Ce week-end une bande de passionnés s’était donné rendez-vous dans l’antre du RACE80 pour ressortir leurs vieux véhicules radiocommandés le temps d’une compétition au rythme soutenu.
Cachés dans le sous sol du numéro 1 de la rue Capperonnier à Amiens, plusieurs dizaines de fous du volant miniature se sont rassemblés le temps d’un week-end pour faire de nouveau vrombir les moteurs. « Ce sont des amoureux d’il y a 20 ans, des nostalgiques, qui ont ressorti la voiture qu’ils avaient dans leur placard » explique Antoine Rossetti, fondateur du Challenge Vintage Rusti Design. Des modèles anciens ont arpenté la piste de 200m du Radio Auto Club Électrique 80 à l’occasion de la première des quatre manches que compte le Challenge.
Ce championnat atypique est apparu l’an dernier. « Pendant le confinement les gens ont rouvert les cartons, il y a des groupes qui se sont créés sur Facebook, des échanges de voitures, tout le monde s’est mis dans le délire et le championnat est né comme ça » se rappelle Antoine Rossetti.
Sur les deux jours de compétition, une quarantaine de voitures étaient engagées. On retrouvait quatre catégories principales, selon que la voiture a deux ou quatre roues motrices et en fonction de son année de fabrication, soit avant 1993, soit avant 1998. Âgés d’une vingtaine d’années, certains modèles coutent jusqu’à 500 € aujourd’hui.
Des pilotes aux petits soins avec leurs engins
Des engins de valeur, dont les propriétaires prennent soin entre chaque passage sur la piste. « Les gens bricolent, s’il y a de la casse ils réparent s’ils ont la pièce parce que ça reste vintage, il y a des pièces qui deviennent introuvables, même si l’impression 3D peut pallier un peu à ça. » détaille Antoine Rossetti, lui-même engagé dans la compétition. « On peut tout régler sur une voiture, les ressorts, les amortisseurs, les pistons, l’huile, l’angle des roues, le carrossage, la hauteur de la voiture. »
Les tours de piste se sont enchaînés avec un timing très serré. Alors entre deux courses, on recharge les accumulateurs, on change parfois les pneus usés par la moquette.
Si les châssis sont d’origine, l’électronique est moderne. Ces autos vintage sont bien différentes des modèles récents, plus rapides et plus résistants, mais pour ces passionnés, le plaisir est avant tout de « rouler avec leurs anciennes caisses ».
Il n’y avait pas de championnat pour ces voitures, « tous ceux qui sont là ont roulé il y a 25 ans avec ces modèles-là en championnat de France et on les a ressortis, c’est ça qui me plaît » affirme l’organisateur sourire aux lèvres. Ainsi, mis à part une exception, la moyenne d’âge tourne plus autour de la quarantaine sur les abords du circuit, avec dans le lot, des habitués des championnats de France avec des modèles modernes.
Pour départager la quarantaine de voitures, les différents concurrents ont eu droit à des qualifications « comme en Formule 1 » pour décider de l’ordre de départ pour les phases finales, disputées en trois courses. Les pilotes sont ensuite classés par points.
À l’issue de la première manche du challenge Philippe Hautecoeur est en tête dans la catégorie des deux roues motrices de 93 avec 405 points et dans les quatre roues motrices avec 420 points. Pour celles de 1998 c’est Antoine Rossetti qui se classe premier (420 points) dans les deux catégories.
La prochaine manche du challenge aura lieu à Perpignan les 21 et 22 mai prochains. Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes.
Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports