50 ans du HCAS : Interview de Dave Henderson
Le Hockey Club Amiens Somme fête 50 ans ! Tout au long de l’année vous retrouverez les portraits de 50 personnalités qui ont « construit » le club. Tant sur la glace que dans le bénévolat, partenariat, personnel du club… D’ici l’été, chaque semaine, vous pourrez déjà découvrir 15 « personnalités » du HCAS. Exceptionnellement cette semaine nous présenterons deux portraits, Dave Henderson et Antoine Richer.
Avant de jouer au Coliseum, les Gothiques évoluaient donc sur la petite patinoire de Coubertin…
Dave Henderson : Nous étions moins d’une centaine personnes. L’engouement était limité mais il est monté petit à petit. Nous sommes montés avec une génération de qualité. A l’époque, les proches étaient bénévoles au club, ils vendaient les frites à la buvette. Les femmes de joueurs donnaient un vrai coup de main autour du match.
Comment jugez-vous votre parcours avec les Gothiques ?
Dave Henderson : C’est un parcours atypique. J’ai travaillé afin de proposer le meilleur de moi-même. Ma progression s’est faite étape par étape, de joueur jusqu’à entraîneur. Le tout sans jamais brûler les étapes. Cela m’a permis d’accumuler l’expérience nécessaire pour réussi dans ce que j’ai entrepris. Je remercie les gens de m’avoir fait confiance de la sorte.
Un moment d’émotion avec les Gothiques :
Dave Henderson : Quand on gagne le titre en 1981 pour monter en Elite puis le titre remporté en 1999. Après, il y a tellement d’émotions que c’est difficile de choisir. Je me rappelle aussi d’un voyage en Coupe d’Europe à Moscou, où on avait oublié de venir nous chercher en bus. Nous avons été obligés de prendre des taxis ! Nous avons été obligés de payer l’entrée pour jouer un match de Coupe d’Europe ! Il y a donc eu une discussion animée avec le président du club, moi en Anglais, lui en Russe, pour contester le fait qu’ils avaient oublié d’envoyer le bus. C’était vraiment incroyable ! Je ne pense pas que c’était volontaire, c’était certainement dû à un imbroglio mais nous n’avons jamais connu le fin fond de cette histoire. Mais plutôt que d’en faire un drame, nous en avions rigolé ensemble avec les joueurs.
Quel souvenir un peu cocasse gardez-vous ?
Dave Henderson : Un match à Anglet. Il y avait un spectateur qui balançait des bières sur les joueurs. Il y a donc eu des échauffourées sur le banc. Cela n’a pas été plus loin. Maintenant, les bancs ne sont plus du même côté que les gradins à Anglet, cela ne peut donc plus arriver.
Une équipe de légende ?
Dave Henderson : C’est difficile ! Il faut prendre en compte 50 ans d’histoire, or il y a eu tellement de bons joueurs ! Nous avons même fait venir des joueurs incroyables comme Vladimir Zubkov et Evgeny Davydov. Quand Zubkov jouait, c’était clairement le meilleur joueur du championnat. Il était vraiment méticuleux et son approche très centrée sur la discipline était un peu en opposition avec la culture française voire canadienne. Personnellement, j’adorais son approche et les nouvelles idées qu’il pouvait apporter.
Comment jugez-vous la rivalité avec Rouen ?
Dave Henderson : Pendant très longtemps, nous étions avec Rouen, les deux seules équipes en mesure de titiller les montagnards. Les deux matches contre Rouen sont alors devenus de vrais événements pour les supporters. Cependant, l’objectif n’était pas uniquement de vaincre Rouen mais de parvenir à battre les autres clubs. Avec les dirigeants, nous avons alors décidé d’augmenter les confrontations avec Rouen. Il y a eu une collaboration entre les deux clubs, nous avons tous les deux obtenus des résultats de titre grâce à cette collaboration. Ces confrontations dans toutes les catégories d’âges ont permis à nos jeunes joueurs de progresser plus rapidement. Les matches étaient serrés, il n’y avait pas la possibilité de baisser l’intensité. Cette ligue de matches « amicaux » était importante à nos yeux. Par la suite, Reims, Viry et Caen ont fait leur entrée dans cette ligue. Avant ça, l’ambiance entre les deux clubs était électrique. Cette collaboration a permis de se rapprocher, afin de mener une mutualisation de certains frais. Quand nous allions faire des tournois à Grenoble, nous prenions le même bus par exemple. L’animosité entre les joueurs s’en est ressentie positivement. Quand on remarque que les enfants s’entendent bien, les parents ont une toute autre attitude. C’était bénéfique pour tout le monde, aussi bien les acteurs que les suiveurs.
Retrouvez dès ce vendredi une interview d’Antoine Richer…
Léandre Leber
Archives Courrier Picard
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