va pas faire plaisir surtout que c’est la quatrième de suite mais on ne va rien lâcher.
Comment expliquez-vous le fait qu’ils vous aient transpercé aussi facilement ?
Ça allait trop vite aujourd’hui, il faut être réaliste. Il y avait des rapports de force individuels difficiles avec énormément de vitesse et de puissance devant. La moindre erreur collective dans le replacement, dans les courses, le moindre petit temps de retard vous le payez cher face à ce genre d’individualité.
Face à une équipe comme Lens aujourd’hui, on pouvait s’attendre à ce que vous leur proposiez un gros combat physique. Comment expliquez-vous ce manque d’impact ?
Je ne vais pas citer de joueurs en particulier mais on les a beaucoup trop regardés, on a été trop gentil. Le match s’est joué dans les 10 premières minutes. On prend ce but après 5 minutes et cela ne nous met pas dans de bonnes dispositions. On a eu une forme de retenue et beaucoup trop de respect pour leur maillot.
On n’est pas condamné à descendre comme beaucoup de monde nous le promet.
Il y a finalement encore un blocage psychologique ?
Le blocage psychologique, oui et non. Sur ce match il y a un score fleuve mais sur les autres matchs on n’est pas loin à chaque fois. Forcément quand vous sortez de défaites alors que vous avez fait des performances cohérentes, un moment dans les têtes c’est compliqué. J’ai trouvé qu’en sortant du match de la semaine dernière on avait acquis une certaine confiance. L’équipe affrontée aujourd’hui ne nous a pas permis d’en profiter malheureusement. Notre destin est de devoir se battre sur chaque rencontre, rien ne nous sera offert. On n’est pas condamné à descendre comme beaucoup de monde nous le promet. On va continuer à se battre même si l’on sait que c’est difficile. On savait qu’on aurait des matchs très complexes comme aujourd’hui.
Il y a eu encore pas mal d’erreurs individuelles, comment l’expliquez-vous ?
Je n’ai pas envie de tirer sur des joueurs en particulier. Je n’ai pas vraiment de réponses. On a perdu des ballons qui nous ont coûté cher mais il y a aussi eu des pertes de balles car on a tenté des choses. On aurait dû faire mieux sur certaines actions et éviter de perdre le ballon dans certaines zones. Après ça ne veut pas dire que si c’était un autre joueur sur le terrain on n’aurait pas fait les mêmes erreurs.
Pourquoi avoir changé de système à la pause ?
On a hésité à jouer d’entrée dans ce système. Finalement on a fait le choix de rester sur notre système de base car on avait l’ambition de s’imposer à l’adversaire. Ça n’a pas été le cas donc on a changé à la pause pour essayer de sécuriser le groupe puis de pourquoi pas jouer quelque chose par la suite. Le scénario aurait pu nous donner raison mais on n’a pas su faire basculer les choses.
Vous n’allez pas jouer avant 15 jours, ce n’est pas une bonne nouvelle ?
Ce n’est pas l’idéal du tout. On aura 15 jours voire 3 semaines de trêve si l’Olympique Marcquois se qualifie pour le 6ème tour. Ce n’est pas évident de travailler pendant une aussi longue pause surtout après 4 défaites. On a devoir faire avec et l’on va essayer d’utiliser cette période pour évoluer et inverser la tendance.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kévin Devigne – Gazettesports