FOOTBALL : « On sent une vraie passion à la Licorne »
Portés par deux journalistes de 26 et 27 ans, le projet suppsparterre a pour ambition de mettre en lumière les supporters de football en allant vivre les matches au milieu d’entre eux. Pour leur première, Christophe-Celil Garnier et Frédéric Scarbonchi se sont rendus au stade de la Licorne à l’occasion de la rencontre Amiens-Angers. Entretien.
Quel est l’enjeu du projet suppsparterre ?
L’enjeu est de raconter l’enceinte mais surtout sa population. Nous souhaitons écrire sur les supporters, ceux que la passion d’un club anime, pour le meilleur et pour le pire. Comment un stade devient une seconde maison ? Comment faire vivre une tribune, se l’approprier ? Se plonger sur les rêves, les souvenirs, les doutes, les craintes. Raconter l’Ultra, souvent chahuté dans les médias, toujours amoureux de son équipe. Sur le long terme, les propriétaires changent, les joueurs sont transférés et les compétitions ont lieu dans des stades modernes qui remplacent ceux où les souvenirs sont nés. Seule la communauté des fans demeure, elle est la mémoire du club, la garantie de sa continuité.
Comment cette idée vous est-elle venue ?
Nous avons été Inspirés par les « Collectionneurs de stades » anglais. Nous souhaitions au départ, pour le plaisir, nous rendre dans les vingt stades de L1. Devant le traitement parfois minimaliste de la question du supporterisme, nous nous sommes également dits qu’il y avait quelque chose à raconter. Et cela un an après l’Euro 2016 et sa flopée de nouveaux stades.
Comment faites-vous pour retranscrire cela ?
Durant toute la saison, nous allons arpenter les vingt stades de Ligue 1, plus, en bonus, un stade de Ligue 2. De Michel d’Ornano à la Meinau, en passant par la Beaujoire, nous nous déplacerons partout. Même pas peur. L’histoire a commencé à Amiens, lors de la deuxième journée de championnat pour le match Amiens-Angers. Le premier match de L1 dans l’histoire du stade de la Licorne.
Comment s’est déroulée votre première à la Licorne ?
Le premier déplacement à la Licorne s’est très bien passé. Au départ, nous voulions également du visuel mais à cause des droits, cadenassés par la LFP, on a dû s’adapter. En dehors de ça, les supporters ont été vraiment sympathiques avec nous. Je pense qu’on a bien fait de commencer par un « petit » club, ça nous a permis de prendre la température auprès des Ultras. On a passé la journée entière avec des supporters, on a mangé avec deux d’entre eux le midi, puis ils nous ont fait rentrer dans le stade. Ils ont tout fait pour qu’on se sente à l’aise.
Cela correspondait-il à vos attentes ?
On ne s’attendait pas, en fait, à un tel engouement. Nous avons vu, après, que la Licorne avait l’habitude des belles affluences, et en tribune l’ambiance était excellente. Enfin, c’est un point de vue personnel. Le noyau dur de la Tribune Nord était quant à lui assez déçu de l’ambiance, ce n’était pas notre cas. On sent une vraie passion.
Quel est votre programme désormais ?
Pour les prochaines journées, on va à Nice le 23 septembre, pour les deux ans de l’Allianz, puis à Paris le 30 septembre, un an après le retour des Ultras au Parc.
Propos recueillis par Romain PECHON
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