50 ans du HCAS : Interview de Philippe Dessaint
Comment êtes-vous arrivé dans le hockey ?
Je crois que c’est en 1988. Jean-Marc Fildard est arrivé avec des maillots sur lesquels le mot « Ecureuil » était écrit en grand devant au lieu du logo de la Caisse d’Epargne. Il a alors fallu effacer le mot pour réimprimer le logo de la Caisse d’Epargne. Ensuite, le club cherchait un partenaire pour réaliser les maillots. Le temps de trouver les tissus et les fournisseurs, nous avons mis une saison afin d’être prêts pour s’en occuper. Cela nous a mis le pied à l’étrier et à partir de là nous avons équipé plusieurs équipes du nord de la France.
Quel souvenir gardez-vous de votre implication au sein du club ?
A partir de 1990, mon fils a également commencé à pratiquer le hockey. Dans la foulée, je suis donc devenu dirigeant pour l’équipe poussin. Pour mon premier déplacement à Viry, je ne savais même pas qu’il fallait préparer une feuille de match ! Après, les deux titres de champion de France ont également une place importante. Je garde également les championnats de France où Dave Henderson était entraîneur des cadets. J’ai appris énormément de choses, nous étions dans une ambiance particulière avec un très grand homme comme lui. Il anticipait tout, il était capable d’écrire le match avant même que ce dernier ait eu lieu.
S’il fallait ressortir un homme, ce serait donc Dave Henderson…
Le club existe sous sa forme actuelle uniquement parce que Dave Henderson est venu ici.
Quels joueurs formeraient votre équipe de légende ?
Il y a eu une génération de garçons de 1981 à 1985, avec notamment Kévin Hecquefeuille. Pour autant, s’il fallait en choisir un, ce serait Mindjimba. Il y a eu de nombreux attaquants qui ont été très forts. Après le hockey est un vrai sport collectif, le collectif ne se résume pas à un seul homme. Si l’osmose est parfaite entre les joueurs et avec l’entraîneur, même les joueurs de deuxième zone parviendront à jouer un rôle important. Ce qui compte, c’est vraiment la complicité au sein du groupe.
S’il fallait désigner le « meilleur ennemi », lequel serait-il ?
Le meilleur ennemi, c’est Rouen. Pour autant, je vais voir jouer Rouen mais je ne supporterai jamais Rouen. C’est aussi en quelque sorte le meilleur ami puisqu’en cas de finale de Coupe de France face à Grenoble, on peut être amené à soutenir Rouen. Quand j’ai travaillé dans le mineur, nous avions de nombreux contacts avec les éducateurs de Rouen. On partait en République Tchèque en faisant car commun. En République Tchèque, les patinoires sont immenses et les gens viennent de partout pour voir un spectacle. Rouen n’est pas l’ennemi à abattre, il y a une relation particulière et une concurrence naturelle. On apprécie de se charrier quand l’un parvient à battre l’autre.
A quoi pourrez ressembler le hockey dans 50 ans ?
Je rêve que le hockey ait la même évolution qu’en Allemagne, où il fait vraiment le contrepoids du football. Il y a une patinoire tous les 50 km. L’avenir du hockey passe donc par l’émergence d’infrastructures, sans quoi, ce sport restera confidentiel.
A vos yeux, quelle place occupe Amiens dans le hockey hexagonal ?
Je pense qu’Amiens n’a pas à rougir par rapport aux Alpes. La ville est marquée et continue de vivre avec le hockey. La construction de la nouvelle patinoire a manqué d’ambition, ce n’est pas assez grand. Il fallait construire une patinoire de 10 000 places, quitte à ce que ce ne soit pas plein au départ. Nous restons dans notre sphère alors qu’il faut aller chercher plus de public, même en dehors de la métropole et du département.