Christophe Fernandes est qualifié pour les championnats du monde d’Ironman 70.3. Une sorte de super triathlon qui aura lieu fin octobre aux Etats-Unis. Pour réaliser son rêve, il a encore besoin de boucler son budget. Rencontre.
Christophe Fernandes a 50 ans. Habitant Rivery, il est entraîneur d’athlétisme, spécialisé dans le coaching d’un groupe de triathlètes. Il participe à des compétitions d’Ironman depuis trois ans.
Comment la passion pour le sport vous est-elle venue ?
J’ai toujours été passionné par le sport. Le triathlon, c’est assez récent. Mais du sport, globalement j’en ai toujours fait, en passant par le vélo ou même encore le karaté. Et je cours depuis 25 ans.
Avez-vous plus de facilités dans l’une des épreuves du triathlon ?
Je préfère le vélo et la course à pied. La natation, c’est un peu mon point faible (L’appellation « 70.3 » vient de la distance totale de la course en miles, soit 113 km, la moitié de la distance d’un Ironman (1,9 km de natation, 90 km de vélo et de 21,1 km de course à pied, ndlr). Pour être bon en natation, il faut énormément de technique et ça, on l’acquiert au plus jeune âge. Et comme je me suis mis à la natation sur le tard, c’est vraiment la discipline où je suis le moins bon. En fait, on a beau la travailler, j’ai pris tellement de défauts que les corriger serait compliqué. Là, j’essaie juste de limiter la casse.
Je ne pensais pas décrocher une qualification aussi rapidement
En quoi consistent ces championnats du monde Ironman 70.3 ? Et comment avez-vous réussi à être sélectionné ?
Les championnats du monde label Ironman existent partout dans le monde. Il y a différentes épreuves. Moi, c’était à Barcelone. Il fallait terminer dans les trois premiers de sa catégorie. J’ai décroché la deuxième place. J’ai ressenti une sorte de reconnaissance. Je fais du triathlon seulement depuis trois ans, donc je ne pensais pas décrocher une qualification aussi rapidement. Il s’est finalement avéré que j’avais les qualités pour, donc j’ai commencé à rêver du championnat du monde et je me le suis fixé l’an dernier comme objectif. Et me dire que je vais y être, c’est incroyable !
Depuis quand vous entraînez-vous pour ce championnat ?
Je m’entraîne depuis longtemps. C’est un entraînement quotidien, au même rythme que celui d’un sportif professionnel. Je fais entre 15 à 20h de sport par semaine. J’adapte le sport et ma vie professionnelle. Je me rends au travail à vélo, donc déjà, ça me permet de joindre le boulot et l’entraînement ! Sinon, j’ai trois clubs, un pour chaque discipline. Le club de triathlon TSBA à Amiens où je suis licencié, l’US Camon Athlétisme et enfin pour la natation, je suis adhérent au club de triathlon DTC Albert, où je bénéficie d’un entraîneur de natation.
J’ai davantage hâte d’y être depuis que j’ai commencé l’entraînement. Ce challenge, ce n’est pas rien et ça restera gravé à vie dans ma carrière sportive. J’ai fait auparavant plusieurs championnats de France en course à pied mais jamais je n’ai atteint un si haut niveau ! Au départ, on n’y croit pas trop… D’ailleurs, on est comme sur un nuage. Et quand je suis parti dans l’optique d’y aller, là, on réalise un peu.
J’ai un objectif de temps
Quelle préparation faut-il pour pouvoir prétendre gagner le championnat ?
Gagner le championnat est quasiment impossible car il y a un mélange entre les amateurs et les professionnels. On est tous sur la même ligne de départ. Dans ma catégorie, il y a des athlètes très performants, qui sont quasiment intouchables. Par contre, j’ai un objectif de temps et j’espère bien me surpasser.
Aujourd’hui, j’ai la chance que ma copine soit triathlète elle aussi. Elle s’appelle Émilie, elle comprend mon projet et mon objectif, donc elle m’aide énormément dans la partie préparation ainsi que le côté administratif. C’est pour moi un soutien énorme et surtout indispensable. Elle fera partie de l’aventure, à mes côtés pour me soutenir.
Suivez-vous un programme alimentaire particulier ?
Non, je ne suis pas spécialement de régime. Mais par contre, concernant mes programmes d’entraînement, je les fais moi-même, car je suis diplômé en tant qu’entraîneur d’athlétisme spécialisé dans les entraînements de triathlon depuis quinze ans. Donc je gère mes programmes et en même temps, je m’occupe d’une trentaine d’athlètes.
Comment comptez-vous financer votre projet ?
L’objectif principal, c’était de réunir les fonds, parce que ce qui bloquait, c’était vraiment l’aspect financier. J’ai réussi en créant une association, ce qui m’a permis de trouver différents sponsors et donc de presque réunir la somme nécessaire.
Combien de sponsors avez-vous trouvés ?
J’ai environ 7 ou 8 sponsors. Après, ce n’est plus tant les sponsors qu’il manque, mais c’est plutôt des participants à la cagnotte. Il me faut à peu près encore 1000€ sur les 4000 au total.
Championnats du monde 2022 d’Ironman 70.3 à St George (Utah – Etats-Unis), le 28 octobre prochain.
Julie Michel
Crédit photo : DR